Dans le cadre de la 2ème édition du Festival « Natal Pulaaku », la jeunesse de l’association « Tapital Pulaku », a organisé, le samedi 13 août 2016, une conférence débat à la maison de la presse. Animée par Hamidou Ongoiba, vice-président de l’association Malienne pour la Protection et la Promotion de la Culture Dogon « GINNA DOGON », la conférence avait pour thème : la Culture au service de l’Unité Nationale. On notait la présence de l‘ex gouverneur de Ségou Modibo Sidibé et de Moussa Diallo, secrétaire à l’organisation du Festival Natal Pulaaku.
Dans sa présentation, le conférencier a d’abord définit les notions clés du thème. Ainsi, la culture est l’ensemble des traditions, des valeurs, des acquis intellectuels et des savoir-faire propres à une société humaine.
Quant à la nation, elle est, selon, les marxistes une communauté humaine, stable, historiquement constituée, née sur la base d’une communauté de langue, de territoire, de vie économique et de formation psychique qui se traduit dans une communauté de culture… seule la présence de tous les indices pris ensemble nous donne une nation”.
Développant le thème, le conférencier estime qu’au Mali, pour que la culture être au service de l’unité nationale, il nous faut nous départir de certaines idées préconçues que nous distillons quelquefois inconsciemment.
A cet effet, cite le conférencier Ongoiba : « au Mali on ne connaît pas de discrimination raciale ou ethnique, il ne peut y avoir de guerres interethniques ; le cousinage à plaisanteries n’existe qu’au Mali ; le Mali a toujours été une nation ».
Face à une telle conception des réalités culturelles, le conférencier Ongoiba estime qu’il est temps de regarder les choses en face et d’accepter de se dire la vérité. Pour lui, il serait bienséant de reconnaitre que ces assertions ne tiennent pas forcement la route, surtout quand on les examine sérieusement et quand on les confronte au vécu quotidien des citoyens.
« Si l’euphorie des premières années de l’indépendance, ne nous avait pas permis de reconnaître que nous n’étions pas encore une nation, aujourd’hui à la lumière de cette crise que nous vivons depuis 2012, nous devrions le reconnaître afin de repartir sur de bonnes bases » a ajouté l’orateur.
Pour lui, l’objectif premier pour les maliens est de bâtir une nation. Cela doit commencer par un gouvernement et des lois auxquels seront soumises toutes les communautés vivant dans l’espace géographique que nous appelons Mali.
« Ce préalable acquis, l’Etat sera l’instrument qui favorisera le brassage et surtout le vivre ensemble des diverses composantes de la nation que nous voulons bâtir » ajouté Ongoiba.
Le conférencier reste convaincu que la crise actuelle du Mali est une opportunité qui doit permettre aux Maliens de puiser dans leur différente culture pour se ressaisir. « Un des principaux atouts de ce pays est qu’il a toujours été un pays de brassage. Le brassage humain favorise le brassage culturel » conseille Ongoiba.
Cependant, il met en garde contre le risque que certains individus, censés appartenir à « une culture dominante », soient tentés de mépriser ceux soit disant appartenant à d’autres cultures. C’est pourquoi, le vice-président de « Guinna Dogon » demande que chacun de nous fasse l’effort d’apprendre à connaître l’autre. Cette connaissance de l’autre conduit à la tolérance qui débouche inévitablement au vivre ensemble.
Il a terminé par une citation du sage Amadou Hampaté BA qui disait: « Ce qu’il faudrait, c’est toujours concéder à son prochain qu’il a une parcelle de vérité et non pas de dire que toute la vérité est à moi, à mon pays, à ma race, à ma religion ».
A la suite de la présentation du conférencier, les questions ont permis d’éclairer les zones d’ombres.
Doumbia Y