FESPACO 2025 : Deux prix spéciaux pour le Mali

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22 prix spéciaux d’une valeur de 97 millions F CFA ont été décernés, vendredi 28 février 2025 à Ouaga. Le Mali repart avec deux prix grâce à Fousseyni Maïga avec « Fatow » et Aboubacar Gakou Touré avec « Klema ».

La cérémonie de remise des prix spéciaux de la 29 e édition du Fespaco a eu lieu vendredi 28 février 2025. Les réalisateurs Fousseyni Maïga a remporté le prix spécial Uemoa d’une valeur de six millions de francs CFA avec son film documentaire de 97 minutes « Fatow » et Boubacar Gakou Touré a reçu le prix spécial de l’assemblée nationale de la transition burkinabè d’une valeur de sept millions de francs CFA et deux mentions spéciales des jurys avec son documentaire « Klema », un film de 90 minutes.

« Fatow » met le cinéma au service de la sauvegarde du patrimoine culturel malien et au cœur de la résilience des communautés. La démarche artistique part de ce que représente la culture pour un être humain, pour raconter son apport dans la fortification du Mali contemporain et interpeller la conscience collective des Maliens sur le danger qui les menace en reléguant leurs valeurs, rites, traditions et savoir-faire ancestraux.

Le récit est porté par quatre « fous » qui, dans leurs balades quotidiennes, nous amènent à la découverte du patrimoine culturel.

Gakou, dans son documentaire, met en évidence les problématiques liées à la coexistence entre deux communautés : éleveurs et agriculteurs.

Selon le réalisateur, depuis un demi-siècle, les éleveurs et agriculteurs de la zone de l’office du Niger au Mali, vivent l’enfer dû au partage de terre. Plus de vingt ans aujourd’hui après la restructuration du système agricole de la région, tout laisse place au changement climatique qui continue d’alimenter l’expansion de cet enfer terrestre.

« Je suis confronté à ce problème chaque année. Donc, j’ai juste essayé de trouver une solution avec ma caméra en appelant les deux communautés à une table de négociation pour trouver un accord de paix, pour sauver les deux communautés », confie Boubacar Gakou Touré, réalisateur.

Impressions

« En tant que directeur du CNCM, je suis très fier que nous repartions de cette cérémonie avec deux trophées. Je pense qu’en dehors du Burkina, nous sommes parmi les pays qui ne s’en sortent pas mal à cette distinction des prix spéciaux », a dit Fousseyni Maïga.

« C’est réconfortant parce que nous sommes venus pour. Nous sommes dans un cinéma en pleine reconstruction. Nous avons perdus notre icone d’où la nouvelle génération s’est donné pour objectif de préserver les acquis. Voir deux films maliens portés par deux jeunes réalisateurs et réalisés dans des conditions très difficiles et qui arrivent à se hisser à ce niveau, c’est réconfortant et cela veut dire que la mission que nous nous sommes donnés est en train d’être relevé », ajoute le directeur du centre national de la cinématographie du Mali, CNCM.

Dani Kouyaté, réalisateur burkinabè ayant raflé plusieurs prix spéciaux signifie que ces distinctions représentent la reconnaissance du travail, et que ça représente le fait que quand on se bat, on a le salaire. Quand on arrive au succès après ce parcours de combattant, c’est un grand honneur, un grand soulagement. On est très fier, très heureux.

« Le message que j’ai pour les jeunes cinéastes, aujourd’hui qu’ils aient confiance en eux-mêmes. Par ce que vous avez tous les moyens, à travers le monde, vous avez les nouvelles technologies. Donc partout et vous avez les logiciels, vous avez la connaissance et donc vous devez être décomplexés et libéré votre génie créateur pour égaler les autres en faisant des films qui vous ressemblent tout simplement ».

Boubacar Gakou Touré signale qu’à la réalisation du film, il a promis que sur chaque dix francs que le film remportera, cinq francs iront aux paysans, aux constructions de forage, et des puits.

« Je suis très ému et très heureux de voir que ce film personnel porté à ce festival avec pour ambition de mettre en avant les dimensions socio-culturelles du secteur de la culture, a été primé par une institution monétaire ouest africaine l’Uemoa », exprime Fousseyni Maïga.

Dans ce film, le réalisateur a voulu montrer que la culture n’est pas seulement folklorique mais un puissant vecteur de création d’emploi et aussi un puissant moteur économique qui peut à la fois soutenir le développement intégré dans nos Etats mais aussi créer un écosystème favorable à tous nos concitoyens. Cela l’amène à croire que le message a été entendu et qui peut davantage être entendu par d’autres institutions, états et partenaires à la culture, a-t-il dit.

