La liste rouge des biens culturels ouest-africains en péril est une liste de type d’exemple d’objets qui sont protégés par la législation nationale et qui sont en risque parce qu’ils viennent des régions où il y a eu des pillages et de l’instabilité qui ont mis le patrimoine en péril. Son objectif est d’aider les douaniers, les policiers et le grand public à identifier très rapidement les exemples de type d’objets qui ne devraient pas traverser les frontières et faire l’objet de vente ou d’achat.
Le lancement de cette liste rouge des biens culturels ouest-africains en péril par le Conseil international des musées (Icom), en collaboration avec le Mali, a eu lieu le vendredi 16 décembre 2016 au Musée national sous la présidence du ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo. C’était en présence de la directrice programmes et partenariat du Conseil international des musées, France Desmarais ; du représentant de l’Uemoa, François Makoko, et du 1er conseiller de l’ambassade des Etats-Unis au Mali, Jeffery A. Salaiz.
L’Afrique de l’Ouest a subi au cours de son histoire de lourdes pertes de son patrimoine culturel. C’est pourquoi le Conseil international des musées (l’Icom), grâce au soutien du département fédéral de l’intérieur de la confédération suisse, de l’Uemoa ainsi que du département d’Etat des Etats-Unis, publie la liste rouge des biens culturels ouest-africains en péril. Ces biens bien que protégés par les différentes législations nationales et accords internationaux risquent d’être commercialisés sur le marché illicite de l’art et des antiquités.
Selon le ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, le choix du Mali pour ce lancement est un signe que les biens culturels du Mali font face à une situation d’urgence. Elle dira que même si le pillage et le trafic illicite sont des phénomènes récurrents au Mali, la crise que notre pays connaît depuis 2012 a aggravé considérablement le phénomène. À en croire N’Diaye Ramatoulaye Diallo, le pillage massif des sites de Boré dans le cercle de Douanzan en 2014-2015 et celui plus récent de Goudji Tourela dans la région de Ségou sont des illustrations dramatiques de la situation que connaît le patrimoine culturel malien.
Elle a rappelé que la crise qui a fragilisé économiquement les institutions culturelles et les communautés locales a eu pour effet d’exacerber le trafic illicite des biens culturels, d’où il est important de prendre en considération cette évolution et d’accroître les efforts pour freiner le phénomène à travers une forte mobilisation des acteurs nationaux et internationaux. Depuis 2012, souligne N’Diaye Ramatoulaye Diallo, le département de la culture à travers le Musée national a organisé plusieurs ateliers de formations d’agents de douane et de police afin de les sensibiliser au problème. Elle dira qu’un atelier de formation, destiné aux mêmes acteurs, a été organisé en avril 2013 en collaboration avec l’Unesco ainsi que celui sous-régional en janvier 2014, en collaboration avec l’Icom et l’Unesco, sur la gestion des musées en situation de crise, et qui a permis de sensibiliser les professionnels de musées sur leurs responsabilités dans la protection du patrimoine en période de crise.
Par ailleurs, N’Diaye Ramatoulaye Diallo a indiqué que cette liste constitue un outil de veille d’une exceptionnelle efficacité dans la lutte contre le trafic illicite. Elle a assuré que le Mali diffusera largement cette liste rouge auprès de l’ensemble des acteurs concernés, notamment la police, la douane. Avant d’ajouter que notre pays travaille actuellement à la relecture des textes sur la profession des négociants en biens culturels et la commercialisation des biens culturels afin de les rendre plus opérationnels.
La directrice programmes et partenariat du Conseil international des musées, France Desmarais, a expliqué que la liste rouge est une liste de type d’exemple d’objets qui sont protégés par la législation nationale et qui sont en risque parce qu’ils viennent des régions où il y a eu des pillages et de l’instabilité qui ont mis le patrimoine en péril. Selon elle, l’objectif de la liste rouge est d’aider les douaniers, les policiers et le grand public à identifier très rapidement les exemples de type d’objets qui ne devraient pas traverser les frontières et faire l’objet de vente ou d’achat.
Quant au 1er conseiller de l’ambassade des Etats-Unis au Mali, Jeffery A. Salaiz, depuis 2013, le département d’Etat en partenariat avec le Conseil international des musées soutient avec fierté l’élaboration et la distribution de listes rouges comme arme dans la lutte contre le pillage et le trafic du patrimoine culturel dans le monde. «Notre soutien à ce projet témoigne la volonté de l’ambassade des Etats-Unis au Mali de contribuer à la protection et la préservation du patrimoine culturel malien», a-t-il déclaré. Avant de réitérer son soutien sans faille à accompagner les initiatives de ce genre afin que le patrimoine culturel du Mali soit protégé et préservé dans des conditions meilleures pour la génération future.
Il faut noter que le Conseil international des musées (Icom), créé en 1946, pour représenter les musées et les professionnels des musées à travers le monde, a pour mission de promouvoir et protéger le patrimoine culturel et naturel, présent et futur, matériel et immatériel.
Diango COULIBALY