Le Bogolan est l’une des techniques traditionnelles de teinture. Il connait aujourd’hui une légère évolution, tant sur le plan des techniques utilisées, que sur l’inspection des plantes tinctoriales.
Parmi les produits de l’artisanat qui font la fierté de notre pays, on peut, sans se tromper, citer le Bogolan, une des techniques traditionnelles de teinture les mieux connues. Son origine est difficile à définir avec précision. Mais comment c’est un mot Bambara ? Cela nous dégage une zone géographique : dans le Bélédougou et dans l’inter fleuve Niger entre le Bani et le fleuve Niger.
En décomposant le mot « Bogolan », on a « Bogo » (qui veut dire l’argile) et « Lan » (qui veut dire l’effet). Alors le Bogolan, c’est l’effet de la terre sur le tissu.
En effet, il existe 3 techniques traditionnelles de teinture que sont : le Bassala fini, le Bogolan fini et le N’Gala fini.
Le Bassalan Fini est un tissu teint à partir des écorces ou des feuilles de plantes tinctoriales. Mais généralement, on a 2 séries de couleurs : les couleurs ocrées jaunes et les couleurs ocrées rouges.
Lorsque l’argile touche le tissu, ça devient Bogolan Fini.
Enfin, on a le N’Gala Fini qui est un tissu teint à partir d’une plante qui s’appelle ‘’le N’ Gala’’ et après fermentation, les tissus sont trempés dedans et deviennent le N’Gala Fini.
Ces tissus sont utilisés en fonction de leurs couleurs et des couches sociales. Les couleurs ocrées jaunes et les nuances sont couramment utilisées par la population et les couleurs ocrées rouges utilisées par les détenteurs de savoir tels que : les chasseurs, les guérisseurs…
Autrefois, il existait 2 genres de Bogolan : le Bogolan noir et blanc appelé dans le jargon « Bogolan négatif » et le Bogolan avec un fond coloré ou « Bogolan positif ». Pourtant, les plantes tinctoriales donnent 3 couleurs de base que sont : le jaune (obtenu à partir du Galama), le rouge (donné par le pékou) et le bleu (à base du Gala). A cela s’ajoute du noir, de l’argile et du blanc (à partir du savon).
Pour un peintre aguerri, cela constitue un arsenal de mélange pour obtenir les différentes couleurs et leurs nuances. Actuellement, on constate, avec beaucoup de recherches, qu’on a des variantes de couleur avec le Bogolan.
Ce qui explique, qu’il y a eu de l’innovation sur les techniques de fabrication mais aussi, sur les couleurs d’où l’existence d’autres nouvelles couleurs.
Aujourd’hui, le Bogolan est prisé en dehors du Mali. Malheureusement par rapport à sa sollicitation dans notre pays, le Mali, nous restons sur notre propre fin. Conséquence : Les créateurs changent de cap. Ils ont dévié en quelque sorte l’utilisation de ces produits.
Si autrefois le Bogolan, le Bassilan et N’Gala étaient utilisés pour décorer les accessoires vestimentaires. Aujourd’hui on utilise ces techniques pour faire des accessoires de décoration et cela ne fait pas partie de nos valeurs culturelles, mais celles des occidentaux qui utilisent beaucoup d’accessoires intérieures.
En somme, les trois variétés : le Bogolan, le Bassilan et N’Gala fini, s’emblent être victimes de la mondialisation du marché du textile et surtout du désintéressement du malien à une partie de ses valeurs culturelles. Toute chose qui interpelle chacun.
Aliou Agmour Touré
No veo reflejada ni la gran riqueza de como se hace y obtienen los materiales autoctonos ni el gran valor de este arte unico y de trasmision cultural que tiene
“Le Bogolan, une fierté pour le Mali…”Allez dire ça a tous ces messieurs en costumes cravates et à ces dames à l’occidentale qui se disent tous favorables au bogolan et très attachés a nos valeurs traditionnelles.
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