En plus de l’organisation des festivals traditionnels qui animent le paysage culturel depuis bientôt 12 ou 13 ans pour les plus anciens, l’année 2011 a été marquée par des évènements heureux, mais aussi par la mort brutale de l’artiste Djénéba Koné, alias Bintou Wéré dans l’opéra du Sahel.
S’il y a un secteur qui pourrait porter une contribution exceptionnelle au développement socio économique de notre pays, c’est bien celui de la culture. Doté d’un potentiel exceptionnellement important, le Mali a un avantage comparatif impressionnant, mais qui n’est pas suffisamment exploité. Conscient de cet état de fait, depuis bientôt dix ans les autorités maliennes ont décidé de placer le secteur de la culture au centre des préoccupations. Ainsi, la décision a été prise d’encourager la professionnalisation du secteur par l’incitation des acteurs et autres opérateurs culturels à inscrire leurs activités dans le cadre des industries culturelles. En 2011, cette approche a été placée au centre de toutes les préoccupations, de telle sorte que toutes les subventions accordées par le Programme d’appui au développement économique et social du secteur de la culture(PADESC) financement par l’Union européenne, ont tenu compte de l’organisation sous forme d’entreprise culturelle du bénéficiaire. Et, tout porte à croire que le Mali est parti pour s’installer dans la promotion des industries culturelles qui l’aideront à exploiter de façon adéquate son riche potentiel. Hors-mi ce travail formidable de structuration, c’est le lieu d’inciter sur trois ou quatre grands évènements qui resteront à jamais graver dans les anales d’histoire qui traiteront de notre pays.
Un Grammy Awards pour Oumou sangaré, la Diva du Wassoulou
Dans le domaine de la musique malienne, en 2011, Oumou Sangaré, la Diva du Wassoulou, a inscrit le nom du Mali sur la liste très select des pays qui ont des artistes qui ont remporté le Gammy Awards. Lors de la 53ème cérémonie de proclamation des Awards, Oumou Sangaré a été récompensée par un Grammy Awards pour la reprise du morceau « Imagine » de John Lennon sur laquelle elle avait travaillé avec le pianiste Herbie Hancock. Ainsi, la Diva du Wassoulou est devenue le 4ème artiste malien a avoir remporté un Grammy Awards, après Aly Farka Touré en 1995, le duo Aly Farka et Toumani Diabaté en 2006 et Mamadou Diabaté dit Djéliké Djan en 2009. A rappeler que deux autres artistes maliens étaient nominés pour les Grammy Awards en 2011, mais n’ont pas eu les mêmes chances que la Diva du Wassoulou. Ce sont : Bassékou Kouyaté pour l’album « I speak fula » et le Duo Aly Farka et Toumani Diabaté pour l’album « Aly and Toumani ».
Fespaco 2011 : Un poulain de bronze et le prix de l’UEMOA de l’intégration
Déjà très connu pour son cinéma qui a glané plusieurs lauriers à travers le monde, le Mali en 2011 au Fespaco avait l’étoffe d’un pays à battre. Et à défaut de l’étalon du Yennega, le prestigieux trophée tant convoité tous les deux ans à Ouagadougou, le Mali a été honoré par deux prix. Très peu connu au Mali, même dans le milieu des professionnels du cinéma, Daouda Coulibaly, jeune réalisateur malien, installer à Marseille, à la faveur de la 22ème édition du FESPACO, à enlevant le poulain de bronze, pour son film court métrage « Tinye So ». En plus de ce prix, le Mali, grâce au film « Da Monzon », produit par le Centre national de la Cinématographie du Mali (CNCM) et réalisé par Sidi Fassara Diabaté, est monté sur le podium des prix spéciaux du Fespaco 2011. Le film « Da Monzon » a remporté le prix UEMOA de l’intégration d’une valeur de 5 millions FCFA.
Patrimoine culturel immatériel : les « Kôrêdugaw » sur la liste
En 2011, n’eut été le décès brutal de Djénéba Koné alias Bintou Wèrè dans le célèbre opéra du Sahel, des suites d’un accident de la circulation sur la route de Ségou, le 21 décembre 2011, le Mali était parti pour terminer l’année avec beaucoup de joie. Du 22 au 29 novembre 2011, la 6ème session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, s’est tenue à Bali en Indonésie. Au cours de cette session, onze éléments ont été inscrits sur la liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, 19 autres sur la liste représentative et cinq sur la liste des meilleures pratiques de sauvegarde. La société secrète des « Kôrêdugaw », rite de sagesse du Mali, figure désormais sur la liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgent.
Assane Koné