Du 13 au15 novembre se tiendra la première édition du festival Nangnerki qui se veut ” une vitrine pour la culture Sénoufo et celle de la région de Sikasso “. Afin d’en savoir plus sur cette grande manifestation culturelle qui se profile à l’horizon, nous avons rencontré Kassim Bengaly, l’intiateur du festival et non moins le directeur de l’Agence de communication Kass-Facom qui organise l’évènement. Dans cet entretien, l’initiateur nous édifie entre autres sur les raisons ayant conduit à la création du festival, ses objectifs ainsi que les activités de cette première édition qui se tient exceptionnellement à Bamako plutôt que dans la capitale du Neba.
ujourd’hui-Mali : Bonjour, vous venez d’initier un festival dénommé Nangnerki dont la première édition se tiendra au mois de novembre prochain. Alors pouvez-vous présenter cet évènement ?
Kassim Bengaly : Le festival Nangnerki est un festival initié pour la promotion de la culture Sénoufo en particulier et de la culture malienne en général. Le mot Nangnerki est un mot Sénoufo, c’est le nom de l’arbre avec lequel on confectionne les lattes du balafon, l’instrument musical légendaire du peuple Senoufo. Nous avons choisi ce mot afin que le nom du festival puisse garder toute son originalité. Le Festival Nangnerki est aussi un espace de rencontre de la jeunesse Sikassoise où toutes les ethnies de la région seront représentées. Un espace réunira des artistes musiciens, dramaturges, comédiens, théâtrales, conférenciers grands intellectuels et chercheurs intervenant sur des thématiques d’actualités et de développement. La toute première édition se tiendra du 13 au 15 novembre prochain à la place du cinquantenaire de Bamako.
Qu’est-ce qui a motivé la création ce festival ?
Je vous informe que je suis Senoufo de père et de mère et tout ce qui concerne la culture de cette communauté m’intéresse au plus grand point. C’est cet intérêt qui m’a poussé à réfléchir sur un projet pouvant apporter un plus à la promotion de la culture de ma communauté et surtout de la région de Sikasso. Après réflexion, j’ai constaté qu’il y avait un vide et donc une place pour un festival sur la culture Senoufo et celle de la région de Sikasso qui est une région très riche culturellement. Je voudrais préciser qu’il n’y a pas que la culture Senoufo dans la région. Nous avons les Mianka, les Gana, les Samoko, Tagana les peulhs, entre autres. La culture de toutes ses communautés sera représentée à ce festival.
Quelles sont les activités-phares de cette première édition ?
Nous avons prévu durant ces trois jours de festival d’offrir un programme bien garni et diversifié aux festivaliers. Une panoplie d’activités sur la culture de la région de Sikasso et de la culture Sénoufo en particulier sera présentée. Un village Sénoufo sera installé et animé par le Centre le Sénoufo, un centre qui a plus de 40 ans de recherche sur la culture Senoufo. Ce village comprend un vestibule, des habitations et un grenier afin de donner une idée de la vie locale de la région. Il y aura un grand concert qui va regrouper des icones de la musique Sénoufo avec des instruments de musique traditionnels comme le balafon, le tchitchara, le bourou, entre autres.
Des artistes de la musique urbaine seront également invités, en plus d’un défilé de mode. Nous avons également prévu un espace de contes pour les enfants. Des contes puisés notamment dans le terroir de la région de Sikasso. Des marionnettistes du Centre Korè de Ségou prendront part à ce festival. Des conférences sur des thématiques d’actualités et l’histoire de la région sont également au programme.
Si, comme vous dites, le festival Nangnerki vise à promouvoir la culture Senoufo et celle de la région de Sikasso, ce festival ne devrait-il pas se tenir à Sikasso pour être plus proche de cette communauté qu’il valorise ? Pourquoi le choix de Bamako ?
Le festival retournera à Sikasso. Le thème cette première “le village à la recherche de ses enfants” nous donne une idée sur l’objectif de cette première édition à Bamako. Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de Sikassois ici à Bamako dont certains sont nés dans la capitale et qui ne connaissent vraiment pas leur village, c’est-à-dire Sikasso. L’objectif de la tenue de cette première édition à Bamako sera un appel qu’on va lancer à toute la jeunesse de Sikasso. C’est d’inviter les Sikassois à retourner à la source, à aller construire leur village qui a besoin de ces fils et filles. Cette première édition à Bamako invite les Sikassois à aller mettre leurs compétences au service du développement de la région de Sikasso. En plus de promouvoir la culture Senoufo et celle de la région. Le festival va retrouver au village après cette première édition.
Quels sont les objectifs du festival ?
Je crois qu’il est temps que nous mettions en valeur notre culture. La région de Sikasso est très riche culturellement et beaucoup de Maliens et étrangers ne connaissent pas sinon très peu cette culture. L’objectif de ce festival est donc de faire découvrir la culture Senoufo et celle de la région de Sikasso dans toute sa diversité. La culture est un grand ambassadeur pour une communauté auprès du reste du monde. Aujourd’hui, grâce à la culture, le Mali est connu un peu partout dans le monde. Le festival se veut une vitrine pour la culture Senoufo, sikassoise et malienne.
Quel message avez-vous l’endroit des filles et fils de la région de Sikasso par rapport à ce festival ?
J’invite la jeunesse de Sikasso à se faire confiance et à se dire que personne ne viendra construire notre région à notre place et c’est la jeunesse qui doit être le moteur du développement de la région. Cependant, ce message ne s’adresse pas seulement qu’à la jeunesse de Sikasso, mais à toute la jeunesse malienne. Chacun doit apporter sa pierre à l’édification de la Nation. Nous espérons, avec le festival Nangnerki, contribuer au développement culturel et socioéconomique de la région de Sikasso.
Réalisée par Youssouf KONE