L’artisanat, qui constitue un levier important dans le développement économique du Mali, a cependant besoin de plus d’efforts de promotion. C’est pourquoi le gouvernement et ses partenaires veulent doter notre pays d’un document de politique nationale de développement du secteur de l’artisanat. Ce document a été présenté ce jeudi, 7 avril 2011, au Centre International de conférences de Bamako à travers un atelier d’information et d’échanges.
La cérémonie était présidée par le Secrétaire Général du Ministère de l’artisanat et du tourisme, Alimamy Ibrahima Koureichi, en présence du représentant du BIT, Saliha Doumbia et du président de l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers du Mali(APCMM), M. Mamadou Minkoro Traoré.
Elaboré avec l’appui technique et financier du BIT, le présent document planche sur trois points essentiels : l’analyse de la situation du secteur, la stratégie de développement du secteur et le plan d’action. Il passe ainsi le secteur à la loupe en examinant le profil des artisans et des entreprises artisanales, la part du secteur dans l’économie nationale, les créneaux porteurs et l’environnement institutionnel et règlementaire. Un diagnostic qui met le secteur dans son bon rôle de créateur de richesses et d’emplois productifs. Le secrétaire général du ministère, qui représentait le ministre de tutelle, dira à propos que l’artisanat occupe 40% de la population active, dont une frange importante de femmes, et compte pour 15% du Produit Intérieur Brut. En somme, un véritable instrument de réduction de la pauvreté. D’où l’intérêt tout particulier que l’Etat malien porte au secteur depuis quelques années. Mais une des difficultés majeures reste le caractère complexe et diversifié de l’artisanat. Pour mieux le cerner, la Loi N°95-029 du 20 mars 1995 portant code de l’artisanat au Mali lui a donné un contenu adapté aux réalités socio-économiques et culturelles du pays. Cette loi explicite les concepts d’activité artisanale, d’artisan et d’entreprise artisanale. Elle classe les activités artisanales en sept catégories de métiers : l’alimentation ; l’extraction, bâtiment et connexes ; bois et ameublement ; transformation des métaux et construction métallique ; habillement, cuir et textile ; hygiène et soins corporels ; art et divers.
Le présent document sert de tableau de bord pour les différents acteurs du domaine. Selon M. Koreichi, « il constitue un instrument de consensus autour de la politique de développement du secteur de l’artisanat et un cadre privilégié de négociation entre l’Etat, les artisans, les opérateurs économiques, la société civile et l’ensemble des partenaires au développement ». Aussi, il dispose d’un plan d’action étalé sur quatre ans (2009- 2012) dont le coût est évalué à 12,228 milliards de FCFA. A noter que le dispositif de mise en œuvre et de suivi- évaluation du Document de Politique Nationale de Développement du Secteur de l’Artisanat comprend, au niveau national, un comité de pilotage. Aux niveaux régional, local et communal, le dispositif de suivi- évaluation sera assuré par les Comités Régionaux, Locaux et Communaux d’Orientation, de Coordination et de Suivi des Actions de Développement.
Idriss Dior