Diarra Oumou Armand Sangaré, écrivaine : «Les écrivaines doivent être des ambassadrices de la paix»

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Née en ex-Yougoslavie, Oumou Armand Sangaré a fait ses études entre la Côte d’Ivoire, le Mali, la Tunisie et l’Algérie où elle obtient un Magister en Lettres. Elle fit un bref passage à l’Office de Radiodiffusion Télévision du Mali (ORTM) et à la radio des Nations unies à New York, où elle a contribué à mettre sur pied des partenariats avec d’autres stations radiophoniques dans le monde. Membre de la Commission d’organisation, Diarra Oumou Armand Sangaré a beaucoup œuvré pour la réussite de la 2e édition de la Biennale des Lettres de Bamako (9 au 11 mars 2015). Elle s’est confiée au Le Reporter Magazine pour évoquer cet événement, du rôle des écrivaines… Interview !

Qu’est-ce qui a motivé cette Biennale des Lettres ?

Oumou Armand : Notre motivation s’explique par l’inexistence d’un espace d’échange, de réflexion sur la production littéraire des femmes. La Biennale des Lettres est une initiative qui doit permettre de faire la promotion des œuvres littéraires dans le milieu scolaire et universitaire. C’est un concept qui met en valeur la culture de l’intelligentsia féminine. Le thème principal choisi pour cette deuxième édition, «L’écriture dans un contexte de crise», est  lié à l’actualité. En effet, le Mali a traversé une période de turbulences, de crises, qui  a amené les hommes de lettres à réfléchir sur la condition humaine de leurs concitoyens plus que sur les sujets philosophiques. La crise était donc perceptible dans la production littéraire, dans les attitudes de la jeunesse qui lit de moins en moins avec l’apparition du numérique. Cette jeunesse se reconnaît aussi dans les écrits de plus en plus courts. Ainsi, lire un roman n’est plus une priorité… L’idée de cette Biennale a été avancée en mars 2014 par le Professeur Diola Konaté. Son ambition était de permettre aux écrivaines du Mali et d’Afrique de faire la promotion de leurs ouvrages en milieu scolaire et universitaire, tout en célébrant la femme autrement dans les festivités du 8 Mars. C’était un pari à gagner.

Et le rêve s’est réalisé ?

La réflexion sur les œuvres des écrivaines du Mali et d’Afrique est un rêve qui est devenu une réalité lors de la première édition en mars 2014. Le projet a pris la forme d’un espace d’échange, de réflexion sur la production des femmes, dénommé aujourd’hui «La Biennale des Lettres féminines  de Bamako».

Quelles étaient vos attentes en organisant cet événement ?

Notre ambition était de permettre aux écrivaines de faire la promotion de leurs œuvres dans le milieu scolaire et universitaire. Nous sommes aujourd’hui à mi-chemin pour la concrétisation du projet dans sa globalité. La participation des écrivaines venues d’Afrique de l’Ouest a rehaussé et donné de l’ampleur à l’événement. Les étudiants ont communiqué directement avec les auteures du Mali et des pays voisins.  Des conférences et des témoignages étaient faits par des écrivaines et des professeures à la Faculté des Lettres, à l’Ecole Normale Supérieure… Nous sommes satisfaites des deux éditions.

Que doit-être le rôle des écrivaines dans la réconciliation et la reconstruction du Mali, après cette douloureuse crise évoquée au début ?

Le rôle des écrivaines est de devenir des ambassadrices pour véhiculer le message sur la paix, le pardon et l’unité nationale dans leurs écrits. La consolidation de la paix doit nous permettre de renforcer l’amour, la solidarité entre les membres des différentes communautés. Le devoir pour tout Malien est d’avoir un esprit de patriotisme pour relever ce défi.

Comment comptez-vous pérenniser cet événement ?

