Culture : Koulikoro peine à se débarrasser du signe indien

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Dans le cadre de la biennale 2010, la région de Koulikoro fut la dernière à passer devant le jury. Au vu de la prestation de la troupe venue du Méguetan, les observateurs sont unanimes à admettre que la région de Koulikoro a encore du chemin à parcourir pour avoir le niveau de la compétition.


Koulikoro est venue à Sikasso, mais n’a pas surpris. La troupe du Méguetan est restée égale à elle-même et risque d’être cette année à la traîne comme ce fut déjà le cas à Ségou en 2005 et à Kayes en 2008. La mauvaise prestation de Koulikoro s’est sentie dès la prestation de son orchestre. Malgré le fait que le premier titre était dédié aux femmes du Mali, à travers un hommage rendu à la CAFO, l’orchestre de Koulikoro n’a pu retrouver ses marques qu’avec l’entame de son second titre dédié au « Cinquantenaire ». Joué sur un rythme de la musique des chasseurs, l’orchestre de Koulikoro a rendu hommage à toutes les grandes figures de la nation, depuis le Soudan français. « Nous saluons leur sacrifice ultime », reprenait le chanteur principal du groupe. « Djigui fa » ou combler l’espoir, a été le titre du chœur de Koulikoro.

Dans cette chanson, le Méguetan a loué la solidarité légendaire des Maliens. Le solo de chant a été très mal exécuté. « Faso Jo », le solo de chant n’était pas du tout à la hauteur. La soliste n’était pas du tout dans son assiette et chantait pratiquement hors gamme, pour inviter les Maliens à se mettre débout pour le progrès du pays. « Attention, les barbares arrivent » est le titre de la pièce de théâtre qui a bénéficié du génie d’un metteur en scène, mais le jeu des acteurs n’a pas été maîtrisé. Dans une démarche innovante, le metteur en scène a fait raconter par un condamné à la perpétuité l’histoire de sa vie qui constitue la trame de la pièce. En quelque sorte, la pièce de Koulikoro nous a expliqué comment on devient enfant de la rue. Elle a mis un accent sur la dure réalité qu’est la vie des enfants de la rue. La pauvreté à la base de tous nos malheurs va pousser une famille appauvrie à jeter ses enfants dans la rue pour mendier afin de se procurer de quoi vivre.

Mais, loin d’être une solution à leur problème, cela va devenir le début du malheur. Alcool, viol, banditisme, deviendront le lot quotidien des gosses, jusqu’au jour où l’aîné va décider de venger sa sœur violée par un riche impuissant de la cité. Arrêté et jeté en prison, il va accuser la société qui n’a jamais volé à son secours en attirant l’attention sur le fait que d’autres barbares, fruits de la mauvaise gouvernance, arrivent. Dans « Faso Baara », titre consacré à son ensemble instrumental, Koulikoro fait parler un citoyen qui déclare qu’il sera de tous les grands combats pour le développement du pays.

La danse traditionnelle a mis en exergue « Le Ciwara don » de Diogo, village bambara de la commune rurale de Tienfala. Il est dansé le jour du débroussaillement d’un nouveau champ. Il accompagne les cultivateurs et les protège. C’est aussi une danse de réjouissance populaire. Le ballet à thème a porté sur « la Maîtrise de soi ». Après un accident de la circulation, Madoufing sera alité pendant de longs mois et sa femme va l’abandonner pour un autre qui n’est en réalité qu’un ivrogne incapable d’entretenir une âme sœur. Déçue et toute honte bue, elle reviendra supplier son ancien mari et ses parents pour qu’elle puisse intégrer son foyer abandonné. Malgré cette belle histoire à l’allure un peu romantique, la région de Koulikoro n’a pas brillé.

Assane Koné

Envoyé Spécial

 

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