Le samedi 11 mai 2013, s’est déroulé au Carrefour des Jeunes de Bamako, une conférence-débats afin de rendre hommage à Amadou Hampaté Ba. Cette initiative pour commémorer un écrivain et ethnologue malien né à Bandiagara (Mali) en 1901) et mort le 15 mai 1991 à Abidjan (Côte d’Ivoire) est du Mouvement nationale des jeunes patriotes du Mali (Monajep) et de la Coalition des jeunes du Mali (Cojem).
On notait la présence du président du Monajep, Souleymane Satigui et du président de la Cojem, M. Mohamed Salia Touré.
Le premier conférencier, M. Balla, a expliqué que Amadou Hampâté Bâ est né entre 1 900 et 1 901 à Bandiagara, chef-lieu du pays Dogon et ancienne capitale de l’Empire toucouleur du Macina. Enfant de Hampâté Bâ et de Kadidja Pâté Poullo Diallo, il est descendant d’une famille peule noble. Peu avant la mort de son père, il sera adopté par le second époux de sa mère, Tidjani Amadou Ali Thiam, de l’ethnie toucouleur. Il fréquente d’abord l’école coranique de Tierno Bokar, un dignitaire de la confrérie tidjaniyya, avant d’être réquisitionné d’office pour l’école française à Bandiagara, puis à Djenné. En 1915, il se sauve pour rejoindre sa mère à Kati où il reprendra ses études. Selon lui, en 1921, il refuse d’entrer à l’École normale de Gorée. À titre de punition, le gouverneur l’affecte à Ouagadougou, en qualité d’«écrivain temporaire à titre essentiellement précaire et révocable».
De 1922 à 1932, il occupe plusieurs postes dans l’administration coloniale en Haute-Volta (actuel Burkina Faso) puis jusqu’en 1942 à Bamako. En 1933, il obtient un congé de six mois qu’il passe auprès de Tierno Bokar, son maître spirituel. Selon le conférencier, en 1942, il est affecté à l’Institut français d’Afrique noire (Ifan) de Dakar grâce à la bienveillance de son directeur, le professeur Théodore Monod. Il y effectue des enquêtes ethnologiques et recueille les traditions orales. Il se consacrera notamment à une recherche de quinze ans qui le mènera à rédiger l’Empire peul du Macina. En 1951, il obtient une bourse de l’Unesco lui permettant de se rendre à Paris et de rencontrer les milieux africanistes, notamment Marcel Griaule. Il fera savoir qu’en 1960, à l’indépendance du Mali, il fonde l’Institut des sciences humaines à Bamako et représente son pays à la Conférence générale de l’Unesco.
En 1962, il est élu membre du Conseil exécutif de l’Unesco. En 1966, il participe à l’élaboration d’un système unifié pour la transcription des langues africaines. En 1970 prend fin son mandat à l’Unesco. Dans ses propos, Amadou Hampâté Bâ se consacre alors entièrement à son travail de recherche et d’écriture. Les dernières années de sa vie, il les passera à Abidjan à classer ses archives accumulées durant sa vie sur les traditions orales d’Afrique de l’Ouest ainsi qu’à la rédaction de ses mémoires, Amkoullel l’enfant peul et Oui mon commandant !, qui seront publiés en France en 1991. Il meurt à Abidjan en mai 1991.
Destin GNIMADI