L’intérêt  pour  le Département d’études et de recherches des lettres de la Faculté des Lettres, des Langues et des Sciences du Langage de Bamako et la Commission d’organisation est de pérenniser les réflexions autour des écrits de femmes. Il s’agit surtout de créer des espaces d’échange et de réflexion littéraires pour et autour des femmes. Et cela en initiant d’autres perspectives afin que Bamako puisse devenir, un jour, le carrefour de la littérature féminine francophone en Afrique, si possible dans le monde. Nous souhaitons que d’autres grandes entreprises soutiennent nos actions et que d’autres médias influents suivent l’engagement du magazine AMINA. Nous comptons sur l’apport des aînées qui ont beaucoup fait pour la littérature malienne. Je veux parler, entre autres, d’Adam Ba Konaré, Aminata Dramane Traoré, Madina Ly Tall, Diama Sissouma et Bintou Sanankoua. La réussite des deux éditions est due aussi au précieux et inestimable soutien de la Première Dame du Mali, Mme Kéita Aminata Maïga, qui a décerné des Prix d’une valeur totale de dix millions aux meilleurs romans féminins d’Afrique.

Propos recueillis par Moussa BOLLY

Commentaires via Facebook :

52 COMMENTAIRES

  1. La littérature occupe une grande place dans cette crise, mais elle n’est pas en train de se faire sentir pleinement, ce temps doit être un moment des œuvres des écrivains maliens pour faire taire la crise et laissant leurs mots pour que les générations à venir puce être fier de leurs contributions dans cette crise.

  2. Cela est une très bonne chose. Il faut que les femmes montrent leur implication dans la gestion de la crise qui touche considérablement notre pays. Les écrivaines sont à féliciter.

  3. Il y’a mille manière de se faire sentir important et contribuer pour le bien de sa communauté, cette femme à raison en un mot, la meilleurs manière dans laquelle chacun peut contribuer dans ce problème pour faire taire les mauvais airs est d’utilisé sa passion en tant que moyens d’expression. Mais à la femme de plus reprendre sa position de pilier de chaque famille…

  4. tout les écrivains doive faire comme cette brave femme. 😀 😀 😀 😀 😀 😀
    elle est à soutenir,
    je suis du même avis qu’elle…

  5. Ce n’est pas aux écrivains seuls d’être des ambassadeurs pour véhiculer des messages de paix mais toutes les personnes qui ont une grande influence sur le public. Cela me met en colère de voir que des animateurs de radio passent leurs temps à inciter la population à un soulèvement contre le pourvoir. Nous sommes dans un pays où le nombre des illettrés priment sur celui des lettrés. On doit leur inculquer la patience et la tolérance. Mais hélas, il ne faut pas les entendre chaque matin à la radio.

  6. Diarra Oumou Armand a parfaitement raison. Les écrivaines doivent être des ambassadrice de la paix. Elle ne doivent pas uniquement se limiter aux poèmes et autres. Elles se doivent aussi d’être utiles à leur pays. 😯 😯 😯 😯 😯

    • Les poèmes ne sont d’aucune utilité KARTIO ?
      Ton écrit n’a pas de sens .
      Des poètes comme Hugo et Guillevic mettent leur art au service de causes humanitaires .
      ‘ Ce n’est pas avec des idées que l’on écrit , c’est avec des mots.
      Un écrivain peut dénoncer une situation qui le dérange, défendre une cause qui lui tient à coeur ou se faire la voix du pacifisme …avec des mots .

  7. Le pays a vraiment besoin des gens bien déterminé comme Oumou Armand Sangaré. Vraiment beaucoup de femme doivent prendre de l’exemple sur elle. Félicitation 😛 😛 😛 😛 😛 😛

  8. Oumou a raison, le rôle d’une écrivaine est extrêmement important pour véhiculer des messages de paix. En tant que femme, elle a aussi une grande responsabilité dans la construction d’un Etat. Elle a la manille facile de convaincre.

  9. Les femmes maliennes doivent prendre de l’exemple sur cette femme 😀 😀 😀 il est temps que les femmes maliennes sachent qu’elles doivent occuper des places que les hommes ont toujours occupé 😀 😀 😀

  10. Les écrivains sont des porteurs des messages. Leurs écrits influent facilement sur la mentalité de leurs lecteurs. C’est pourquoi ils doivent inciter les gens à opter pour la paix et non la violence.

  11. Elle a tout à fait raison l’écrivain joue un très grand rôle dans la quête perpétuelle et le maintien durable de la paix et la réconciliation et partout ou il va et ses écries arrivent. L’écrivain est l’ambassadeur de la paix et la réconciliation partout ou ses s’écries franchit les frontières. Une écrivaine est plus sensible dans ses écries et plus éducatif.

