Concerts géants du festival sur le Niger : Haïra Arby, Salif Kéïta et Pape Diouf ont assuré

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L’une des attractions du festival sur le Niger est le concert géant sur la scène Damonzon. Une scène qui fait rêver beaucoup de grands artistes et qui vu se produire de grandes sommités de la musique africaine.

Salif Keita

La scène Damonzon est convoitée. Elle est réservée aux cracks du festival. Il s’agit de ces artistes qui ont une certaine forte notoriété. Mais cette année, force est de reconnaître que certains artistes ont joué sur scène sans convaincre, comme Saramba Kouyaté et Soumaïla Kanouté dit Soumissi, en plus de ceux-ci, il faut ajouter Rokia Traoré et Lokua Kansa. Si Soumissi et Saramba ont péché par inexpérience, parce que tout simplement n’étant pas habitués du grand public.

Leur domaine de prédilection est le griotisme pur et dur qui malheureusement ne marche pas à Ségou et en pareille circonstance.  Ce n’est pas le public du sumu. Rokia Traoré en ce qui la concerne a bien donné sur le plan artistique et professionnel, seulement le public de Ségou n’est pas accroc des mélodies qui adoucissent les âmes. Même cas  pour Lokua Kansa. Qui demandait à l’assistance de faire du silence afin qu’il puisse bien jouer. Lokua kansa, Rokia Traoré, et autres Kar Kar ne sont pas des artistes de la scène Damonzon de Ségou.  Toutefois, pour palier la situation, les organisateurs auraient du programmer ces artistes en début de soirée pour ne pas tuer la ferveur des festivaliers. Quand on sait que la plupart des festivaliers  viennent pour le show à savoir danser du début jusqu’à la fin. La grosse satisfaction  de cette année a pour nom Pape Diouf.

Malgré la mauvaise sonorisation et la maigre affluence qu’on a constatée au cours de sa prestation, l’enfant du pays dela Terangaa prouvé qu’il est une véritable bête de scène. L’autre satisfaction est venue de Tombouctou, Haïra Arby avec trois guitaristes, dont l’un est le fils de feu  Hamane Touré dit Bastos du Badema national, un Djembé et une batterie, a émerveillé le public avec des titres dansant, les uns aussi bien que les autres.

On peut dire que l’artiste de la cité mystérieuse a tiré les leçons du passé et commence à prendre la température des grands rendez vous. Cela était perceptible pendant tout le temps qu’a duré sa prestation. Salif Kéïta a confirmé son titre de grand artiste. Il a fait un show non stop avec des titres qui ont même causé une panne d’électricité de courte durée. L’enfant du Mandé a su bercer le public de son répertoire riche et varié. Ajouter à cela, son talent et l’expérience qu’il a du public de Ségou pour avoir participé trois fois au festival sur le Niger. Il a séduit plus d’un festivalier. L’autre satisfaction sans surprise de cette 8ème édition est la prestation d’Habib Koïté toujours présent, toujours au top à Ségou. Cela de la première  à la huitième édition.   Il est le seul artiste à être toujours présent. Il connaît le goût des festivaliers, qui pour la plupart sont composés de jeunes filles et garçons et ne vibrent que pour l’ambiance et les morceaux dansants. Au fil des éditions, on se rend compte que le festival gagne en maturité avec une affluence record lors des concerts géants surtout pendant le samedi. Raison de plus pour que les organisateurs revoient leur programmation en donnant la chance à des jeunes artistes qui ont fait leurs preuves sur la scène Biton. Ils doivent aussi revoir la place de la scène Damonzon puisqu’en raison de l’affluence du samedi 18 février 2012, on a juste frôlé une bousculade. De plus en plus on sent que la berge est mal exploitée, la scène Damonzon doit être centrée pour permettre au public de bien voir mais aussi d’éviter les débordements.

En tout cas, cette année pour la seule soirée du samedi dernier, il y a plus de 35 000 personnes sur les berges. Des dispositions nécessaires doivent être prises rapidement. Sans quoi, on n’est pas à l’abri de sérieux désagréments à l’avenir. Une bousculade n’est pas à exclure.

Avec la panne d’électricité du samedi, le moindre faux pas allait créer une panique chez les festivaliers. Après déjà huit années d’expérience, convaincu du fait que  c’est la musique qui attire le plus de monde, disons de mélomanes surtout ”le samedi national”, les organisateurs doivent changer en incorporant dans leur liste des jeunes talents à l’image du groupe Tata Pound, Amkoullel, DJ  Awadi, Magic Black système, Mokobé, avec comme tête d’affiche Tiken Jah Fakoly ou Alpha Blondy et pourquoi pas faire jouer Koko Dembélé sur la scène Damonzon à la place des artistes comme Soumissi, Saramba, Yah Kouyaté. En tout cas la balle est dans le camp de Mamou Daffé et ses hommes.

