Le film "Devin N’Golonina" de 20 minutes de Souleymane Cissé sera bientôt projeté dans les différents quartiers de la capitale, selon le réalisateur. Réalisé depuis 1999, le film dénonce l’injustice dans la société malienne.
Devin N’Golonina" est un petit film de 20 minutes du cinéaste Souleymane Cissé. Réalisé depuis 1999, ce film sera bientôt projeté dans les différents quartiers de Bamako. Après sa première projection, le 17 avril dernier, à Bozola devant 600 personnes, les journalistes ont découvert le film, le vendredi 6 mai, au siège de l’UCECAO. Cette projection a été suivie par un point de presse.
«Devin N’Golonina» est une rencontre entre le cinéaste Souleymane Cissé et le personnage, un soufi du nom de Souleymane Cissé aussi. Ce vieux relate d’abord sa vie avant de dénoncer l’injustice au sein de la société malienne sous toutes ses formes. Il parle également des relations entre les hommes. Selon lui, le Mali est un beau pays où l’on peut vivre tranquillement. Cela grâce au bon Dieu. Malheureusement, l’injustice est en train de gagner du terrain au Mali.
Le film a trait une affaire d’injustices dans la famille de Souleymane Cissé au quartier de Bozola où l’injustice. C’est un combat judiciaire de dix ans sur la propriété de la maison des héritiers de Bayoussou Cissé (père de Souleymane Cissé). Cette affaire, qui a défrayé la chronique au niveau de la presse se trouve, aujourd’hui, au niveau de la Cour Suprême. C’est au moment où Souleymane Cissé, considéré comme l’un des plus grands cinéastes africains, a été célébré par les cinéastes africains à travers l’érection d’une statue au Burkina Faso, que la justice malienne s’apprête à délibérer. "Cette affaire n’en finissait de finir. Aujourd’hui, grâce au courage d’un juge, on a examiné le fond du dossier. Ce fond a donné raison à la famille Cissé" précisera Souleymane Cissé.
Il faut rappeler qu’une requête a été introduite contre les héritiers de Bayoussou Cissé pour expulsion, en référé, devant le tribunal. Aux dires de Souleymane Cissé : "en la matière, le juge ne va pas au fond de l’affaire. Aau vu des documents, il peut ordonner l’expulsion".
Les fameux documents invoqués par la partie adverse, soulignera Souleymane Cissé, ont été contestés par la famille Cissé. En vain. Cette famille a aussi demandé d’aller au fond. "Les différents juges tant au niveau du tribunal qu’en appel et même à la Cour Suprême n’ont pas tenu compte d’une réflexion toute paysanne, à savoir qu’en référé, même si l’on peut le faire, on ne doit pas expulser des gens qui vivent en jouissance paisible dans un endroit depuis 120 ans" dira-t-il. La simple logique, même juridique, aurait permis le renvoi de l’affaire sur le fond, même si, les juges n’y étaient pas obligés.
Alou B HAIDARA