Conservation du patrimoine culturel : La minéralisation de Tombouctou en question

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Constituant une composante essentielle du patrimoine architectural de la vieille ville, l’architecture de terre de Tombouctou fait face de nos jours à de sérieuses menaces liées notamment aux facteurs sociaux, écologiques et économiques. Face à la persistance de la menace, les acteurs culturels recommandent une série d’actions.

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Quelle est la perception du patrimoine par les populations ? Quel est leur rôle dans la préservation et la valorisation de ce patrimoine ? Quelle est la perception des menaces qui pèsent sur cette richesse ? Quel patrimoine faut-il valoriser et revitaliser, pour qui, par qui et pourquoi ? Quelle méthodologie utiliser pour sa restauration ? Voici autant de problématiques qui se posent de nos jours face à la conservation du patrimoine bâti en terre. L’architecture de Tombouctou n’échappe nullement à ces questionnements, tant les inquiétudes sont fondées face aux multiples menaces. C’est du moins l’avis de l’architecte urbaniste Baba Alpha Cissé au cours d’une communication présentée mardi dernier dans la salle de conférence du Palais de la culture Amadou Hampathé Bâ. La présente conférence-débats, qui s’inscrit dans le cadre des activités marquant la célébration de l’édition 2007 de la Semaine nationale du patrimoine culturel, a réuni autour du thème « Tombouctou se minéralise » les représentants des missions culturelles et des directions régionales des arts et de la culture des huit régions du pays, les chercheurs, les archéologues, etc.

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D’entrée de jeu, le conférencier, M. Baba Alpha Cissé, fera savoir que la première impression visuelle qui se dégage de la vieille ville de Tombouctou est celle d’une blessure profonde de la cité (201 maisons sur les 1.805 que compte la Médina sont en ruines). « Les maisons en Alhor des plus nantis avoisinent avec les ruines des maisons en terre des plus démunis. Seules les trois mosquées, qui semblent braver le temps, constituent les témoignages d’une civilisation ancienne » dira l’architecte. Qui ajoute que 1.603 des 1.817 que compte la vieille ville, soit presque 90%, sont construites avec des briques de terre, matériel qui continue à être la matière primordiale de la construction à Tombouctou.

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Parlant des menaces sur l’architecture de la ville, le conférencier, qui a révélé que malgré tout, l’architecture de terre demeure une des composantes essentielles du patrimoine architectural de la vieille ville, constate que l’architecture de Tombouctou subit de sérieuses menaces liées aux facteurs sociaux, économiques et écologiques.

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Aux plans social et économique, la menace sur l’architecture de Tombouctou est perceptible respectivement de par l’image de la terre et de la déperdition du savoir faire local, et à cause du coût du matériau et de l’entretien.

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Au plan écologique, la menace est liée surtout à l’éloignement des carrières, l’érosion éolienne, l’ensablement, les menaces hydriques et la dégradation due à la combinaison des facteurs multiples.

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Face à l’ampleur des menaces, d’un impact assez négatif sur la préservation et la valorisation de l’architecture de terre, le conférencier estime que l’urgence recommande l’implication non seulement des acteurs culturels, mais également des populations dont le rôle est aussi déterminant.

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Issa Fakaba SISSOKO

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