Dossier héritage : Culture et héritage : La tâche herculéenne

1
Sommet de l'Union Africaine IBK À L'HONNEUR

Le président IBK a été désigné par ses pairs, avec Kagamé à la tête, « champion de l’Afrique pour la culture et l’héritage ». Un vaste sujet, un programme transversal, mais, également un challenge. La culture est l’ensemble des valeurs, des normes, des pratiques sociales acquises et partagées par les individus au sein d’un même groupe. La culture a plusieurs fonctions, qui tous, concourent à permettre à un groupe de se différencier par rapport à un autre groupe. De plus, partager les mêmes valeurs et les mêmes normes tend à renforcer le lien social. La culture forge également une identité sociale et fournit des modèles de comportement face à des situations connues ou inconnues. Enfin, la culture permet l’adaptation d’un individu à son environnement. La culture apparaît alors comme innée alors qu’elle a été acquise. On peut alors se demander si la culture est un héritage social ou une construction collective. Pour cela, nous verrons dans une première partie comment dans certaines mesures, la culture apparaît comme un héritage social.

 

Ce qui attend IBK, quels sont ces atouts, nous lançons des pistes.

 

DE L’OUA à L’UA

A l’avant-garde

Depuis 1976, l’Organisation de l’Unité Africaine, l’ancêtre de l’Union Africaine, dispose d’une « Charte culturelle », pour combattre la domination culturelle qui a « entraîné la dépersonnalisation d’une partie des peuples africains, falsifié leur histoire, systématiquement dénigré et combattu les valeurs africaines, tenté de remplacer progressivement et officiellement leurs langues par celle du colonisateur ; que la colonisation a favorisé la formation d’une élite trop souvent acculturée et acquise à l’assimilation ».

Pour les chefs d’Etat africains, la Charte culturelle africaine devrait libérer les peuples africains des conditions socio-culturelles qui entravent leur développement ; réhabiliter, restaurer, sauvegarder, promouvoir le patrimoine culturel africain ; affirmer la dignité de l’homme africain et les fondements populaires de sa culture ; combattre et éliminer toutes les formes d’aliénation, d’oppression et de domination culturelle partout en Afrique…

Les Etats africains reconnaissent « que la culture ne saurait être considérée comme un privilège réservé à une élite ». Dans ce cadre, ils ont convenu de « créer les conditions permettant à leurs peuples de participer pleinement à l’élaboration et à la réalisation des politiques culturelles ; défendre et développer la culture des peuples; mener une politique culturelle attentive à la promotion des créateurs… ».

La charte invite également les Etats africains à « assurer un rôle moteur dans l’épanouissement culturel national par une politique d’aide efficace aussi bien à l’égard des moyens collectifs de création qu’en faveur des créateurs individuels. Cette aide peut prendre des formes diverses : organisation de concours dotés de prix et d’expositions itinérantes d’œuvres d’art et de tournées artistiques ; aide fiscale par une politique de détaxation partielle ou complète des biens culturels africains ; aide financière accordée aux artistes, écrivains et chercheurs et octroi de bourses de formation ou de perfectionnement ; création d’un fonds national pour la promotion de la culture et des Arts ».

Pour les spécialistes de l’Union Africaine, ce document reste d’actualité. « Il revient au président IBK de pousser à la roue pour faire comprendre à ses pairs que la cause mérite d’être défendue, mieux, qu’elle est le moteur principal de notre développement ».

UA

Après la culture, la renaissance culturelle

Après la charte culturelle de 1976, l’Union Africaine a adopté en 2006, la Charte de la Renaissance culturelle africaine. Plus que la Charte de 1976, elle précise l’ambition du continent pour sa culture et son héritage.

Les objectifs de la Charte de la Renaissance culturelle africaine (qui remplace la Charte culturelle africaine) sont, d’affirmer la dignité de l’Africain ainsi que le fondement populaire de sa culture ; promouvoir la liberté d’expression et la démocratie culturelle ; préserver et promouvoir le patrimoine culturel africain à travers la conservation, la restitution et la réhabilitation ; de combattre et éliminer toutes les formes d’aliénation, d’exclusion et d’oppression culturelle partout en Afrique ; d’encourager la coopération culturelle entre les Etats membres en vue du renforcement de l’unité africaine à travers l’usage des langues africaines et la promotion du dialogue entre les cultures ; d’intégrer les objectifs culturels aux stratégies de développement ; de renforcer le rôle du patrimoine culturel et naturel dans la promotion de la paix et de la bonne gouvernance ; de développer toutes les valeurs dynamiques du patrimoine culturel africain qui favorisent les droits de l’homme, la cohésion sociale et le développement humain…

« Les Etats africains reconnaissent que la diversité culturelle contribue à l’expression des identités nationales et régionales et, plus généralement, à l’édification du panafricanisme ». Dans ce sens, « les Etats s’engagent à assurer l’introduction des valeurs culturelles africaines et les principes universels des droits humains dans l’enseignement et dans les programmes d’information et de communication ; à protéger et promouvoir la liberté des artistes, des intellectuels, des hommes de culture ; protéger et valoriser le patrimoine culturel matériel et immatériel ; soutenir financièrement et matériellement les initiatives culturelles au niveau de toutes les couches de la société ; faciliter l’accès de toutes les composantes de la population à l’éducation et à la culture ».

Les Etats africains devront prendre les dispositions nécessaires pour mettre fin au pillage et au trafic illicite des biens culturels africains et obtenir que ces biens culturels soient restitués à leurs pays d’origine. Les Etats africains devront prendre les mesures nécessaires pour garantir que les archives et autres documents historiques qui ont été illicitement déplacés d’Afrique leur soient restitués afin qu’ils puissent disposer d’archives complètes concernant l’histoire de leurs pays.

Un dossier réalisé par Alexis Kalambry

 

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. C’est dommage Alexis Kalambry que tu rentres dans ces mensonges des ténors africains qui ne sont pas de nature à garantir la postérité de notre continent. Vous êtes dans la même dynamique que Modibo KEITA du Mali et Kouamè NKRUMA du Ghana des années 1960 à l’indépendance, mais si on les réveil aujourd’hui ils demanderont de les tuer une deuxième fois, car les résultats escomptés n’était pas ceux-là qu nous voyons aujourd’hui. Les dirigeants africains se congratulent dans le mensonge et nous voyons que vous êtes dans les mêmes refrains qu’eux, on verra si avec ça notre pays décollerait. Continuons à rêver pendant que les autres travaillent sans joie et sans haine, c’est dommage.

Comments are closed.