Le ministère de la Culture a célébré à Kangaba du 28 au 29 juillet 2017 les Journées nationales du patrimoine culturel (JNPC). La riche culture du Mali, vecteur de cohésion, de stabilité et de la richesse, a été magnifiée.
“Sites du patrimoine mondial et tourisme culturel au Mali : quelles stratégies de gestion concertée post-crise ?” était le thème des JNPC. Pour le ministre de la Culture, Ndiaye Ramatoulaye Diallo, les enjeux et les défis que soulève ce thème de cette année sont des grandes préoccupations de l’heure.
Il s’agissait, entre autres, de revisiter la place et le rôle des communautés dans le processus de conservation, de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine culturel, mais aussi d’identifier les enjeux économiques importants du tourisme culturel en termes d’apport aux communautés vivant sur les sites et de conservation des ressources culturelles et naturelles. “Le développement durable et harmonieux tant prôné des ressources du patrimoine et du tourisme culturel est à ce prix”, a rappelé Mme Ndiaye.
“Il y a toujours cette envie, quand on arrive ici (Ndlr : Kangaba), de faire appel au surnaturel et au génie humain qui a inspiré nos ancêtres, pour vivre à nouveau ce chapitre unique de l’histoire du peuple malien, de l’histoire de la nation malienne et de l’histoire de l’Etat malien. Je veux parler de cette réunion constituante qui a donné au monde une charte dite de Kurukanfuga. Les épisodes connus par notre pays, ces dernières années, ont au moins ce côté positif, de nous ramener incessamment et avec conviction, aux fondements les plus fondamentaux qui déterminent dans l’absolu le Mali et le Malien”.
Elle a lancé, au nom du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, un appel fort de sens à toutes les sensibilités soucieuses du Mali, aux fins de créer, en toute intelligence, les conditions d’échange profitable à nous mais aussi aux générations futures.
“Kangaba ne peut s’évoquer sans un regard d’espérance sur la destinée de notre nation. Demain sera meilleur, si nous faisons de l’histoire du Mandé et de toutes les zones culturelles du Mali des références pour nous-mêmes. C’est dans ce contexte que la célébration des JNPC devient un acte de développement social pour une paix durable. En effet, ces journées sont pour nous un vecteur d’affirmation de notre identité culturelle, laquelle identité devrait orienter la dynamique de nos réflexions et façonner, au quotidien, les actes que nous posons”, a confié Mme Ndiaye.
Le ministre de la Culture a remercié l’accompagnement de sa collègue de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Nina Wallet Intallou, à travers ses structures en charge du tourisme pour leur disponibilité à accompagner la direction du patrimoine sur l’édification des populations sur les enjeux du thème.
Elle a chargé sa collègue de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Assétou Founè Samaké Migan, de transmettre aux chercheurs et historiens du Mali ses remerciements pour le constant engagement auprès de son département autour des questions de valeurs culturelles, de patrimoine et d’ancrages traditionnels…
Ousmane Daou
Ils ont dit
Nina Wallet Intallou, ministre du Tourisme et de l’Artisanat
“Je suis très contente d’être à Kangaba pour la première fois et d’être invitée par ma collègue de la Culture. Nous allons nous y mettre pour essayer de valoriser les sites touristiques. Qui dit tourisme dit culture, c’est le poumon de la culture. Nous préparons les sites et nous les mettrons à la disposition du département de la Culture. Il faut perpétuer cette célébration pour faire découvrir les sites touristiques et notre culture très riche et diversifiée, vitrine de notre civilisation”.
Ahmed Mohamed Ag Hamani, ancien Premier ministre
“L’initiative est géniale. Je félicite le ministre de la Culture et les membres du gouvernement qui sont venus l’accompagner dans la célébration du patrimoine culturel qui est l’un des héritages fondamentaux de notre société. C’est de la culture que tout part. C’est de la culture que la paix part. C’est de la culture que partent les conflits. C’est de la culture que le développement part. Donc, si on développe le secteur et on le met à la disposition de la jeunesse, elle sera étoffée pour pouvoir relever les défis pour assurer le devenir de notre pays. Il faut l’enrichir, il y a eu beaucoup de dégâts (Ndlr : faisant allusion à la crise de 2012). Si l’on s’attaque à la culture d’un pays, il ne lui reste plus rien, un peuple sans culture est un peuple sans âme”.
Adama Tiémoko Diarra, ministre de l’Aménagement du territoire :
“Je félicite ma collègue tout d’abord de la Culture qui a eu prendre cette initiative qui consiste à l’éveil des consciences par rapport à notre riche patrimoine. Cette célébration s’est effectuée à côté de la Case sacrée de Kaba, tout est une symbolique. Je souhaite que cette initiative se perpétue et que la décentralisation continue pour montrer la riche culture dont regorge notre pays. Comme vous le savez, le développement est tributaire en bonne partie du tourisme et beaucoup de pays ont leur économie assise sur ce secteur et nous en tant que pays, nous avons un patrimoine très riche dans le domaine de la culture et du tourisme. Des journées de ce genre permettent l’éveil des consciences et du coup créent les conditions de valorisation de ces patrimoines culturels, ce qui équivaut à donner une valeur ajoutée à notre patrimoine qui va contribuer à booster à son tour notre économie”.
Rassemblés par O. D.