Doumbia Kadia Founè Dembélé, agent touristique à la Direction nationale du tourisme, nous a dressé le bilan de quatre années de refondation du secteur touristique au Mali. « Le bilan de la transition du Mali sur le plan touristique est mitigé », d’après elle. Pourquoi, malgré les ressources financières abondantes, c’est l’argent qui fait défaut pour relancer des secteurs rentables et vitaux comme le tourisme, l’hôtellerie, etc. ?
« Tandis que des efforts ont été faits pour préserver le patrimoine et développer des alternatives touristiques, les défis sécuritaires, économiques et environnementaux ont largement freiné la reprise du secteur. Des initiatives ont été prises pour restaurer et protéger des sites historiques et culturels, notamment les monuments de Tombouctou, classés Patrimoine Mondial par l’UNESCO, qui avaient été endommagés lors des conflits. Cependant, ces efforts ont été entravés par des contraintes financières et sécuritaires, limitant leur portée et leur efficacité.
Ensuite, il y a eu une certaine réorientation vers le développement du tourisme domestique. Les autorités et les acteurs du secteur ont encouragé les Maliens à découvrir leur propre pays, avec des initiatives (expositions photos, voyages intégrateurs et Bamako City Tour) visant à promouvoir le tourisme interne. Cependant, ce segment reste limité en raison des capacités économiques réduites des populations locales et du nombre d’infrastructures touristiques insuffisantes dans certaines zones.
Aussi des efforts ont été faits pour diversifier l’offre touristique, notamment par le développement du tourisme culturel, des festivals locaux, et des circuits écotouristiques dans les zones relativement sûres. Des événements culturels comme le Festival sur le Niger à Ségou ont continué à attirer des visiteurs, bien que cela soit dans des proportions moindres par rapport aux années précédentes.
Des initiatives de coopération internationale ont continué à soutenir le secteur du tourisme, notamment à travers des programmes de formation pour les professionnels du tourisme, des projets de conservation du patrimoine et des campagnes de promotion à l’international. Toutefois, ces initiatives ont souvent été limitées par les conditions sur le terrain.
Malgré tous ces efforts de la transition, des défis sécuritaires, économiques et environnementaux continuent de freiner la relance du secteur touristique. L’instabilité politique et les conflits armés, notamment dans les régions du nord et du centre, ont considérablement réduit l’afflux des étrangers.
De nombreux touristes de ces zones autrefois prisées pour leur patrimoine culturel et leurs paysages naturels sont devenus inaccessibles en raison des risques de violence, d’enlèvements, et de banditisme. Cette situation a conduit à une baisse drastique des recettes touristiques, à la fermeture de nombreux établissements hôteliers, et à la mise en sommeil de plusieurs agences de voyage.
Le changement climatique, l’érosion, la désertification et la pression sur les ressources naturelles locales ont rendu certaines destinations moins attractives. La transition n’a pas réussi à mettre en place des politiques environnementales robustes pour intégrer pleinement la durabilité dans la relance du secteur touristique, mais elle a permis de maintenir une base pour le tourisme.
Enfin, on peut dire que la relance du tourisme au Mali dépendra forcément de la stabilité politique, de la sécurité et de la capacité à rétablir la confiance des visiteurs nationaux et internationaux ».
Alfousseini TOGO
Source: LE CANARD DE LA VENISE
Faut développer le tourisme au Mali en demandant aux russes de venir …..
Les riches russes adorent les belles plages, les hôtels de luxe, l’alcool et les prostituées exotiques africaines.
On se demande donc pourquoi Aeroflot n’ouvre pas une ligne BKK/SVO ?