Le Colloque international du Festival sur le Niger à Ségou est l’une des particularités de cette manifestation, qui a toujours ouvert les débats sur les sujets d’actualité. Cette année, c’est la question de citoyenneté de la jeunesse qui était au centre des discussions. Pour la circonstance, les jeunes sont venus du Mali et de la sous-région pour apporter leurs contributions.
Loin d’être une rencontre scientifique autour de la thématique, «Jeunesse et citoyenneté», ce colloque a eu pour cadre la salle de conférence du Centre culturel Korê à Sébougou. À l’ouverture de cette rencontre de 4 jours, il y a une cérémonie le jeudi 4 février 2016. Elle était dirigée par le Recteur de l’Université de Ségou, Pr. Abdoulaye Traoré, représentant ainsi le ministre de l’Enseignement supérieur. C’était en présence de Mamou Daffé ; du Professeur Yacouba Konaté, directeur de Massa ; de Bisi Silva, directrice artistique de la Biennale photographique de Bamako et de plusieurs scientifiques venus de plus de 20 pays pour prendre part à ce colloque de dimension internationale. On pouvait noter aussi la participation de plusieurs chercheurs, d’historiens, d’artistes, d’étudiants et de participants.
Le but de cette rencontre était de faire des recommandations qui feront l’objet d’une publication scientifique dans la revue scientifique en vue de sensibiliser les jeunes et d’attirer l’attention des autorités sur la mise en œuvre de la Politique sur le développement de la jeunesse malienne en particulier, et africaine en général.
Le colloque de Ségou s’est déroulé dans une ambiance de réconciliation, de reconstruction du tissu social et de relance de l’économie nationale. La jeunesse est le socle du développement de toute Nation. Cependant, cette jeunesse se trouve aujourd’hui en marge des politiques de développement des pays africains. Face à cette problématique, les organisateurs du Festival ont initié le colloque de Ségou sur la thématique : «Jeunesse et citoyenneté», en vue de proposer des pistes de sensibilisation, de formation et d’éducation à la citoyenneté.
Le Festival sur le Niger s’inscrit dans le cadre du programme de recherche de l’Université. Il y a plus de 4 années que l’Université de Ségou a signé une Convention avec la Fondation sur le Niger, en vue de développer les recherches et d’inciter les étudiants à la recherche dans le domaine de l’art et de la culture. L’ouverture de la bibliothèque est une opportunité pour l’Université de Ségou. La thématique est une actualité qui frappe aujourd’hui les pays émergeants et ceux en voie de développement.
Après l’ouverture officielle, les panélistes se sont installés pour développer le thème. La thématique proposée était animée par d’éminents Professeurs comme Ibrahim Wane, Professeur d’histoire à l’Université Cheik Anta Diop de Dakar ; Dr. Francisco d’Almeida ; et Mme Nana Alassane Touré, Secrétaire générale de la Plateforme, «Ensemble, nous sommes un peuple».
Ibrahim Wane a tout d’abord fait une analyse sur la causalité de la situation actuelle de la jeunesse africaine. Le Professeur a mis l’accent sur les systèmes de politique des pays africains et leur mise en application, de l’indépendance à aujourd’hui, en passant par les différentes Républiques qui ont favorisé la déperdition de la jeunesse africaine.
Le deuxième intervenant, qui a mis en évidence l’échec de la politique sur la jeunesse africaine par les dirigeants africains, a développé le cadre normatif de la jeunesse actuelle. Il a par ailleurs scindé la situation de la jeunesse en trois grandes catégories par rapport à la citoyenneté. Quant à la troisième intervenante, elle a surtout mis l’accent sur le genre.
Après les différents intervenants, le débat était très intéressant, car le problème actuel de la jeunesse constitue, pour certains, la passivité de la jeunesse et pour d’autres, un système tout simplement mis en route pour empêcher le développement de la jeunesse dans les pays du tiers-monde. L’exemple du Burkina Faso a été évoqué par certains pour dire que les jeunes sont les maîtres du monde, car ils représentent la frange majoritaire de la population.
Deux jours durant, des intellectuels venus de plusieurs pays d’Afrique et d’ailleurs ont échangé sur le contexte actuel de la jeunesse africaine et de la citoyenneté. Des recommandions ont été faites et seront publiées dans un bref délai dans la revue trimestrielle du Korê.
B. SIDIBE