Lancée depuis le 21 septembre dernier, la 10ème édition du ‘’TAMANI d’Or’’ se poursuit à son site, sis à l’esplanade du Palais de la Culture de Bamako. Après les ateliers de formation à l’endroit des journalistes culturels et promoteurs culturels, sur la promotion de la paix et les missions de la MINUSMA, le public a eu droit à une cérémonie d’ouverture, riche en couleur. C’était le mercredi soir sous la présidence du ministre des Affaires Religieuses et du Culte, Thierno Amadou Hass Diallo.
Le métier de journaliste culturel en période de conflits, tel était le thème central autour duquel Mme Eugenie. R. Aw ( experte en communication de conflits, ancienne directrice de CESTI de Dakar) a partagé ses expériences avec les journalistes culturels maliens. Selon elle, les médias ont un rôle central a jouer dans la résolution des conflits et pour la quête de la paix et de la réconciliation nationale. Spécifiquement en Afrique, elle estime que les journalistes culturels doivent être des artisans du ‘’vrai, juste, bien et beau’’ dans leur tâche quotidienne. Pour ce faire, dira Mme Eugenie Aw, les journalistes doivent puiser dans la riche et valeureuse culture africaine, caractérisée par la force du mot, du verbe et de la parole. C’est pourquoi, elle a invité ses confrères maliens à intégrer le corps des gens de la parole, comme dans la tradition africaine, qui militent pour la cohésion sociale.
Cet atelier a permis aux journalistes culturels d’évoquer avec la formatrice du jour, les obstacles qui entravent l’émergence de ce genre journalistique au Mali. En réponse, Mme Eugenie Aw, a offert aux participants une bonne recette de conduites à tenir afin de faire valoir la culture par le biais des médias. Notamment, la formation, l’acquisition des moyens et le réseautage en vue d’élaborer des projets communs.
Le lendemain toujours sur le site du village du festival TAMANI d’Or, les producteurs, artistes et managers culturels ont bénéficié du même type de formation afin que la culture soit un vecteur de la culture de la paix. Selon Eugenie. R. Aw, la culture, « C’est toujours l’ailleurs et nous parlons d’ailleurs de réflexion, de l’esprit. Il faut avoir les moyens intellectuels d’être ailleurs tout en étant enraciné auprès des communautés et tout en connaissant et respectant son public ».
Avec le même tempo de la paix et de la réconciliation nationale, la cérémonie d’ouverture officielle de la dixième édition du TAMANI d’OR, s’est déroulée sur l’esplanade du palais de la Culture Amadou Hampâté Bah. Trois temps forts ont marqué cette cérémonie. Il s’agit des prestations artistiques, des allocutions et de la visite des stands.
En présence d’un public connaisseur, composé d’officiels, d’invités de marque et d’artistes, le podium du TAMANI D’OR a servi de cadre pour la prestation de certains groupes d’artistes pour marquer officiellement l’ouverture de cette édition de 2014 de ce grand festival. Il s’agit des groupes : cheikné Sissoko (avec de nombreux joueurs de Tama), du Flèche du Burkina Faso et de l’ADRAR de Kidal. Suivront, les allocutions, entre autres du maire de la CV, du délégué général du TAMANI et du ministre des Affaires religieuses et du culte, représentant son homologue de la Culture.
Le représentant du maire de la Commune V, dans son mot de bienvenue a partagé la satisfaction des autorités communales devant l’organisation d’un tel événement, qui contribue, selon lui à la promotion de la paix. « Si le fracas des armes détruit, la force du dialogue construit », a-t-il conclu, avant de souhaiter bon vent au TAMANI D’or 2014.
Dans la même foulée, le délégué général du festival TAMANI d’Or, Fousseiny .W. Traoré est revenu sur le parcours de ce festival, qui devait vivre cette année sa 12ème édition, si ce n’était pas à cause de la crise. Mais cette 10ème édition du TAMANI d’OR, aux dires de son promoteur va servir de tremplin pour faire de la culture un moyen d’acquisition de la paix par le peuple malien. Et ce, à travers la diversité des artistes qui y participent, mais aussi des messages qui y seront livrés. A l’en croire cette édition est la communion de trois festivals majeurs : celui du Niger, ce du désert et le festival TAMANI d’Or.
Avant de lancer officiellement le festival, le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Hass Diallo, au cours de son intervention a ouvert certains pans culturels de la riche histoire de l’empire du Mali, notamment sous le règne de Mandé Bukari.
La cérémonie s’est achevée par la visite des stands, notamment celui de la MINUSMA. Le lendemain, jeudi, les travaux du festival ont continué avec une présentation sur la MINUSMA.
Moustapha Diawara