Colloque international de Ségou : La culture, clé de la réconciliation

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La situation actuelle de notre pays, avec l’état d’urgence en corollaire, n’a pas permis à ses organisateurs de célébrer la 9ème édition du Festival sur le Niger de Ségou comme ils l’auraient souhaité. Mais, fidèles à leurs habitudes, ils n’ont pas voulu annuler ce rendez-vous annuel, désormais institutionnalisé. C’est pourquoi la Fondation Festival sur le Niger a organisé, du 12 au 16 février 2013, une édition spéciale du Festival au Centre Culturel Korè de Sébougou, sous la forme d’un colloque international: «Culture et gouvernance ».

 Festival  Ségou. (photo archive)
Festival Ségou. (photo archive)

Le thème générique de cette édition 2013 était «Cultures en résistance pour la paix et la réconciliation nationale» et il a été décliné, outre le colloque en des expositions d’œuvres de peintres, de photographes et de vidéastes. En prélude à toutes les activités, la réplique du Monument tombouctien à la gloire d’Al Farouk, détruit par les djihadistes, a été dévoilée à l’assistance.

L’ouverture du colloque était présidée par Mme Haïdara Aminata Sy, Secrétaire générale du ministère de la Culture. Selon Mamou Daffé, Directeur de la Fondation Festival sur le Niger, dans un Mali confronté actuellement à des crises de toutes sortes, «il appartient à l’art et à la culture de concilier tous les Maliens autour d’un projet de préservation et de sauvegarde de l’intégrité du patrimoine culturel».

Des experts venus de plusieurs pays, Sénégal, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Congo, Afrique du Sud, Ouganda et Mali ont traité plusieurs problématiques, comme «Quelle gouvernance politique, économique et sociale pour l’Afrique? Défis, périls et perspectives», «Culture et gouvernance: l’art face à l’idéologie du développement», «Culture et résolution des conflits» ou «La Responsabilité Sociale de l’Entreprise».

A l’issue des travaux, qui ont été déclarés clos par le ministre Bruno Maiga, juste avant le vernissage des expositions des plasticiens, un «Appel de Ségou» a été lancé et de nombreuses recommandations formulées. Elles seront transmises aux plus hautes autorités du Mali et à nos élus.  Ainsi, concernant la crise et la reconstruction nationale, ont été prônés l’institution d’une justice transitionnelle et la mise en œuvre d’un mécanisme inclusif de manifestation de la vérité, gage de la réconciliation nationale et un diagnostic sans complaisance de la situation, sécuritaire, politique, économique et sociale, assorti d’une analyse de ses impacts sociaux, sociologiques et culturels à court, moyen et long termes sur notre société et ses communautés.

Les participants au Colloque ont aussi proposé la réalisation d’un  inventaire des valeurs et ressources culturelles fondamentales du Mali qui sont menacées de disparition, des ajustements des textes (Constitution, Code électoral, Charte des partis) fondés sur  les leçons tirées  de la présente crise pour enrichir les modes et mécanismes de gouvernance politique, économique et sociale et la promotion d’un d’une véritable société civile, gage d’une meilleure gouvernance.

L’instauration d’une véritable politique de sauvegarde, de développement et de promotion du riche patrimoine culturel  national, la mise en œuvre de véritables chaînes de valeur pour l’industrie culturelle ou la définition et l’adoption d’un Statut de l’artiste du Mali font aussi partie des recommandations du Colloque. Nous reviendrons plus en détails sur les présentations les plus marquantes des experts dans nos prochaines éditions.

Ramata Diaouré

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