Dans le but d’emmener les collectivités décentralisées à contribuer à la protection et à la promotion du patrimoine culturel national, le ministère de la culture organise du 29 au 30 mai 2014, l’édition 2014 des Journées nationales du patrimoine culturel. Dans sa démarche, le ministère de la culture veut sensibiliser les autorités politiques, administratives et coutumières, au niveau national, régional et local, sur l’importance de la conservation et la valorisation du patrimoine culturel et des bénéfices qu’elles peuvent en tirer. Il se propose aussi d’informer les acteurs de la décentralisation des démarches possibles pour protéger, promouvoir et intégrer le patrimoine culturel dans les projets et programmes de développement régionaux et locaux. Enfin, les journées se sont fixées comme objectif de contribuer à la mise en œuvre des schémas d’aménagement du territoire (SAT) des communes pour minimiser la pression foncière sur les sites et lieux patrimoniaux. Pendant deux jours, les acteurs de la culture, les spécialistes de la décentralisation au Mali, les gestionnaires du patrimoine culturel malien, les élèves et étudiants, seront édifiés sur le thème « Patrimoine culturel, décentralisation et développement local au Mali : Enjeux du patrimoine culturel dans le processus du développement des collectivités territoriales », à travers des Conférences débats, Exposition photo, Jeux concours et projection de films … « La célébration des Journées Nationales du Patrimoine Culturel revêt une grande signification autant par son orientation thématique que par sa portée ». C’est en ces termes que Moussa Mara, Premier ministre du Mali, a introduit ses propos le 29 mai 2014, lors de la cérémonie d’ouverture qui a eu lieu au CICB. Selon le Premier ministre Moussa Mara, c’est, dans le choix du thème qu’il convient de mesurer l’intérêt des présentes journées de réflexion. Selon lui, la décentralisation apparaît de plus en plus comme le lien profond qui relie les différentes politiques nationales et sectorielles de développement, surtout lorsqu’il s’agit d’un secteur aussi transversal que celui de la culture. Il a rappelé que le Mali a hérité d’un passé et d’une culture très riches qui ont servi et servent encore de ciment à la cohésion sociale. « Pendant des millénaires, des communautés différentes ont vécu ensemble dans le respect de leur diversité. C’est cette diversité, cet esprit de tolérance et cette créativité qui ont permis aux générations actuelles de disposer d’un patrimoine irremplaçable qu’elles se doivent de préserver et de pérenniser, quels que soient les obstacles et contraintes pouvant menacer la survie de cet héritage unique en son genre », a-t-il déclaré. Avant d’inviter les uns et les autres à tirer tous les enseignements de la récente crise qui a révélé la fragilité du patrimoine culturel et l’insuffisance de préparation des structures patrimoniales pour gérer des situations d’urgence. « Force est de constater que ce patrimoine culturel riche et diversifié, au-delà des destructions qu’il a subies pendant la crise, particulièrement dans les Régions du nord, entre avril 2012 et janvier 2013, se trouve exposé à des périls de différentes natures : intempéries, pillage, négligence, manque d’entretien, entre autres facteurs », a-t-il indiqué. En outre le Premier ministre a révélé que les territoires urbains et ruraux des collectivités territoriales subissent une extension exponentielle, avec un rythme de croissance très élevé constaté dans nos villes essentiellement. Selon lui, cette urbanisation rapide et mal maîtrisée des villes historiques s’accompagne d’une densité de construction excessive et anarchique, d’une disparition de l’espace public et des équipements urbains avec une inadaptation des infrastructures, et un risque croissant de catastrophes naturelles liées au climat et aux conditions d’occupation de l’espace. Partant du principe que le patrimoine culturel et naturel des collectivités territoriales, dans ses éléments matériels et immatériels, participe au développement économique ainsi qu’à la cohésion sociale, le Premier ministre dira que sa conservation en milieu urbain et rural doit s’imposer aujourd’hui comme un volet important des politiques publiques du Mali. « C’est pourquoi, il importe aujourd’hui, dans la perspective du transfert des compétences de l’État aux Collectivités Territoriales en matière de culture, la mise en œuvre de véritables politiques d’inventaire et de protection du patrimoine culturel national », a-t-il déclaré. Avant de conclure que la prise en compte du patrimoine culturel et naturel dans les projets, plans et programmes de développement s’avère incontournable, si l’on veut une appropriation du processus d’évolution des communautés dont les valeurs identitaires et les espaces territoriaux sont concernés au premier chef.
Assane Koné