Culture : Le Défi de la création artistique au Mali

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La Plateforme  Frame-Walk initiée par Kabawil de Dusseldorf en collaboration avec Monsieur Abdoul Aziz Koné entrepreneur culturel, non moins President de l’Association Agoratoire en partenariat avec « Donko Seko », le Conservatoire Bala Fasséké, Acte Sept et l’Institut Français mettent les jeunes artistes maliens à l’épreuve de la création.

Le Mali connu et reconnu pour sa richesse culturelle indiscutable a subit une transgression ces dernières années avec la crise sécuritaire qui affecte le pays. Celle-ci continue à mettre les artistes dos au mur en compromettant la création artistique. Hormis quelques sommités, rares sont les artistes qui ont l’opportunité de mettre leurs talents en lumière, à plus forte raison que de pouvoir en vivre dignement.

Aujourd’hui, par la grâce de la plateforme allemande Kabawil de Dusseldorf une initiative est en cours de réalisation pour l’émergence de jeunes talents issus de notre pays. Elle tombe à point nommé en ces moments difficiles pour une majorité de créateurs et d’entreprises culturelles. Après avoir sillonné de nombreux pays dont le Japon, la Turquie, l’Israël, l’Ethiopie, le Burkina Faso, le Ghana, L’Afrique du Sud et le Mozambique. La caravane conduite par Madame Petra Kron a déposé sa valise à Bamako pour dénicher les plus méritants. Au terme de cette étape elle sillonnera bien d’autres pays européens, entres autres la France et la Hollande cet été.

De quoi s’agit-il justement ?

L’initiative consiste à mettre les jeunes artistes relevant des domaines différents d’expression artistique à l’épreuve autour d’une audition sur la thématique de l’hybridité. Le sujet apparemment n’est pas facile à aborder, il faut vraiment être artiste pour inventer. Dieu seul sait la capacité inépuisable de ce public. Trois disciplines y ont participé : la danse, le théâtre et la musique. Les artistes sélectionnés bénéficieront d’un atelier de création communément appelé dans leur jargon « workshop » pendant une semaine. Les séances d’audition tout comme la formation ont eu lieu dans la structure de Donko Seko à Magnambougou. Cette opération a été vécue par les jeunes artistes comme une lueur d’espoir pour manifester leur savoir et savoir-faire.

De nombreux élèves et étudiants de l’Institut National des Arts du Mali et du conservatoire d’arts multimédias Balla Fasséké de Bamako y ont participé à cœur ouvert. La finalité de l’atelier consiste au montage d’un spectacle qui se produira le vendredi 1er juillet 2016 à l’Institut Français de Bamako. Notons que la sélection s’est déroulée sous l’œil vigilant des professionnels venus d’ailleurs et de Kettly Noel, l’initiatrice du Festival de Danse contemporaine au titre de « Dense Bamako Danse ».

Outre l’atelier, l’initiative permettra aux jeunes d’horizons et spécialités différents de combiner leur savoir-faire. Le spectacle s’annonce comme une innovation, qui mettra en scène les musiciens, les comédiens et les danseurs autour d’un projet commun. En terre malienne 20 artistes maliens et 16 venus du Ghana et de l’Allemagne vont combiner leur talent. Pour l’édition qui s’annonce dans quelques jours, notre compatriote l’artiste musicienne Hadja Fanta Diabaté, Malienne d’origine, guinéenne d’adoption et ivoirienne de naissance, issue de la grande famille Diabaté des griots du Mandé, qui vient à peine d’effectuer le lancement officiel de ses deux premiers singles Toubani et Kanou, a été sélectionnée. Ce sera l’occasion pour les bamakois de découvrir cette jeune fille à la voix d’or et au talent inestimable et de savourer des sons endiablés de sa guitare. Sans trop de commentaire ils sauront que notre pays n’a pas fini d’accoucher des grosses pointures dignes de ce nom pour que vive la musique malienne.

Les élus se produiront sur les planches prestigieuses de l’institut français du Mali qui ont le grand mérite de révéler notre culture aux yeux du monde. Si le Ministère de la Culture pouvait s’inspirer de cet exemple, les regards changeront sur les artistes car après tout la culture est une valeur ajoutée à notre développement. A bon entendeur salut !

Aboubacar Eros Sissoko

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