Ils ont demandé l’adoption d’un plan d’urgence pour la sauvegarde de ces manuscrits exfiltrés de Tombouctou en 2012 et transportés dans l’urgence à Bamako, où ils se trouvent toujours.
A l’issue de la conférence, les universitaires, responsables d’institutions culturelles, représentants des autorités religieuses et des communautés locales, décideurs politiques, historiens et chercheurs présents ont souligné la nécessité de mobiliser l’ensemble des acteurs concernés – notamment les familles détentrices et les bibliothèques privées de Tombouctou – afin de dresser un état des lieux exhaustif sur l’ensemble de ce patrimoine documentaire du Mali, et de renforcer les mesures de conservation. Parmi les mesures à prendre d’urgence : la confection de boitiers pour les manuscrits et l’accélération de leur numérisation. Ils ont également demandé le renforcement du cadre législatif et institutionnel sur le statut des manuscrits.
Le document final adopté à l’issue de la Conférence préconise également la rénovation de l’Institut des Hautes études et des recherches islamiques Ahmed Baba et des bibliothèques privées afin de préparer le retour des manuscrits vers leurs lieux de conservation d’origine, appelle au renforcement des moyens de lutte contre le trafic illicite des manuscrits, et à une plus grande facilité d’exploitation des manuscrits par les chercheurs nationaux et internationaux.
Intitulée « Les manuscrits anciens face aux défis de l’heure », la Conférence était organisée par le bureau de l’UNESCO à Bamako, le ministère malien de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et l’Institut des Hautes études et des recherches islamiques Ahmed Baba, en partenariat avec le ministère malien de la culture, de l’artisanat et du tourisme.
En 2012 et 2013, l’occupation des régions du nord du pays par des groupes armés s’est traduite par d’importants dégâts causés au patrimoine culturel, notamment aux manuscrits anciens. A l’Institut Ahmed Baba, 4203 de ces manuscrits ont ainsi été brûlés ou volés. Près de 90% de ces documents ont pu être sauvés grâce à l’action de la population organisée autour de l’ONG Sauvegarde et valorisation des manuscrits pour la défense de la culture islamique (SAVAMA-DCI), partenaire de la Conférence.
Source Unesco