Palmarès des prix spéciaux

Prix spécial Silportrans International, 2 millions de francs CFA, décerné à Alidou Badini de la RTB pour « Yikian ».

Prix spécial de Iamgold Essakane SA, 5 millions de francs CFA, décerné à « L’homme qui plante les baobabs » de Michel K Zongo du Burkina.

Prix spécial Ernest Gambéré-PGE de la Fondation AFKAR, 2 millions de francs CFA, décerné Eugénie Metala du Cameroun pour « Sita Bella – La Première ».

Prix spécial WaterAid Climat, eau et assainissement en Afrique, 5 millions de francs CFA, décerné à « L’homme qui plante les baobabs » de Michel K Zongo du Burkina.

Prix Sembène Ousmane de la Fondation Ecobank, 5 millions de francs CFA, décerné à « Katanga, la Danse des scorpions » de Dani Kouyaté du Burkina.

Prix de la Chance de la Lonab, 5 millions de francs CFA, décerné à « Sous le rônier » de Orokiatou Barro du Burkina.

Prix spécial du Fonds de développement culturel et touristique, 2 millions de francs CFA, décerné à « Katanga, la Danse des scorpions » de Dani Kouyaté du Burkina.

Prix spécial de la CCI-BF pour la promotion du secteur privé, 5 millions de francs CFA, décerné à « L’homme qui plante les baobabs »de Michel K Zongo du Burkina.

Prix de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, 2 millions de francs CFA, décerné à « Yikian » de Alidou Badini du Burkina.

Prix Félix Houphouët Boigny du Conseil de l’Entente, 10 millions de francs CFA, décerné à « Une si longue nuit » de Delphine Yerbanga du Burkina.

Prix de l’Uemoa (Long métrage fiction) 6 millions de francs CFA décerné à « Katanga, la Danse des scorpions » de Dani Kouyaté du Burkina.

Prix de l’Uemoa (Court métrage fiction) 4 millions de francs CFA décerné à Ismaël Compaoré du Burkina Faso pour « Foulsaré ».

Prix de l’Uemoa (Long métrage documentaire) 6 millions de francs CFA décerné au malien Fousseyni Maïga pour « Fatow / Les fous ».

Prix de l’Uemoa (Court métrage documentaire) 4 millions de francs CFA décerné à Abdoul Aziz Bassé du Sénégal pour « 2002, Bataille contre l’oubli ».

Prix spécial HCR sur les situations et expériences de déplacements forcés, 2 millions de francs CFA, décerné à Augusta Palenfo pour « Waongo ».

Prix de l’excellence en sécurité alimentaire du Pam, 2 millions de francs CFA, décerné à « L’homme qui plante les baobabs » de Michel K Zongo du Burkina.

Prix spécial UNFPA « Mettre fin aux violences basées sur le genre et les pratiques néfastes », 3 millions de francs CFA, décerné à « La mariée »de Myriam Birara du Rwanda.

Prix spécial Pnud pour la cohésion sociale, 7 millions de francs CFA, décerné à « Bienvenue à Kikideni » de Aminata Glez/Diallo du Burkina.

Prix de la Critique africaine Paulin Soumanon Vieira, Prix en nature notamment des voyages pour permettre au lauréat de présenter son film à des festivals, décerné à « Katanga, la Danse des scorpions » de Dani Kouyaté du Burkina.

Prix Ababacar Samb-Makharam de la ville de Ouagadougou, 3 millions de francs CFA, décerné à Oumar Sambassekou du Burkina pour son film « Lala ».

Prix spécial de la Souveraineté (Prix spécial sponsorisé par M. Liu Conseil spécial du Président du Faso), 10 millions FCFA, décerné à Simplice Ganou pour le film « Kapital ».

Prix spécial de l’Assemblée législative de transition, 7 millions de francs CFA, décerné au malien Boubacar Gakou Touré pour « Klema, saison sèche ».

Palmarès des prix officiels :

Prix de la Critique Clément Tapsoba décerné à « Chroniques fidèles survenues au siècle dernier à l’hôpital Blida-Joinville au temps où Dr Frantz Fanon était chef de la cinquième division entre 1953 et 1956 » de l’algérien Abdenour Zahzah.

1er Prix des films des écoles de cinéma d’Afrique décerné à « Brisée » de Abdéel Compaoré du Burkina.

2e Prix des films des écoles de cinéma d’Afrique décerné à « Cœur en panne » de Pamela Félicité Houndje du Benin.

Aminata Agaly Yattara

(De retour de Ouaga)

 

 

 

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