Culture : Un pan de l’histoire Ségou et ses Balazan

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Acacia albida ou balanzan dans la langue nationale bamanan de Ségou est une plante du sahel. Selon les botanistes, des vestiges de balanzan ont été découvert aux extrémités nord et sud du continent et qui daterait d’avant le primaire. En tout cas, le balanzan dans la cosmogonie bamanan est la preuve de la grandeur et de l’unicité de Dali mansa (dieu créateur). Cette plante a la faculté de perdre ses feuilles durant l’hivernage et de verdir pendant la saison sèche. Cette faculté unique en son genre dans le biotope du sahel fait du balanzan une plante presque vénérée car ses feuilles et ses fruits permettent de nourrir le bétail au moment où la savane brule de chaleur. Par ailleurs, les branches et rameaux une fois à terre se décomposent rapidement en fixant l’azote. En nourrissant le bétail en période de soudure et en fertilisant les sols, le balanzan force le respect dans l’idéologie populaire des peuples de la savane en majorité agriculteur. Un adage de Ségou dit qu’ « un pied de balanzan équivaut à un bonus de 20 paniers de mil ». C’est pourquoi la plante est protégée contre toute coupe anarchique et il est déconseillé de consommer son fagot comme bois de chauffe.

Selon les scientifiques, l’acacia albida dispose de racines  lui permettant d’aller à la recherche de l’eau dans les profondeurs de la terre. Ces racines peuvent aller jusqu’à 6 m et voilà pourquoi l’acacia albida poussent des feuilles en pleine saison sèche. Mais avec la remonté de la nappe phréatique, les racines se trouvent submergées ce qui provoquant une asphyxie entraînant une   sous-alimentation de la plante d’où la perte des feuilles en saison des pluies

les qualités du balanzan ont inspiré les traditionalistes bamanan qui ne tarissent pas d’éloge à son égard (c’est lui seul qui nourrit au moment où les autres tournent dos – entendez par là le balanzan verdit quand la savane est sèche). Les rois de Ségou ajouteront le balanzan au symbole ou sacrement du pouvoir. Ainsi, à chaque campagne la troupe était chargé de disséminé des graines du balanzan sur son parcours et à travers tous les territoires nouvellement conquis. Ce qui fait que le balanzan est devenu signe de présence du pouvoir central de Ségou. L’épopée de Ségou commence par ce refrain : « Ségou, cité des 4444 balanzan plus un balanzan bossu ». La signification de cette armoirie varie d’une source à l’autre. La version la plus partagée atteste que Ségou est divisée en quatre entités de part et d’autre du fleuve Niger. Ces entités certes relevant du pouvoir central disposaient d’une grande autonomie. Il s’agit du Kala et du Kouroumari sur la rive gauche, du Ségou et du Sarro sur la rive droite. Le chiffre 4 représenterait ces quatre entités autonomes.

Le pouvoir de Ségou qui tire sa légitimité de sa force combative était protégé par 4.000 fantassins, 400 chevaliers, 40 docteurs en sciences occultes. Tout cela baignait dans le grand secret du roi, secret qui s’apparente souvent à la trahison ; ce qui représente le balanzan bossu.

MOC

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