Selon le directeur du CCGM Dr Bakary Camara , cette exposition explore le concept de la photographie comme principe commun d’enquête, de recherche, de découverte et de représentation. Une errance dans laquelle se lance le photographe transformé pour la circonstance en détective et en explorateur. Les emmenant à travers les avenues, les rues, les carrefours, les arrières cours de Bamako, les ruelles poussiéreuses, les coins malfamés et mal éclairés, la vie nocturne de Bamako et d’autres villes. « Le photographe invite les spectateurs à envisager, le genre de vie, de bien être, de bonheur sinon d’avenir que pourrait avoir chacun de ces enfants mendiants « Garibou Denw » a expliqué Dr Camara. Avant de signaler que dans ce vernissage l’artiste photographe nous interpelle à ne pas détourner la tête, mais plutôt de scruter dans le regard des enfants sur chaque photo et de laisser parler ou plutôt de laisser crier notre cœur, surtout de prendre conscience de ce phénomène social qui va en grandissant chaque jour davantage.
Pour le directeur du CCGM, tout ce qui est phénomène culturel dans la vie journalière de Bamako intéresse le CCGM, à commencer par l’art plastique et d’autres. Mais que ce phénomène social concernant les enfants de la rue à particulièrement attiré leur attention. A cet effet, il dira ceci : « parce que après nos observations, nous avons estimé que si rien n’est fait pour ces enfants, dans les jours à venir ça serait une catastrophe parce que nous voyons le phénomène qui s’agrandit chaque jour, les voies et les carrefours sont de plus en plus envahis chaque jour par ces enfants. Qu’on appelle enfants de la rue, ils ne sont de la rue, car la rue ne peut pas mettre au monde un enfant ». Et de signaler que c’est un appel a tous les Maliens qui ont un bon cœur. D’où l’appellation de l’exposition : « cri de cœur ». Il déclarera par la suite qu’il est temps de faire quelque chose pour stopper cette catastrophe sociale qui avec le temps peut devenir une Bombe à retardement.
L’artiste en question Eliasaph Diassana déclare, qu’à travers cette exposition qu’il essaye de démontrer quelques choses que les gens essayent d’ignorer, parce que a chaque fois qu’un enfant mendiant tend la main c’est pour demander l’argent et aujourd’hui aussi la main est tendu , mais ce n’est pas pour demander l’argent , mais c’est pour demander sa chance. « Si on leur donne cette chance ils vont s’en sortir. C’est dans ce cadre que j’ai décidé de faire ces photos » a-t-il precisé.
L’association pour la promotion de l’artisanat au Mali l’an 2000 (APRAM 2000) était également présente à cette exposition, selon son représentant Dramane Dembélé l’un de leur volet concerne la situation des enfants de la rue, c’est-à-dire (œuvrer pour la réinsertion socio-économique des couches vulnérables à travers l’artisanat, spécifiquement les femmes et les enfants en situation difficile). Il affirme qu’en 2003, ils ont recensé 100 enfant mendiants dans les 6 communes du district de Bamako, pour les former en menuiserie bois et métal. Aujourd’hui 55% de ces enfants sont restés avec leurs patrons et d’autres ont ouvert leur propre atelier, comme Amadou Sagara ici présent.
Fily Sissoko.