Jeudi 3 mai 2018, les élections pour le siège 36 de l’Académie française ont eu lieu. La philologue et philosophe Barbara Cassin remporte ces élections et devient ainsi la neuvième femme dans l’histoire à y entrer. Elle succède ainsi à l’écrivain et musicologue Philippe Beaussant mort depuis 2016.
Barbara Cassin fait son entrée dans l’Académie française le jeudi 3 mai 2018 à l’issue d’une élection. Elle est élue au premier tour à 15 voix contre 3 et une pour ses adversaires Marie de Hennezel et Pierre Perpillou. Il faut noter qu’il y a eu un bulletin blanc et cinq bulletins marqués d’une croix. Désormais, le poste des « immortels » de l’académie est occupé par une femme, philologue, philosophe et écrivain âgée de 70 ans. La dénomination d’ « immortels » relève de la devise des académiciens « A l’immortalité ». Les membres sont élus à vie.
La philosophe est alors attendue pour qu’elle travaille à la défense de la langue française et à l’élaboration du dictionnaire de l’Académie française. L’enrichissement de la langue française est la tâche qui l’attend.
Barbara Cassin devient ainsi la neuvième femme à faire son entrée dans l’Académie française depuis la création de cette institution par Richelieu en 1635. Elle vient après la romancière et biographe Dominique Bona, l’historienne Hélène Carrère d’Encausse, la romancière et l’essayiste Florence Delay, l’écrivaine Danièle Sallenave, la romancière et nouvelliste Marguerite Yourcenar, etc.
Notons que Barbara Cassin est reconnue mondialement comme traductrice et experte des langues. Elle est Helléniste et directrice des recherches au Centre National de Recherche scientifique (CNRS). L’Éloge de la traduction. Compliquer l’universel, le Dictionnaire des intraduisibles, le « Vocabulaire européen des philosophies » (sous sa direction) sont entre autres des œuvres de Barbara Cassin. La plupart des recherches de cette nouvelle académicienne se sont portées sur Homère, Heidegger, Leibniz, mais aussi sur la psychanalyse.
La traduction est celle qui occupe une place centrale dans sa vie active. Voilà ce qu’elle en dit : « Quand on traduit, le sens n’est plus tout à fait le même ni tout à fait autre, il y a toujours plus d’une bonne traduction possible. D’ailleurs, même le mot traduire est polysémique! » Dans ce cadre de la traduction, elle a été Commissaire de l’exposition « Après Babel, traduire » au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem) de Marseille en 2017 où elle analysait la diversité des idiomes ainsi que leur possibilité de traduction.
L’élection de Barbara Cassin fait monter le nombre des femmes au sein de cette institution qui compte 36 membres dont maintenant 5 femmes.
Fousseni TOGOLA