Concours «plume au feminin», 2ème édition : Mariétou Macalou au pinacle

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La deuxième édition du concours «Plume au Féminin» a connu son épilogue le mercredi, 7 mars 2012, à la Maison de la Presse. A l’issue de la délibération du jury, Mme Diallo Mariétou Macalou, élève en LLT du Lycée Louise  Ouimet de Djicoroni Para, a été sacrée avec une moyenne de 15,83 / 20.
La cérémonie de proclamation et de remise des prix, présidée par Salikou Sanogo, Ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales, a enregistré la présence, entre autres, de Mme Diaby Macoro Camara dont le nom baptise la promotion ; de Ibrahim Famakan Coulibaly, président de l’UNAJOM ; de Mme Fatoumata Siré Diakité, présidente de l’APDF et de Cheick Chérif Haïdara, président de la Commission d’organisation du concours ainsi que de nombreux invités.
Au départ, 29 candidates de 15 lycées de Bamako étaient en lice et il fallait concourir sur des sujets au choix relatifs aux thèmes : «Femme et développement socio-économique»  et «Femme et Elections». A l’arrivée, elles ne sont que trois à monter sur le podium après la délibération du jury. Il s’agit de Mariétou Macalou, 1ère  avec 15,83 de moyenne (LLT Lycée Louise  Ouimet de Djicoroni Para), Nafing Tounkara, 2ème  avec 14,33 (LLT Lycée Louise  Ouimet de Djicoroni Para) et Aminata Arboucana Maïga, 3ème  avec 13,83 (SHT Lycée Prosper Kamara). Un prix spécial a été décerné à Kadiatou Diarra (LTT Lycée Kurukan Fuga).
Selon le rapporteur général du jury, notre excellente consœur Ramata Diaouré du journal « 22 Septembre», les articles étaient notés sur 20. Le surtitre et le titre notés sur 4 points, le chapeau 4 points, le corps 8 points et la chute 4 points.
Le jury a déploré le non respect du format rédactionnel proposé, même si les candidates ne sont pas des journalistes. Le jury a tenu compte surtout de la pertinence, de la créativité et de l’engagement.
Au chapitre d’observations et de recommandations, le jury a trouvé que le niveau global des élèves est acceptable. Il invite les candidates au respect des règles éthiques et déontologiques de la profession, qui interdit le plagiat. Le jury rappelle que le concours «Plume au Féminin» se veut une émulation  saine entre élèves et non une compétition entre les établissements ou  enseignants. Le jury a suggéré la publication des articles primés et a proposé des stages pratiques aux lauréates.
Avant, Ibrahim Famakan Coulibaly, président de l’Union Nationale des Journalistes du Mali (UNAJOM), non moins Directeur de communication, de statistique et d’informatique du Médiateur de la République, a salué et encouragé l’initiative du journal Waati. Il a félicité Mme Diaby Macoro Camara, dont la promotion est baptisée. Pour le président de l’UNAJOM, le choix porté sur la Directrice du journal Kabako n’est qu’une reconnaissance pour son courage, sa combativité et son engagement dans la promotion de la presse.
Pour Cheick Chérif Haïdara, Directeur de publication du journal «Waati», l’organisation du concours «Plume au Féminin» rentre dans le cadre de la commémoration du 8 mars. A l’en croire, l’initiative ambitionne d’aider la jeune fille d’aujourd’hui à être la grande dame de demain, à travers la presse. Le président de la Commission d’organisation dudit concours n’a pas manqué de rappeler le brillant parcours de Mme Diaby Macoro Camara dont le nom est floqué à cette 2ème promotion. Il a terminé son intervention en remerciant les partenaires du concours «Plume au Féminin».
C’est une Diaby Macoro Camara, visiblement émue par les propos de ses prédécesseurs, qui s’est réjouie de la  belle initiative de l’organisation de ce concours, «Plume au Féminin». Surtout qu’il est porté sur les fonts baptismaux par un homme de média. Pour elle, un tel concours doit donner le goût aux jeunes filles à embrasser la profession, afin que leurs préoccupations soient prises en compte. Pour cela, la Directrice de publication du journal Kabako, non moins promotrice de la radio Oxygène, a mis ses organes de presse à la disposition des jeunes filles pour des stages de perfectionnement.
Au chapitre des récompenses, la lauréate Mariétou Macalou a reçu un mini-ordinateur portable, un trophée Ciwara,  la somme de 50.000 FCFA et une pièce de pagnes 8 mars. La deuxième, Nafing Tounkara, a obtenu deux téléphones portables, des pagnes et un dictionnaire. Quant à la troisième, Aminata Arboucana Maïga, elle a eu un téléphone portable, un dictionnaire et des pagnes. Le prix spécial, doté d’un téléphone portable et d’un dictionnaire, est revenu à Kadiatou Diarra. Toutes les candidates ont reçu des attestations de participation, des tee-shirts et des casquettes.
Après la remise des prix aux lauréates, le Ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationale, a salué, à son tour, l’initiative du journal Waati et a félicité les lauréates. Il a souhaité l’élargissement du concours aux établissements de l’intérieur.
Après Fatoumata Doumbia, c’est donc Mariétou Macalou qui inscrit son nom au palmarès du concours «Plume au Féminin».
A souligner que le jury était composé de Tiégoum Boubèye Maïga, Directeur de publication du journal «La  Nouvelle République» (président), Ramata Diaouré du journal «22 septembre» (rapporteur général) et Bréhima Touré, chargé de communication au Ministère de l’Environnement (membre).
Bonne chance aux trois lauréates et à toutes les autres candidates au Bac !
Ahmadou MAÏGA

