Plus que déterminés à protéger leur espace public, les résidents de Sébénicoro-Faso Kanu, connu sous le nom de Cour du Colonel, ont manifesté leur ras-le-bol face à l’entêtement d’un opérateur économique qui aurait acheté ledit espace et amorcé sa construction. Après les nombreuses tentatives des jeunes de le dissuader de construire sur le lieu, il s’entête. Les jeunes ont décidé de passer à la vitesse supérieure quand les plus jeunes se sont mis à démolir les murs.
Les jeunes de la Cour du Colonel, appelé par certains Cité Faso Kanu, ont organisé une assemblée dimanche dernier pour dénoncer l’accaparement de leur espace public. Selon les résidents, constitués en veille citoyenne, un particulier s’est accaparé de cet espace devant servir de terrain de football, d’espace de divertissement et d’espace pour abriter des événements de masse. Ils refusent que leur espace public soit utilisé par un seul individu.
L’assemblée a réuni les jeunes, les femmes et les personnes âgées du quartier. Amadou Bocoum, un jeune leader du quartier, a rappelé que cet espace a été vendu par les héritiers du promoteur de la cité, feu le colonel Mamadou Traoré alors qu’en théorie ces espaces ont été déjà achetés par la communauté.
“Aujourd’hui, nous nous sommes réunis en vue de nous battre pour récupérer ce qui nous appartient”, dira-t-il. En effet, les résidents de ce quartier disent avoir constaté qu’au fil du temps les dépotoirs, les mosquées ont été hypothéqués par ces gens. Aujourd’hui, c’est le tour de l’espace public, l’école et le marché. “Nous n’avons plus d’endroit pour tenir une organisation massive”, regrettera M. Bocoum.
A noter que les jeunes, dans leur détermination, ont effectué de nombreuses démarches, ils ont adressé une lettre au ministre de l’Urbanisme, mené des enquêtes sur le sujet et ont pu récupérer des documents de plan global de la zone qui, selon eux, étaient cachés aux gens. “Les gens n’étaient pas en possession du plan global c’est pourquoi ils se sont permis de procéder ainsi”, a-t-il protesté.
Les jeunes ont sollicité l’accompagnement de tout le monde. Ils ont estimé que c’est un lieu d’épanouissement pour les jeunes à travers la pratique du sport, un poumon dans la cité auquel ils ne renonceront pas. D’où la tenue de ladite assemblée pour expliquer aux résidents la situation réelle “parce que si tu veux te battre pour quelque chose, il faut d’abord connaitre la vérité de cette chose”, a conclu M. Bocoum.
Ibrahima Ndiaye