  12. Le biennal des écrits est une très bonne initiative surtout qu’aujourd’hui les jeunes n’ont plus le jour de lire. Cet évènement sera l’occasion de les inciter à la lecture en particulier les jeunes filles. Ce sera également l’opportunité de faire comprendre aux jeunes écrivaines leurs rôles dans la gestion crise malienne. Parce que, nous avons tous notre part de responsabilité à assumer.

  13. Vraiment félicitation et bon courage Diarra Oumou Armand Sangaré, tu fais la fierté de tous 😀 😀 😀 😀 😀 😀

  14. Un écrivain est avant tout un lecteur.Il crée et construit à l’aide de mots.
    La citation suivante mérite réflexion.
    ‘ L’idée d’être écrivain ,est de faire du grand amoncellement des jours quelque chose qui durerait . ‘ (James Salter) .

  15. Diarra Oumou Armand Sangaré est l’une des femmes courageuse du Mali, elle a des bonnes initiatives. Et merci à M. Keita Aminata Maiga de l’avoir soutenu financièrement.

  16. les femmes occupe une très grande place dans le devenir de notre pays. Les femmes ont mots à dire dans le développement de notre Nation. La femme a une idéologie, un esprit et une manière de pensée différent de celui des hommes .

  17. wallaye, cette jeunesse est vraiment à refaire. la présence du numérique à complètement fait baissé le niveau de ces jeunes sur tout les plans.
    la femme malienne et celle de l’Afrique doit pensé à prendre en compte son impotence et jouer pleinement son rôle dans l’éducation des enfants.
    la Femme est le pilier du monde.

  18. quel parcours exceptionnel de Femme Africaine,
    Oui Oumou Sangaré vous avez raison, les écrivains doivent se faire sentir pour la Paix au Mali.
    😀 😀 😀

  19. Vraiment elle mérite des encouragements. C’est une brave femme et elle fait la fierté de toutes les femmes africaines

  20. Je partage son idée sur la réconciliation et la reconstruction du Mali leurs rôle doit être de véhiculé les messages, sensibilisé la population à. travers les écris

  21. J’apprécie les actes d’Oumou Armand Sangaré, ces actes sont salutaires. Notre pays a besoin des citoyens comme elle et cela dans le cadre du développement sur le plan de l’éducation de notre Nation.

  22. A l’age de 20 ans, j’ai fait un voyage en bateau de Koulikoro /Tombouctou/Gao,
    Ce qui m’a beaucoup frappe c’est la beaute des femmes ,peuls,sonhkais ,touareg.etc.
    J’ai pense que le theatre et le cinema pouvaient etre utilises pour affirmer la personalite et l’emancipation des femmes du Mali.Non pas seulement sur le plan national mais sur le plan regional,africain et international.Quand je parle du theatre,je fais reference a la danse,a la chanson .Est-ce que tout cela anobli,n’entre-t-il pas dans la litterature feminine d’aujourd’hui? Si nous creons une Ecole de theatre et de Cinema,et que de nombreuses femmes deviennent des celebrites et des milliardaires,elles viendront soutenir les autres femmes non seulement dans leur domaine reciproque mais aussi avec des moyens pecuniaires.Voyez comme le theatre ,la chanson a contribue a rendre des milliers de noirs riches et influents aux USA.Je garde un souvenir inoubliable d’Armand Sangare,Chef de Protocole de Modibo et de sa femme.Je leur dois beaucoup!

  23. Je soutiens activement les idées de Diarra Oumou Armand Sangaré, car elle a l’esprit ouverte, constructif, objectif et crédible pour notre société.En plus d’être une femme, elle est écrivaine très engager, je pense qu’elle peut apporter grande chose à la une nouvelle génération dans le domaine éducatif et surtout littéraire.

  24. Les écrivaines doivent être des ambassadrices de la paix. Il arrive souvent qu’un (e) écrivain (e) mette un terme à son projet quelconque pour affronter le défi qui l’attend dans le pays. Surtout lorsque le pays est confrontée à une crise multidimensionnelle comme le nôtre. 💡 💡 💡 😛 😛 😛

  25. L’union de la population malienne depend en majeure partie de ce qu’on lui donne comme information et de part ce qu’elle lit !!!

