La tradition orale fait descendre les Touaregs de Tin Hinan, reine et ancêtre mythique. Le commandement politique appartenait traditionnellement, au sein de la confédération, aux descendants, en ligne directe, de cette reine mère, fondatrice de la communauté de langue et de culture touarègues.
En effet, la société touarègue est organisée en attebel, tambour symbole du commandement et du droit à la chefferie. Ce terme désigne également la confédération politique. Chaque attebel comprend plusieurs groupes (tawset) issu d’un même ancêtre féminin. Cette tradition fait que le statut de la femme reste exceptionnel.
Tous les Touaregs se reconnaissent une histoire et des références communes (langage, mode de vie…) fondant un solide sentiment d’appartenance à une identité forte (temoust). Pour s’identifier, les Touaregs utilisent les termes : amaghegh, amajegh ou amachegh, selon les régions. La dénomination « Touareg », couramment utilisée pour désigner ce peuple, viendrait du nom d’une région nommée Targa, située au Fezzan, en Libye.
La langue touarègue est une composante du berbère dont la population s’étend sur l’Algérie, le Maroc, l’Egypte, La Libye, La Tunisie, le Niger, le Mali, la Mauritanie et le Burkina Faso. Les linguistes considèrent toutefois le Touareg comme une langue plutôt que comme un dialecte.
Sur l’ensemble des composantes berbères, seuls les Touaregs ont préservé un alphabet : le tifinah (gravures rupestres dérivées de l’antique écriture berbère en usage dans toute l’Afrique du nord et du Sahara). L’écriture, visible sur un gros rocher à l’entrée de Kidal, souhaite la bienvenue aux voyageurs.
La population touarègue est difficile à évaluer. En l’absence de tout recensement fiable, on peut raisonnablement estimer l’ensemble des Touaregs à plus de trois millions d’individus, dont 1.5 million au Niger, 1 million au Mali et 500 000 repartis dans les autres pays.
QUELQUES ELEMENTS DE LA CULTURE touarègue
* Esink : Mil plié, cuit dans une marmite avec de l’eau, et souvent consommé avec du lait de chamelle ou de chèvre ;
* Taguella : « le pain Touareg ». Pour l’obtenir, allumer un feu afin d’obtenir des braises ardentes. Pétrir la patte de la taguella à base d’eau et de semoule. Donner à cette pâte une forme de galette. Creuser un foyer dans le sable chauffé par les braises ; y déposer la taguella, la recouvrir de sable et d’une couche de braises. Au bout d’une vingtaine de minutes, retourner la taguella et procéder de la même façon pour cuire l’autre face (pendant 15 à 20mn°. Enfin de cuisson, retirer la taguella du foyer et la gratter pour enlever le sable qui y adhère.
* Guerba : Outre fabriquée avec une peau de chèvre tannée avec de l’écorce d’acacia. La Guerba sert de récipient pour l’eau qui y reste fraîche. Elle facilite le transport de l’eau par les animaux ;
*Taoussit : Natte posée par terre pour s’y assoir ou s’y coucher ;
* Asaber : Natte utilisée comme coupe-vent ou pour s’isoler des autres ;
*Aghrik : Sac en cuir dans lequel la famille met ses affaires ;
* Taguelmoust : Turban ou chèche que les hommes portent sur la tête ;
* Alesho : Turban fait de petites bandelettes cousues à la main et teintées d’indigo, porté par les femmes sous forme de foulard ;
* Tisseghnos : Voile d’environ dix mètres de long dans lequel les femmes s’enveloppent.
Source : l’Agenda du Cinquantenaire