Thème primé: «Femmes et élections : Les femmes à la conquête du pouvoir»

Autrefois, les femmes étaient assignées à la maison. Considérées comme inférieures aux hommes, elles ont longtemps été victimes de discrimination quant à l’exercice de certaines fonctions et responsabilités. Aujourd’hui, avec l’avènement de la démocratie, les femmes, de façon timide, se lancent à la conquête du pouvoir.
De scrutin à scrutin, on observe une entrée en politique des femmes, même si cela est encore faible. Ainsi, après les premières élections démocratiques au Mali en 1992, seules deux (2) femmes avaient été élues à l’Assemblée Nationale. Lors des élections législatives de 1997, elles étaient dix huit (18) à siéger à l’hémicycle. En 2002, ce chiffre est retombé à 14 femmes élues et en 2007, quinze (15) dames sont élues sur les 147 députés au Parlement.
Toujours, selon les statistiques du Ministère en charge de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille, (2009), sur 703 maires, il y avait 8 femmes ; sur les 10 774 Conseillers communaux, on compte 927 femmes. Parmi les 75 conseillers nationaux, il y a  6 dames.
Cette participation des femmes, bien évidemment faible à la gestion des affaires publiques au Mali, marque quand même le début d’une révolution dans une société traditionaliste.
Il y a un début à toute chose et le changement de mentalité ne se fait pas du jour au lendemain. Cependant, il faut reconnaître que l’émergence des femmes en politique, est confrontée à des facteurs qui ne militent pas en sa faveur. Il s’agit d’un aspect sociologique à la compréhension du leadership féminin au sein de la société malienne. Il y a aussi le manque de maturité politique des femmes candidates et parfois le discours démagogique des hommes qui ne veulent rien céder aux femmes. D’autres préjugés handicapent les femmes dans leur conquête du pouvoir.
Les efforts des autorités actuelles dans la promotion de la femme, notamment avec la nomination des femmes aux postes de décision, sont un espoir pour  les femmes, puisqu’elles sont mères gardiennes de la tradition. Leur présence va permettre de contribuer à la réhabilitation de la politique que beaucoup de gens banalisent. Pour la première fois, des femmes sont nommées à la tête des institutions de la République, des Directrices générales de services, des chefs de Cabinet aux Ministères, des Ministres et même Premier Ministre avec Madame Cissé Mariam Kaïdama Sidibé.
A l’élection présidentielle de 2007, on a enregistré la toute première candidature féminine à la présidence  de la République du Mali.
Il est donc  important de poursuivre les efforts du président Amadou Toumani Touré pour réserver aux femmes toute la place et l’attention qu’elles méritent pour le bon développement de la nation.
 Mariétou Macalou, LLT2 Lycée Louise Ouimet de Djicoroni            

Mme Diallo Mariétou Macalou
«Faire des années d’études et rester seulement à la maison, n’est pas normal»

Juste après la cérémonie, Mme Diallo Mariétou Macalou, lauréate du concours «Plume au Féminin» édition 2012, nous a confié ses premières impressions. Bien qu’étant très jeune, elle a la tête sur les épaules. C’est un talent caché, une grande dame de demain, sûrement une journaliste en herbe.     

