J’ai rendu visite au Cifap à Montreuil pour négocier une place dans un stage de formation en réalisation multi caméras en faveur d’un jeune Malien, formation à laquelle nous allons ajouter une prise en main technique sur mesure en post-production numérique multi cameras.
Le Cifap est le centre qui m’a formé en gestion, en écriture, en développement et en réalisation et post-production audiovisuelles numériques sur financement propre et un apport conséquent des services de Coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France au Mali. J’y ai suivi une série de formations cumulées de 2 ans et demi de 1997 à 2004, avec souvent des sessions sur mesure spécialement conçues pour moi.
Le cofondateur de ce centre, Jérôme Kanapa, un ancien réalisateur français de cinéma, a été un de mes mentors. Il avait décidé à sa retraite de m’accompagner dans le développement du Studio Wokloni au Mali.
Wokloni Studio était un projet d’école et d’industrie culturelle avec au cœur le dessin animé et une perspective vers une ingénierie de jeux vidéo. Le projet comportait également un aspect d’équipements culturels itinérants et d’industrie de télévision avec des productions de séries, de feuilletons, de téléfilms, de talk-shows, d’émissions de divertissement et de films documentaires.
Dans le cadre du développement du projet Wokloni, nous avons fait des tests, sous forme d’émission pilotes, pour être sûr de ne pas nous tromper sur notre perspective au Mali. Parmi celles-ci nous pouvons citer “Case Sanga”, “Manyamagan”, “Balanimix”, etc. Ces émissions télévisuelles ont été toutes des succès populaires exceptionnels.
Dans le cadre de la mise en place de Wokloni, nous avions identifié et retenu les premiers jeunes et nous les avions inscrits dans une perspective d’une série de formations technique et culturelle pour ne pas dire éthique.
Nous avons aussi investi dans la construction d’un studio à Kalabancoro-Adeken. C’est aujourd’hui un immeuble en chantier de 4 niveaux avec 3 plateaux techniques, une salle de formation technique, 3 salles techniques de hub vidéo, électrique et électronique, un sous-sol dédié au doublage son, une dizaine de salles de montage et de bureaux, une quinzaine de chambres avec toilette pour accueillir les formateurs et les professionnels de la production qui seraient venus de l’international.
Pour le développement de Wokloni, nous avions investi presqu’un milliard et était arrivé à monter une ingénierie financière qui nous mobilisait plus de 3 milliards, avec la Boad (l’ancien ministre Bassary Touré en était le vice-président), le FSA, un fonds africain de garantie (l’ancien ministre malien Abdoulaye Diallo en est le directeur), un fonds UE/ACP, un fonds de garantie de l’OIF logé à la BIDC à Lomé et la BDM du Mali.
Jérôme Kanapa, le cofondateur du Cifap, a cru en moi et s’est investi à mes côtés pour le développement de l’école qu’allait porter le projet. D’ailleurs, le Cifap avait commencé à nous fournir des formateurs pour la formation de la première cohorte de jeunes à laquelle faisait partie Malick Konaté, Issouf Ba, Moussa Ben Coulibaly, et une autre dizaine de jeunes.
Adolph Tass, le fondateur de Loca Images, une entreprise française de services audiovisuels, a aussi cru en nous et nous a fortement accompagnés. Son entreprise, Loca Images, nous a aidés à concevoir, à identifier et à budgétiser les équipements qu’il nous fallait. Il nous avait fait de même avec l’ancien BlonBa à Faladié. Il s’était même déplacé en personne avec Daniel Lonis, son collaborateur et beau-fils, pour assister à Bamako à l’inauguration de ce BlonBa.
D’après notre plan d’affaires, Wokloni démarrait avec 103 emplois et se positionnait, à l’instar de Pixar aux USA, comme une entreprise mondiale de fourniture de contenus culturels en dessins animés, en œuvres audiovisuelles et en spectacles vivants, avec une perspective sur les jeux vidéo. Nous estimions notre chiffre d’affaires annuel en milliards. Si on nous avait laissé faire, le Mali aurait compté aujourd’hui parmi les 3 premières puissances culturelles de l’Afrique. Il y a des gens, ici au Mali, autorités de la République, qui ont estimé que je suis mégalomane, pion de l’Occident et imbu de ma personne et ont décidé de me le faire payer. Je ne vous dirais pas ici comment le projet s’est écroulé après près de 5 ans d’investissement physique, financier, de réseautage au Mali, en France, en Italie, au Niger, au Togo, en Guinée… ; parce que beaucoup d’entre vous auraient des envies de meurtre. Beaucoup à ma place auraient déjà quitté le Mali.
Aujourd’hui, Jérôme Kanapa et Adolph Tass ne sont plus. Que de la paix pour leur âme ! Je continue à avoir plus ou moins des liens avec le personnel de leurs entreprises. Aujourd’hui, mon passage au Cifap m’a fortement rappelé à leur souvenir. Ainsi, en plus de ma demande spécifique de formation au service de l’international du Cifap pour le jeune Malien, nous avons exploré des pistes pour la mise en place de l’école audiovisuelle Wokloni au Mali en lien avec des services de coopération qui le souhaiteraient.
D’ores et déjà, j’ai le plaisir de vous informer que Nyanajè Taama est en place et que dès ce mois de mai, nous allons commencer à couvrir, dans le cadre de son projet pilote, dix villes (Bougouni, Sikasso, Koutiala, San, Ségou, Dioïla, Diéma, Nioro du Sahel, Kayes et Kita). Nous allons y amener de la production contemporaine du Mali en théâtre, en cinéma, en danse, en masques et marionnettes, en Balani show, en soirées de dibi, en manifestations populaires.
Ce programme a été développé dans le cadre du projet Star financé par la Coopération suisse avec l’apport d’Orange, le Département d’Essonne, le programme Accès culture de l’Institut français et l’AFD, d’entreprises maliennes et des collectivités locales du Mali.
Bien à tout le monde
Alioune Ifra N’Diaye
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