Clarisse NJIKAM , Envoyé spécial à Ségou

Les coulisses du  festival

Le Niaka

Première activité de la 8ème édition, le Niaka,   l’une des innovations de cette année a été animé par certaines stars de Ségou comme Bassékou Kouyaté, Nafi Diabaté, Cheick Diabaté, Modibo Gaucher Diabaté. Mais c’est Paye Camara qui a été la première à faire sa prestation. Elle a chanté 3 morceaux dont l’un dédié aux populations de Ségou, et le titre dédié aux peuls qui a fait bouger l’assistance. En plus des griots avec à leur tête le chef des griots de Ségou, Gaoussou Koita, le staff de l’organisation du festival aussi était de la fête. Paye Camara, Yah Kouyaté, la sœur de Sadio, Madiaré Dramé, la femme de Modibo Gaucher, Assan Kida, Bassékou Kouyaté et la boucle a été encore plus belle avec la ravissante Nafissatou Diabaté dite Marimar. Le show avec les instruments, le n’goni de Bassékou et les guitares des frères Diabaté, Cheick et Modibo, a sonné comme un avant goût du festival sur le Niger.

Le ministre cameraman

Le ministre de la culture, Hamane Niang est un bon cameraman qui à défaut de se lever pour filmer captait les images avec son téléphone portable plus facile à manier que n’importe quelle camera. Le ministre a été séduit par les pas de danse d’une Paye Camara imitant les femmes peules. Hamane Niang s’est saisi de son téléphone portable pour immortaliser cette scène qui a électrisé l’assistance qui s’était même permis d’esquisser des pas de danse.

Le ministre se fera d’ailleurs aidé par l’un de ses conseillers le plus proche, Boubacar Hama Diaby, pour mieux avoir une bonne vue de la danse peule telle que faite par Paye Camara.

Orange Mali

Fidèle parmi les fidèles partenaires du festival sur le Niger, Orange Mali était encore au rendez-vous de la 8ème édition. L’opérateur de téléphonie mobile a remis des moulins, cahiers et moustiquaires imprégnés aux associations de femmes de Ségou à travers la fondation Aguibou Sosso. Il y a eu l’activation de l’opération ”je donne, je reçois” qui a permis à 100 jeunes de Ségou d’avoir des bracelets pour assister aux concerts. Les 100 jeunes ont fait une opération de nettoyage au niveau de l’orphelinat de Ségou et au niveau du rond point du quai des arts. Ces jeunes ont été rejoints par les femmes opératrices économiques de Ségou qui ont reçu des moustiquaires imprégnés. Orange a remis des lots aux gagnants du dernier tirage de la tombola Orange Money. Ils étaient venus spécialement de Bamako pour la circonstance.

La voiture Toyota, les téléviseurs écran plat et plusieurs autres lots ont été remis en présence des autorités locales et administratives de la ville de Ségou. Pendant tout le long du festival, sur la place Somono, il y avait de l’animation avec des artistes, des jeux et beaucoup de cadeaux. Les artistes étaient Monpao, Master Soumi et GRR.

” Tout le monde  vient à Ségou, le sida aussi” 

Le Haut Conseil National de Lutte contre le sida est présent à chaque édition du festival sur le Niger. Toujours le même message de sensibilisation à l’endroit des festivaliers dont le nombre grimpe d’édition en édition. Comme chaque année, c’est Malick Sène, le secrétaire exécutif national qui se déplace en personne pour venir sensibiliser les gens. ”Comme les gens disent que tout le monde vient à Ségou, le sida aussi est là”, Pour Malick Sène, Ségou à travers la zone office du Niger est une zone de croissance, donc un nid du Sida. Parlant du sida d’une manière générale, il fera savoir que la maladie existe depuis 30 ans dans le monde et 25 ans au Mali. Il a noté que  29 millions de personnes vivent avec le sida dont 22 millions en Afrique et sur ce chiffre 16 millions sont en Afrique du Sud et 100 000 au Mali.

Le taux de prévalence du  sida est de 1,3% un chiffre qui devrait diminuer si les actions se poursuivaient normalement. Car de nos jours les centres de dépistage sont fermés, il n y a que les ARV pour le traitement des malades.

