Les artisans victimes de l’exposition de Dubaï, constitués en collectif, en collaboration avec la Plateforme de Lutte contre la Corruption et le Chômage (PCC), ont organisé une conférence de presse pour dénoncer le favoritisme et la corruption faite en milieu artisanal lors de l’exposition de Dubaï. Selon les conférenciers, il s’agit d’un complot orchestré par le ministre en charge de l’artisanat par le biais d’API- Mali et APEX, et son homologue du commerce, lors de cette exposition. C’était le weekend dernier à la bourse de travail.
« Nous ne serons pas le soubassement du Malikoura », se sont exprimés en ces termes, les conférenciers du jour, à savoir Moussa Bagayogo, artisan, spécialiste en Bogolan ; Ramata Keita ; Badra Alou Traoré ; Assaye Touré, etc. Ils ont, tour à tour, intervenu pour dénoncer l’opacité qui a entouré cette exposition qui a eu lieu à Dubaï. Selon les uns et les autres, après que les différents artisans ont constitué leurs dossiers pour participer à l’exposition, c’est à la dernière minute que beaucoup ont appris avec surprise qu’ils ne pourront plus aller à Dubaï. Consternation et désolation, ont dit Moussa Bagayogo et Ramata Keita, vu que les artisans avaient déjà consenti d’énormes efforts dans la confection d’articles à des Millions de FCFA. Le hic est que, selon les conférenciers, les artisans furent remplacés par des artistes. Et les organisateurs ont amené d’autres produits à la place des leurs qui, pourtant, avaient été notifiés aux partenaires de Dubaï. Selon Madame Ramata Keita, ils ont touché tous les deux ministères en charge de cette organisation, mais en vain. « Et, finalement on nous a indiqué que c’est API-Mali qui est en charge de l’organisation de cette exposition », a-t-elle dit. Selon elle, des contenaires ont été envoyés au nom des artisans sans les artisans et ne contenaient non plus d’articles d’artisans. Le président du collectif, M. Touré, a indiqué qu’ils sont venus montrer leur mécontentement aux autorités de la transition du jeu que ces administrateurs leur ont fait. Selon lui, l’encadrement n’a pas joué son rôle. Il a rappelé que c’est depuis en Italie en 2015 que cette situation a commencé et continue, a part du temps du ministre Nina Wallet que les artisans n’ont pas manqué de saluer.
A chaque exposition, les artisans sont soumis au rançonnement des organisateurs tant sur le plan hébergement que nourriture. Il dira que les mêmes organisateurs profitent pour taxer les artisans dans ces pays hôtes en termes de droit à l’exposition (TVA) au nom de ce pays, alors qu’il n’en est rien.
Selon lui, la plupart des artisans quittaient endetter jusqu’au cou. Le président du collectif a pointé du doigt les deux ministres, à savoir celui de l’artisanat et celui du commerce. Le président du collectif a été on ne peut plus clair. « Ils ont acheté des articles autres que ceux des artisans, les ont envoyés au nom des artisans et les ont vendus au nom des artisans sans les artisans » a-t-il dit. Il dira que l’API- Mali qui avait en charge l’organisation, a fait payer à chacun des 19 artisans 10% de TVA qui avaient été retenus.
Selon lui, les contenaires qui ont été expédiés contenaient une valeur de plus d’un milliard de FCFA, mais qu’un communiqué a fait état de 100 millions de FCFA, à la surprise générale, somme payée par Dubaï. Il a lancé un appel aux autorités de la transition, au vérificateur général de faire la lumière sur cette affaire. Il a exhorté le président de la transition, le premier ministre, d’user de leur influence pour qu’on dédommage ces artisans qui ont tout perdu, après avoir été floués au sol.
Youssouf Sanogo du PCC (Plateforme de lutte Contre la corruption et le chômage) a, quant à lui, interpelé les autorités de la transition de penser à ces 5 millions d’artisans qui constituent l’épine dorsale de notre économie.
Selon M. Sanogo, tous les Maliens se réjouissent aujourd’hui de l’effort consenti par les autorités de la transition sur le plan sécuritaire. Mais en ce qui concerne la mauvaise gouvernance, il dira que nous avons encore du chemin devant nous, car les anciennes pratiques qui ont fait soulever le peuple contre le régime d’IBK sont encore là. Il a interpelé les deux ministères cités dans cette affaire et les a invités à mettre ces artisans dans leurs droits. Il a indiqué que ce sont des fonctionnaires véreux qui ont fait le business à la place de ces artisans qui ne demandent qu’à être dédommagés.
Fakara Faïnké