Ecriture : Dr. Seckou Faco Cissouma, l’auteur prolifique

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Enseignant  à l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako, Dr. Seckou Faco Cissouma est  sobre. Il  préfère émerger à l’ombre de ses lectures. L’auteur  vient de sortir  son sixième ouvrage en droit intitulé “Théorie générale, aspect critique du droit national malien au droit Ohada”.

Ecrire, écrire, écrire… C’est le verbe le plus conjugué par Dr. Seckou Faco Cissouma. Sous un hangar aéré, il reçoit ses visiteurs, des étudiants doctorants en droit pour la plupart… L’homme est svelte, vêtu d’une chemise et d’un pantalon simple assis sur une chaise en plastique, il trône sur ses ouvrages.

Le regard gai, l’auteur tient entre ses mains un livre de droit civil d’Alex Weil, qui fut un professeur émérite en droit français, dont il recommande la lecture à ses étudiants.

Cet ambitieux petit-fils de représentant de canton auprès de l’administration coloniale et fils d’un cultivateur et d’une infirmière est né en 1962 à Koutiala. Issu d’une famille polygame, il insiste sur l’éducation qu’il inculque à ses six enfants. Malgré ses recherches intenses, Dr. Seckou Faco Cissouma est un chef de famille exigeant.

 

De la  lecture à la rédaction

Après ses études primaires à Yorosso et une partie des études secondaires au lycée de Sikasso, actuel lycée Monseigneur Didier De Montclos, il rejoint Dioïla en 1984 où il décroche son bac.

Il termine en 1989 avec ses études supérieures en droit à l’ex-ENA. Son diplôme d’études approfondies (DEA), il le décroche en 2004 à la Faculté des sciences juridiques et économiques de Bamako.

Pour le natif de Koutiala,  pour écrire, il faut beaucoup lire. Son premier ouvrage sur le droit des obligations, domaine réputé moteur de la vie économique, est publié en 2011. Trois ans après sa soutenance en août 2008, il est sanctionné par une thèse de doctorat d’Etat en droit obtenue à l’Université de Cheikh Anta Diop de Dakar.

Pour lui,  la recherche demeure le seul moyen pour lutter contre l’ignorance et pour obtenir l’excellence. Il publie son deuxième ouvrage en droit civil et droit commercial en 2013 sous le titre “Distinction entre actes civils et actes de commerce”, pour aider les étudiants.

En janvier 2017,  il revient avec  trois ouvrages : “Introduction à l’étude de droit suivie du droit de la famille”, “Méthodes pédagogiques adaptées” et “Méthodologie des épreuves en droit, droit pénal et procédure pénale au Mali (théorie générale)”.

Son succès ne s’arrête pas là. “Théorie générale, aspect critique du droit national malien au droit Ohada” est son sixième ouvrage traitant le droit des affaires paraît en janvier 2018.

 

Encourager les productions  scientifiques

Dans un pays où on reproche aux universitaires de ne pas publier régulièrement, Seckou est l’un  des habitués  de la revue du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames)  à travers ses articles publiés sur des sujets juridiques notamment “le bail usage professionnel un mécanisme de veille juridique”, “possession et propriété”, “la corruption fléau nécessitant une panacée thérapeutique”, rappelle le site de l’USJP.

Il regrette l’absence de politique du livre dans son  pays. “On ne perçoit pas de politique du livre dans les universités maliennes, aucun achat public, aucun encouragement”, déplore-t-il.

Dans un pays où on a l’habitude d’affirmer que pour cacher un secret  il faut le mettre dans un livre, il s’engage volontairement dans l’écriture scientifique.

Son objectif,  placer l’USJP dans l’estime du monde. Et pour cela l’universitaire propose  la création de centres de recherches  et de documentation. “Il faut de vrais laboratoires avec des moyens à la disposition des professeurs expérimentés qui savent comment former les jeunes chercheurs. Ils savent aussi concevoir des thèmes sur lesquels ils invitent les uns et les autres à faire de recherches résumées dans une revue créée à cet effet.  Ces travaux peuvent servir le gouvernement ou chaque département et les collectivités territoriales”, estime-t-il.

Il met en cause l’agrégation instituée dans les universités des pays membres du Cames. Selon lui, c’est un mécanisme quelque peu galvaudé qui n’existe pas dans plusieurs systèmes universitaires.

“L’idée de  l’agrégation dans les universités françaises était de remplacer les professeurs qui partaient à la retraite”,  précise le professeur de droit.  Et d’ajouter : “L’agrégation n’existe plus dans 70 spécialités, toutes l’ont abandonnée sauf la médecine, le droit, l’économie”.

Pour lui, l’habilitation à diriger des recherches (HDR), basée sur les recherches effectuées, est plus crédible que l’agrégation. Cependant, il est optimiste pour son pays dans le domaine de la formation et de la recherche.

Son ami   d’enfance Lassina Konaté vante “son courage et sa sociabilité”.

Yehia  M. Baby Stagiaire

 

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