107 FM la voix du festival

Animée par certains animateurs vedettes des radios privées de Ségou et dela Chaîne IIde Bamako, la 107 FM est la radio  du festival sur le Niger qui émettait pendant le festival sur le Niger. Cette radio émettait de 8heures du matin à 18 heures, le mercredi jour de l’ouverture du festival, jusqu’à 22 heures les autres jours.

La voix du festival sur le Niger a fait la retransmission des rencontres majeures du festival : signature de conventions, de partenariat, des conférences de presse des artistes, de même que les rencontres entre les organisateurs du festival et leurs partenaires. Cette radio basée au bateau Kankoun Moussa, était dirigée par Daouda Coulibaly de radio Foko et pilotée par Mamou Daffé non moins  directeur du festival. Vu l’engouement crée par cette radio, tout porte à croire qu’elle sera présente à la prochaine édition avec des améliorations dans sa grille de programmation.

La grande déception

Venus pour faire rire le public, donner un autre cachet aux spectacles sur la scène Damonzon, les jeunes comédiens de la fameuse émission Yélébougou sont passés à côté. Ce  fut la déception totale. Ils ont passé leur temps à raconter des histoires drôles sur le sexe, l’amour comme des obsédés sexuels. Et sans parvenir à emballer leur public qui souvent s’agaçait. Les populations de la ville de Ségou étaient très remontées contre les comédiens de Yélébougou, qui en dehors de toute considération n’ont aucune idée du travail qu’ils font. Ils ne mesurent pas la portée des paroles prononcées et ne savent pas que la comedie bien qu’étant un art est aussi une profession. Pour eux il s’agit de venir vomir tout ce qui passe par la tête. En tout cas les comédiens de Yélébougou avec leur prestation de cette année, n’ont aucune chance de revenir à Ségou  pour se produire sur la scène Damonzon. Tellement la déception a été grande.

La routine

C’est d’abord les petits plats de Daffé qui n’ont pas changé au contraire ils sont devenus plus petits mais en de bonne qualité. Même si qualité ne rime pas très souvent avec quantité.

La routine c’est aussi les artistes que les gens voient chaque année avec la même programmation qui ne change pas. Alors qu’il y a des jeunes artistes qui ont fait leur preuve sur la scène Biton qu’on pouvait essayer sur la scène Damonzon en lieu et place des majors de la musique malienne. Le manque de changement dans les conditions d’hébergement est un casse tête chinois pour les festivaliers.  Pour cette 8ème édition au moment où les organisateurs étaient débordés, aucune disposition appropriée n’a été trouvée. Ce qui a fait que les gens se retrouvaient à 2 voir 3 personnes par chambre. Alors que certains membres de l’organisation donnent des chambres à leurs copines.

Pénurie d’alcool

Après le samedi national, le constat était amer pour les quelques occidentaux qui étaient à Ségou sur le quai des arts, point central du festival. Les bars et autres restaurants étaient sans bière encore moins de boissons alcoolisées. Certains gérants se sont déplacés en ville pour voir dans les dépôts de boisson. Rien à faire, les festivaliers ont tout raflé. Même dans les hôtels et espaces huppés de la ville, il n y avait plus de bière. Comme il ne restait que 24 heures avant la fin du festival, les amateurs de boissons alcoolisées se sont contentés des sucreries.

Les ministres absents

La 8ème édition du festival sur le Niger s’est bouclée, le dimanche 19 février 2012, à partir de 16 heures, en l’absence des officiels. Dans la loge officielle, il n y avait que l’ancien ministre de la culture Cheick Oumar Sissoko, le parrain historique du festival, Mamadou Fanta Simaga, le maire de Ségou, Oussou Simaga et le représentant du président ATT. Les deux ministres Hamane Niang et Mohamed El Moctar étaient absents de même que les membres de  cabinet. C’est pourquoi la cérémonie de clôture a été très courte avec la remise de diplôme d’ambassadeurs du festival à Dodo Koné, manager d’Alpha Blondy, Vincent Kouala et Alassane Niasse. Les artistes Pavari et Lambouzou ont animé la cérémonie avec les mots de remerciements du maire et de Mamou Daffé. Tous les deux ont souhaité bon retour aux festivaliers avant de donner  rendez- vous pour la 9ème édition.

Rassemblés par K.TRAORE

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1 commentaire

  1. Alain Juppe doit faire une visite eclaire a Bamako ce Dimanche, source RFI. Faisons ettendre une mecontement face a la france et unne grande manifestation des son arrivee. Faites passer l’info STP….

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