Le Guido : Vous venez de remporter la deuxième édition du concours «Plume au féminin». Quelles sont vos impressions ?

Mme Diallo Mariétou Macalou : Je suis très heureuse, non pas pour le prix, mais l’expérience que je viens de vivre. Je remercie vivement le Journal Waati, parce qu’il vient de me donner confiance à ce que je souhaiterai entreprendre après mes études. Je remercie aussi tous ceux qui m’ont encadré. Il s’agit de l’administration de mon lycée, le corps professoral, mon mari et tous mes amis.

Pourquoi le choix «Femme et élections» ?
Mariétou Macalou : J’ai choisi «Femme et Elections» parce que les femmes ont été longtemps victimes de discrimination, consignées à la maison comme ménagères, femmes au foyer. Nous sommes des femmes, nous devons remplir nos obligations conjugales, mais cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas participer au développement du pays. La participation des femmes aux élections contribue à se faire mieux attendre. Nous sommes des patriotes, des citoyennes qui peuvent et doivent contribuer vivement au développement de notre Nation. Surtout qu’on a eu la chance d’aller à l’école. Faire toutes ces années d’études et rester seulement à la maison, n’est pas normal.

Ce prix, à qui vous le dédiez?
Naturellement, je dédié d’abord à mon lycée grâce auquel j’ai pu participer à ce concours ; ensuite, à ma famille, à mon mari et mes amis.

Et pour conclure ?
Mariétou Macalou : Je suis peinée de ce qui se passe au Nord de notre pays. Je dis que le Mali est Un et Indivisible. Je soutiens notre armée nationale dans son combat pour sauvegarder l’intégrité du territoire. Nous avons un autre enjeu, c’est l’élection présidentielle. Bien que le pays soit agité, le président de la République a confirmé la tenue des élections. Donc, on doit tous œuvrer dans ce sens. Je ne demande aux femmes de ne pas rester en marge de ces élections.
Réalisée par Ahmadou MAÏGA

ZOOM SUR MME DIABY MACORO CAMARA
Mme Diaby Macoro Camara est détentrice d’un DEA en journalisme obtenu en 1986 à l’Université d’Etat de Biélorussie. Après ce diplôme, elle rentre au bercail pour se mettre à la disposition de son pays. Elle commence ses premiers pas à l’ORTM. Ensuite, elle offre ses services à une société de communication togolaise.
En 1991, Macoro créa le journal de faits divers «Kabako», qui est incontestablement le journal privé le plus connu et le vendu sur  le marché.
En 1994, il y a eu une rencontre relative au programme international pour le développement de la communication en Afrique (un programme de l’UNESCO) au Bénin. A l’époque, l’UNESCO avait constaté que Mme Diaby Macoro Camara était la seule femme Directrice de publication d’un journal en Afrique. Cette révélation a été faite au cours de la cérémonie de remise du prix «Plume au Féminin».
En 1998, en guise d’encouragement pour son engagement l’UNESCO lui accorda un financement pour ouvrir une imprimerie : «Soro Print Color».
Aujourd’hui,  grâce à ses propres efforts,  cette imprimerie qui est à 6 couleurs, s’appelle Hippo-Impression. A noter aussi que la PDG de Hippo-Impression est promotrice d’une radio qui s’appelle Oxygène FM, émettant sur 105.8.
Elle était également fondatrice du magasine Wassa et rédactrice en chef de la revue Sira dédiée à la promotion des femmes.
Qui plus que Macoro méritait donc de porter le nom de la promotion du concours « plume au féminin»?

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