La rencontre organisée le dimanche 12 mars dernier par les artistes au Palais de la Culture, avait une double signification. D’une part, remercier le gouvernement, à travers le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, et le Premier ministre, Modibo Keita, pour l’adoption en Conseil des ministres de la loi portant sur le droit des artistes, et, d’autre part, d’inviter les députés à la voter.
C’est une délégation conduite par le Président de l’Union des artistes, auditeurs et éditeurs du Mali, M’baye Boubacar Diarra, et composée d’Abdoulaye Diabaté, de l’emblématique Djélimady Tounkara, de l’écrivain et éditeur Samba Niaré et de Soumaila Doucouré, dit Master Soumi, qui a part de leur reconnaissance au pouvoir exécutif et invité les parlementaires à voter le projet de loi approuvé par le gouvernement en Conseil des ministres, le 9 mars 2016.
Après une 1ère annulation de la loi par une décision judiciaire, il y a quelques années, les artistes du Mali sont cette fois-ci plus requinqués et déterminés que jamais à défendre la loi qui régit le domaine artistique.
Dès l’entame de la rencontre, le Président de l’Union des Artistes, M’baye Boubacar Diarra, a d’emblée planté le décor en adressant des mots de remerciement au Président de la République et à son Premier Ministre pour avoir adopté ce projet de loi qui régit les droits des artistes.
«Il s’agit pour nous de remercier le Président de la République, et, à travers le Premier Ministre, tout le Gouvernement, par rapport au projet de loi fixant le régime de la propriété littéraire et artistique du Mali. C’est l’aboutissement de six ans de luttes que nous avons menés ici, au nom de tous les artistes du Mali. Vous n’êtes pas sans savoir que la culture malienne agonisait.
Nous avons fait énormément de réunions depuis le temps du Ministre Hamane Niang, qui a initié ce décret. Nous sommes même arrivés à faire signer ce décret par le Président de la République, le Premier ministre et onze ministres, et à le publier au Journal officiel. Mais, après sa promulgation et sa publication, le décret a été attaqué en justice et annulé.
C’est là que nous avons rencontré le ministre, qui, à son tour, a rencontré le Premier ministre. Ce dernier nous a rassurés, en disant que ceci est notre affaire à nous tous. C’est nous qui avons signé le décret, si le décret a été attaqué, alors c’est nous qui avons été attaqués, et nous ferons en sorte que cela ne soit plus. Du décret, nous reviendrons à la loi».
Il a ajouté «il faut dire à la population que tous les problèmes qui existaient avec la loi ont été réglés, et nous sommes tombés d’accord avec le Président et le Patronat. C’est pourquoi nous sommes là ce soir». Abdoulaye Diabaté a surtout attiré l’attention du public sur les souffrances des artistes qui ne sont pas dans la capitale et dont la voix n’atteint pas le niveau espéré.
Les autres intervenants, comme Djelimady Tounkara et Master Soumi, ont tous invité les artistes à l’union sacrée autour de ce projet de loi, pour le bonheur de tous les hommes de l’art.
A la fin de la conférence, le seul mot à l’ordre du jour était merci Monsieur le Président et toutes les bonnes volontés qui ont contribué à ce que cette loi soit. A présent, la balle se trouve dans le camp des parlementaires, et les artistes les ont à l’œil.
Mohamed Naman Keita
