La nouvelle politique culturelle entérine la mutation de l’Etat opérateur, centralisateur, juge et parti, en un Etat régulateur plus ouvert aux initiatives privées et à l’éclosion de talents individuels.
La nouvelle politique culturelle permettra aux diverses structures de l’Etat de mieux orienter leurs interventions dans ce domaine. Elle a aussi l’ambition de mobiliser toutes les parties prenantes au développement culturel du pays, en particulier les acteurs culturels non étatiques, les autres forces vives de la société civile et du secteur privé et les partenaires techniques et financiers dont l’appui est actuellement indispensable. Les contributions ont porté essentiellement sur l’insuffisance des infrastructures culturelles ; l’insuffisance des mécanismes de financement de la culture ; la prise en compte des TIC dans le développement de la culture ; la décentralisation et la déconcentration des structures de formation ; l’élaboration continue de la carte culturelle ; la préservation de tous les aspects du patrimoine culturel ; la diffusion des textes de protection du patrimoine et la loi d’orientation de la culture. A l’issue des travaux les participants ont recommandé l’élaboration d’une Loi d’orientation de la culture à partir du document-cadre, la création d’une chambre de la culture et la mise en place d’un conseil présidentiel. Ces débats se sont appuyés sur la présentation du document-cadre et une esquisse du plan opérationnel effectués par le Pr Mamadou Bani Diallo, conseiller technique et président du comité de réflexion. Il a abordé tour à tour la méthodologie d’élaboration, le contexte, la justification, les orientations, les objectifs, la stratégie, les actions et la mise en œuvre de la politique en question. Pour le ministre de la Culture, cette initiative procède d’une volonté clairement affirmée dans le Programme de développement économique et social (PDES) du président Touré, qui place la culture au cœur des stratégies de développement.
Les pays africains se trouvent aujourd’hui confrontés aux problèmes d’échanges culturels inégaux et déséquilibrés, note Hamane Niang. Ils assistent, presque impuissants, à l’éclatement et à la dispersion des références culturelles et identitaires qui résultent d’une mondialisation mal maîtrisée. L’économie de marché et les règles de la libre concurrence ont fini par porter un coup à l’autonomie de nos expressions culturelles. Cependant, cet environnement international et l’aspiration profonde de nos peuples à la démocratie ont aidé à accélérer le rythme de recentrage des missions et du rôle de l’Etat. C’est ainsi que nous observons de plus en plus la mutation du statut de l’Etat opérateur, centralisateur, juge et parti, vers un Etat régulateur plus ouvert aux initiatives privées et à l’éclosion de talents individuels. Pour toutes ces raisons, le gouvernement a choisi de se doter d’un document-cadre de politique et d’un plan stratégique qui constitueront le cadre légal et règlementaire définissant les missions essentielles de la culture et contribuant à préserver et à enrichir le patrimoine matériel et immatériel.