A sa prise de fonction dans la nouvelle équipe gouvernementale en sa qualité de chef du département de la culture, M. Mohamed El Moctar devra s’attaquer à un certain nombre de vastes chantiers ouverts par son prédécesseur, et face auxquels il est tenu par une exigence de résultats.
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En le nommant à la tête du département de la culture dans son tout nouveau gouvernement, le chef de l’Etat a investi M. El Moctar d’une lourde responsabilité : celle d’insuffler une nouvelle dynamique à la promotion de notre culture à travers la valorisation des expressions culturelles. L’atteinte de cet objectif majeur passe nécessairement par la consolidation des acquis et le parachèvement des chantiers déjà entamés. A ce jour, il ne s’agit nullement pour nous de dresser le bilan du passage de l’ancien ministre Cheick Oumar Sissoko pendant les cinq dernières années. Mais sans fausse note, il convient en toute logique de lui rendre un vibrant hommage pour la touche particulière, en sa qualité de professionnel du secteur (cinéaste), qu’il a apportée à la culture de notre pays. De la tenue régulière de festivals au plan national et dans toutes les régions, à la renaissance de la biennale artistique et culturelle, en passant par la valorisation de l’image du Mali à l’extérieur à travers plusieurs trophées remportés lors de grandes manifestations, les acquis sont nombreux et méritent d’être à l’actif du ministre sortant. Ceci constitue aujourd’hui un réel motif de satisfaction tant pour les observateurs que pour les acteurs du monde culturel malien unanime à reconnaître l’aspect positif du bilan.
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L‘un des défis qui attendent le tout nouveau ministre est d’abord de consolider ces acquis. Le festival du désert à Kidal, le festival « Dansa » de Bafoulabé, « le triangle du balafon » à Sikasso avec la participation de plusieurs pays de la sous-région (comme le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, etc.), le festival de l’eau et sur le Niger respectivement à Manantali et à Ségou, la rencontre, à Bamako, des chasseurs de l’Afrique de l’Ouest, etc, les manifestations sont nombreuses et constituent de véritables opportunités de rencontres, d’échanges et d’expressions pour les artistes issus divers horizons. Le ministre El Moctar doit faire mieux que son prédécesseur en pérennisant d’abord pérenniser l’œuvre ainsi entamée.
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La lutte contre la piraterie, face à laquelle le ministre Cheick Oumar n’a cessé de recommander une nécessité d’actions convergentes au sein des ministères concernés (commerce, justice et économie à travers les services de douanes), doit aussi retenir toute l’attention du nouveau ministre de la Culture. Reconnue à l’unanimité par les artistes comme le handicap majeur à leur épanouissement, la lutte contre la piraterie demeure un échec cinglant jamais subi par les pouvoirs publics. Le ministre peut mettre son expertise au service de la recherche de solutions durables au fléau.
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S’il y a un grand chantier entamé par le ministre Cheick Oumar Sissoko et face auquel le ministre rentrant est fortement tenu par une obligation de résultats, c’est sans nul doute la pérennisation de la biennale artistique et culturelle. Grand rendez-vous de la diversité culturelle dont la renaissance, après des décennies, a été rendue possible grâce à la détermination du ministre sortant, la biennale constitue une véritable opportunité d’intégration et de promotion pour les troupes venues des huit régions du pays. Après Bamako en 2003, Ségou en 2005, c’est la capitale du Khasso, Kayes, qui s’apprête à abriter la prochaine édition prévue en 2008. Car ayant été reportée cette année pour raison d’élections. Déjà, avant son départ, le ministre Cheick Oumar et ses hommes (notamment du Secrétariat permanent de la biennale qu’il mis en place il y a quelques années), étaient à pied d’œuvre. Comme pour dire qu’il laisse ainsi un vaste chantier devant son successeur qui, il faut le dire, doit mesurer l’importance du défi qui l’attend. En clair, la tâche ne s’annonce nullement aisée pour le nouveau ministre de la culture. La confiance placée en lui par le chef de l’Etat (qui, à la rentrée gouvernementale a averti qu’il sera très intransigeant sur les résultats) est de taille. Et il lui revient de se montrer à la hauteur des espérances. Mais la réussite de sa mission passe obligatoirement par des actions concrètes dans les domaines ci-dessus cités. Au travail alors Monsieur le ministre !
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Issa Fakaba SISSOKO
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