  26. S’il y avait plusieurs écrivaines conscientes du rôle qu’elle doit ou qu’elle peut jouer dans le processus de la paix et de la réconciliation nationale au Mali comme Diarra Oumou Armand Sangaré, le retour de la paix n’allait être qu’une simple volonté. Les écrivaine doivent être des ambassadrices de la paix. 😀 😀 😀 😆 😆 😆 😆

  27. Dites aux journalistes détracteurs d’arrêter de faire de la difamation, et de donner la bonne information au gens, d’arrêter d’inciter les gens à la révolte !!!

  28. UN écrivain peut être considéré comme le guide de la Nation, alors la littérature Malienne est devenu moyen d’epanouissement des hommes.

  29. Un écrivain, qu’il soit journaliste ou pas doit se mettre en tête qu’il y a tout une population qui le lit et qui le suit en quelque sorte, donc il doit éviter de mettre les gens dans l’erreur à traves ses écrits comme le font les journalistes maliens !!!

  30. les écrivains peuvent à travers leurs écrits faire tout ce qu’ils veulent. Ils distraient, informent, instruisent, révoltent, j’en passe. Un écrivain si la paix importe pour son pays peut être l’ambassadeur de celle-ci. 😆 😆 😆 😆

  31. Les écrivains jouent un rôle très importants dans la vie des hommes, car ils sont en un temps donné les portes paroles des citoyens, ils font leurs combats en écris.

  32. Un écrivain est un sauveur et cette femme est une lumière pour les femmes maliennes 💡 💡 💡 le Mali vous sera tous reconnaissant 😀 😀 pour les combats que vous faites pour ce pays.

  33. L’écrie élabore le passé, le présent et le futur et même très le futur lointain. L’écrie doit être objectif, constructif, crédible et avantageux car l’écrivain peut manipuler à sa propre guise tous ses lecteurs dans sa seule pensée propre à lui même.

  34. Les femmes sont actuellement dans tous les grands domaines et elles font des preuves et des grands exploits. Il est temps que les femmes sachent qu’elles peuvent faire comme les hommes.

  35. Oumou Diarra 😀 😀 😀 les femmes maliennes doivent prendre de l’exemple sur cette grande femme. Être femme est une chance aussi, les femmes ne doivent pas se laisser en marge. Les femmes peuvent faire tout ce que les hommes font.

  36. Une écrivaine peut changer le destin du monde tout entier à travers sa plume. Si cela est incontestable pourquoi ne peut-elle pas être une ambassadrice de la paix? Une écrivaine si seulement elle se sacrifie est une puissance en elle-même. 😛 😛 😛 😆 😆 😆

  37. Il existe aujourd’hui peu d’écrivaines maliennes. Celles qui existent doivent être des ambassadrices de la paix. Un (e) écrivain (e) doit être un reflet pour la société. C’est uniquement les écrivains qui peuvent tracer aujourd’hui les évènements de demain. 😀 😀 😀 😆 😆 😆

  38. Les écrivains sont les bouches de ce qui n’ont point de bouche, ils sont comme la lumière des opprimés qui sont perdus dans l’obscurité.

  39. ON sait les femmes peuvent un rôle extraordinaire dans l’aboutissement de la paix, c’est pourquoi , On a toujours soutenir les femmes dans leurs luttes.

  40. Les écrivains sont des lumières pour la population et ils ne doivent pas mêler la politique de leur métier.

  41. Mme Diarra Je vous conseille d’aider vos filles à embrasser ce noble métier que vous faites aujourd’hui. Veuillez les prodiguer des conseils pour qu’elles peuvent démontrer leur capacité sur la scène internationale.

    • Ma chère Aminata, les femmes ne peuvent pas dire que les hommes ne les aident pas dans leurs initiatives. On a toujours eu faire de notre mieux pour épauler nos femmes dans tous les combats. Mais ôtez vous dans vos petites têtes que vous ne serez jamais égales aux hommes. Ce fait est un fait de Dieu. La femme doit rester soumise à son mari. Voila mon soutien.

  42. En se référant sur les grands écrivains du monde, on se rend compte que les écrivains jouent des rôles extraordinaires non seulement le maintien de la paix, mais aussi participer au développement du pays.

  43. Merci ma sœur vous n’êtes comme un certain Seydou Badian Kouyaté, qui ne transmet que l haine. qui a soutenu ou trompé un certain Amadou Aya Sanogo.

    • Tous les ennemis du Mali situé de loin ou de près vont payé cher. Dieu va tous les punir sévèrement.

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