Dans un message sur sa page Facebook, le promoteur du complexe culturel BlonBa a annoncé aux usagers et partenaires son regret de devoir provisoirement fermer BlonBa non sans dire les raisons. Son groupe électrogène ayant pris feu, BlonBa n’est plus en mesure de mener certaines activités génératrices du peu de revenu qu’elle réalisait, ni d’assurer le minimum de revenu pour le reste du personnel en activité, encore moins de s’inscrire dans une perspective de plus d’une semaine et, plus grave de renouveler ses partenariats structurels qu’il a peiné à se construire. Même si Alioune Ifra N’Diaye, parfaitement conscient que la conjoncture dans son pays est à l’origine de sa décision de mettre en veilleuse un investissement de près d’un milliard de nos francs réalisé avec la vente de ses ‘’biens, de prêts (banques et individus), de dons et de subvention’’, il garde pour autant l’optimisme.
Mais si l’on ne devrait pas être surpris de voir cet homme multidimensionnel rebondir de plus belle avec son indépendance d’esprit pour fournir un service public culturel incitant à la citoyenneté, BlonBa ne doit pas fermer. Ni provisoirement, encore moins définitivement.
Pour son apport à une meilleure compréhension de la démocratie par ses compatriotes ! Pour son incommensurable contribution à l’éducation de ces derniers à la citoyenneté ! Pour son talent inépuisable à faire rayonner urbi et orbi la culture malienne dans sa richesse et sa diversité !
Si c’est à la faveur de la crise multidimensionnelle que les autorités compétentes ont eu l’idée de mettre en place tout un département ministériel doté d’immenses ressources et ayant pour mission de poser les jalons de la nécessaire refondation, Blonba ne devrait pas être laissée pour compte dans cette dynamique. Cette structure autonome de production a choisi de s’inscrire dans la vie artistique du Mali et de se construire comme une entreprise culturelle solide et durable en élargissant ses activités, donc ses revenus et ses compétences sur d’autres secteurs comme l’audiovisuel, l’action culturelle et même la communication.
Si les difficultés de toutes sortes qui assaillent les Maliens, plus résilients que le mot, n’ont pu paradoxalement empêcher certains des leurs, des ‘’bras cassés’’ sans expertise et sans conviction réelle, vivre comme en temps normal, plus qu’en temps normal, à la douleur du contribuable, BlonBa ne devrait pas fermer la porte.
Si le train de vie de l’Etat, avec notamment le maintien des institutions budgétivores, n’a pas été affecté par la crise, Blonba ne devrait pas mettre la clé sous le paillasson.
Le pionnier, depuis 1999, de la sensibilisation du Malien pour en faire un bon citoyen, qui devrait figurer au premier rang pour continuer de jouer sa partition à l’heure de la refondation, ne devrait pas être laissé-pour-compte. Il doit au contraire être soutenu.
La Rédaction