Le thème de la 21e édition de Ségou Art Festival sur le Niger est “Diversité culturelle, paix et unité”, a justement fait l’objet du premier panel animé par Pr. Ismaël Sory Maïga, sociologue et psychologue, Pr. Iba Ndiaye, historien, tous du Mali, André Lou, ambassadeur du Fonds africain pour la culture, Lucy Ilado du Kenya et André Le Roux d’Afrique du Sud.
Selon Pr. Iba Ndiaye, “personne n’est tombé du ciel”. Pour lui, chacun a un père et une mère et ça, c’est notre première identité. Il ajoute : “Tout homme a une dimension femme et toute femme a une dimension homme” ; “la beauté d’un tapis tient à la diversité de ces couleurs”, “chaque personne est une personne en soi et l’autre est aussi une personne” et, enfin, “il faut toute une flopée d’oiseaux pour faire entendre le bruit”.
A son avis, ces 5 proverbes nous imposent une lourde interpellation et nous plongent dans une interrogation quant à notre identité culturelle. Mais surtout l’acceptation de l’autre sous plusieurs angles.
Le premier nous amène à réfléchir, le deuxième nous fait creuser les méninges en nous amenant dans un questionnement absolu pour chercher à nous comprendre nous-même et à se demander comment on appréhende l’autre.
Pr. Ismaël Sory Maïga, dans son intervention a préféré poser des questions : “Qu’est-ce que nous allons faire pour se connaître soi-même ? Comment nous allons faire ? Comment on va faire pour vivre ensemble, pour manger, pour me marier, etc. Comment je regarde l’autre ? Comment je crée une notion de paix ? Comment je fais ? Comment on conquière cette paix ?”
Pr. Iba Ndiaye dans sa dernière allocution a parlé de l’importance de se ressourcer. “Chacun de nous doit avoir une culture de recherche constante de soi. On ne doit pas parler des choses qu’on ne maîtrise pas. Il faut indispensablement connaître”.
André Le Roux a mis l’accent sur la valorisation des langues nationales qui a permis de consolider l’Afrique du Sud post apartheid. Il a insisté sur le fait que pour arriver à ce résultat, il faut que toutes les cultures soient respectées.
Pour Lucy Ilado du Kenya, le mémorandum des politiques communes sur la culture et l’artisanat de l’AES est une avancée sur le continent africain, car, permettant la promotion de la diversité culturelle.
“La culture était utilisée pour diviser les peuples et aujourd’hui elle est utilisée pour rassembler les peuples et contribuer à leur épanouissement”, a-t-elle signalé.
Aminata Agaly Yattara
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SÉGOU ART FESTIVAL SUR LE NIGER
Ségou Fali-Tours
Le top départ de Fali-Tours a été donné devant les bureaux de Mali-Tourisme installée juste à l’entrée de la fondation Ségou Art Festival sur le Niger, le mardi 4 février 2025. Cette activité vise à valoriser le transport à bord de charrettes mais aussi à sensibiliser les populations de Ségou sur le véritable rôle de l’âne.
Les festivités de la 21e édition de Ségou Art festival sur le Niger ont commencé par le Fali-Tour de Mali Tourisme. Une activité tant attendue par les jeunes de Ségou tout comme les festivaliers. Pendant une heure de temps, les charrettes et ânes firent le tour de quelques quartiers de la Cité des Balanzans.
Le directeur général de l’Agence de promotion touristique Mali-Tourisme, Sidi Kéita explique : “Nous sommes à Ségou dans le cadre de la 21e édition de Ségou Art Festival sur le Niger et qui dit Ségou, une image nous vient la charrette tractée par l’âne. Comme Mali-Tourisme valorise nos identités locales et Fali-Tours, c’est un concept pour valoriser cette pratique de transport, qui véritablement est assez empruntée à Ségou. Ce qui est important, c’est de donner une touche particulière, attrayante à ce genre de moyen de transport pour une activité touristique. Ségou Fali-Tours ce sont des balades urbaines à bord de charrette. L’objectif est vraiment d’inciter les festivaliers, les Ségoviens, les visiteurs à visiter la ville de Ségou le temps du festival à bord d’un moyen de transport atypique qui est la charrette, aussi de contribuer au renforcement de la protection de l’âne. Vous savez que ces animaux font l’objet de maltraitance, nous voulons donc sensibiliser les populations sur l’importance de cet animal, qui joue un rôle majeur dans le transport”.
Pour Fousseini Sidibé, “Le Fali-Tours est une activité qui me fait revivre les souvenirs de mon enfance. On allait en brousse à dos d’âne et même chercher de l’eau avec la charrette attachée à l’âne. C’est une initiative très salutaire pour amener les jeunes à monter à dos d’âne sans honte”.
Quand Fatoumata Dramé, étudiante, disait : “J’adorerais ce tour à bord de charrette et je crois que l’une des activités qui m’incitent à venir au festival en plus des concerts. À Bamako, on n’osera pas monter sur un âne. Mais le fait d’en faire une activité ludique ça amène les jeunes à reconsidérer des mentalités”.
Pour une mobilisation et plus d’engouement autour de Fali-Tours, un certain nombre d’activités est organisée autour notamment une compétition pour primer la plus belle charrette, le plus bel âne. Cette activité se poursuit même après le festival car Mali-Tourisme a su mobiliser tous les charretiers d’âne pour continuer à promener les touristes qui passent à Ségou afin de faciliter le déplacement pendant leur séjour.
Aminata Agaly Yattara