Les ouvrages intitulés ” Silence, on démocratise ” et ” Festival des Brigands ” publiés par le professeur Issa N’Diaye sont désormais sur le marché du livre. Edités par la Sahélienne Group, les deux livres constituant un florilège d’articles de l’auteur sur ” sa réflexion critique sur les mouvements démocratiques du Mali ” ont officiellement été lancés, le samedi 9 janvier dernier, à la faveur d’une cérémonie tenue au Centre Kandioura Coulibaly ex Kora Film à Magnambougou.
La salle de spectrale du Centre Kandioura Coulibaly a refusé du monde samedi dernier lors de cette cérémonie de lancement. Etaient présents, des proches, amis et compagnons de l’auteur, l’ambassadeur du Venezuela au Mali, des personnalités politiques ainsi que des représentants de la société civile, notamment Choguel Kokola Maiga et Aminata Dramane Traoré. Sur le panel, le Professeur N’Diaye avait, à ses côtés, Ismaila Samba Traoré, promoteur de La Sahélienne Group et Cheick Oumar Sissoko, promoteur du Centre Kandioura Coulibaly ex Kora Film.
D’entrée, le patron des éditions La Sahélienne expliquera à l’assistance les circonstances de la publication de ces deux ouvrages du Professeur N’Diaye par sa maison d’éditions. Selon lui, l’histoire de la publication de ces deux ouvrages est une histoire singulière. “Le Professeur Issa N’Diaye publiait de manière très spontanée car il était en constante réaction avec la situation politique post 1992 et il a, à travers des nombreux articles et conférences, tenu haut le flambeau de la réflexion critique. Sa réflexion est l’une des meilleures que nous ayons dans ce pays sur le schéma politique et les mouvements démocratiques”, nous explique Ismaila Samba Traoré qui soutient n’avoir été qu’un instrument d’un certain désire de faire en sorte que les multiples articles du Professeur N’Diaye puissent être regroupés, édités et publiés à grande échelle.
A en croire le Professeur Issa N’Diaye, le fil conducteur de ces deux livres est un peu l’histoire de ce pays. “L’histoire récente de notre pays qui est en train d’être déformée sous nos yeux. Mais une histoire racontée aussi à travers ses grands hommes parce qu’il y a certaines figurent dont on parle dans ces deux livres qui ont marqué ce pays. A travers ces ouvrages, j’ai voulu faire des témoignages surtout pour les jeunes”, déclare-t-il.
Cette rencontre fut également une occasion propice pour des amis et compagnons du Professeur de faire des témoignages sur l’homme, ainsi que sur tout ce qu’il a accompli dans la modestie et dans l’honnêteté. Selon Assétou Diallo, l’épouse de l’un de ces compagnons de lutte, le Professeur Issa N’Diaye est un homme de courage et incarne un modèle pour les jeunes générations. “Issa a eu le courage de porter deux chapeaux pendant les moments rudes contre le président Moussa Traoré. De nombreux acteurs de ces mouvements se tapent aujourd’hui la poitrine alors qu’ils ont lutté en clando alors qu’Issa a lutté dans la clandestinité et à visage ouvert à travers le syndicat de l’Ecole normale supérieure”, confie-t-elle avant d’ajouter qu’Issa fait partie des rares démocrates purs, contrairement à beaucoup d’autres qui se sont vendus pour avoir le pouvoir.
Le Dr Choguel Kokala Maïga, ancien ministre et candidat à la dernière élection présidentielle du Mali abondera dans le même sens : “Issa N’Diaye est un grand frère que je respecte beaucoup et que je lis beaucoup. Pratiquement tout ce qu’il écrit depuis 1992, je l’ai lu, compilé et archivé. C’est pour dire tout l’estime que j’ai toujours eu pour ce grand intellectuel sur le plan de l’honnêteté intellectuelle et la cohérence dans ses analyses et dans ses discussions”, encense M. Maïga, selon qui si 50% des intellectuels maliens produisaient comme Issa, beaucoup d’erreurs commises par le passé auraient pu être évitées.
Qui est l’homme ?
Docteur en philosophie de l’Université de Bourgogne en France, le Professeur Issa N’Diaye est enseignant chercheur à l’université de Bamako. Responsable estudiantin puis syndicaliste enseignant sous la dictature militaire, il connut plusieurs fois la prison et fut radié de la Fonction publique. Acteur politique dans la clandestinité, il fut un animateur du mouvement démocratique qui contribua à la chute de la dictature. Il fut ministre de l’Education nationale pendant la transition de 1991-1992, puis ministre de la Recherche scientifique dans le premier gouvernement post dictature de 1992-1993. Journaliste (de circonstance), acteur culturel et associatif, il contribua sur différents plans à l’avancée des luttes pour l’approfondissement du processus démocratique. Contrôleur général d’Etat de 1994 à 1998, il s’engagea énergiquement dans la lutte contre la corruption. Membre fondateur du Forum Civique, il continue à animer la réflexion et l’action pour le renforcement de l’esprit citoyen et démocratique. Il reste aujourd’hui un des observateurs les plus lucides de la scène politique malienne.
Youssouf KONE
Deux chapeaux qui nous ont conveges au KO total .
Les dites demos aux enfers
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