Le Palais de la Culture a servi de cadre le samedi dernier pour la cérémonie de clôture du Salon Africaine de l’Ecrit et du Livre en Langues Africaines. C’était sous la présidence du représentant du ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Mamadou Demba Sissoko, directeur de la Bibliothèque Nationale.
Cette cérémonie de clôture a enregistrée la présidence de plusieurs personnes du domaine en question.
Selon le président de la Commission d’organisation, Hamidou Konaté, cette 1ère édition a été un évènement majeur dans leur combat pour la promotion des langues africaines. Durant quatre jours dit il, autour des expositions- ventes et livres provenant d’une quinzaine de pays africains, des spécialistes des langues, des éditeurs de livres et de journaux en langues africaines, des auteurs, des militants des langues, des amis des langues africaines ont animé différents panels sur l’écrit et le livre en langues africaines.
« Il ressort des différents échanges d’expériences, des discussions et débats, l’urgence de mettre nos langues au centre des préoccupations de développement de nos Etats », a-t-il souligné.
Selon lui, l’harmonisation des systèmes de codification des langues transnationales est une urgence et chaque Etat concerné doit s’y adapter. A l’en croire, l’Afrique est pauvre de sa richesse culturelle et linguistique.
Plus le pétrole et l’or, nos langues sont les meilleurs vecteurs pour assurer notre développement dans tous les domaines, a-t-il indiqué. Et d’ajouter que l’utilisation des langues africaines dans les systèmes scolaires et universitaires, dans l’administration publique doit être généralisée.
Les éditeurs en langue africaine, dit-il, doivent mutualiser leurs actions de coédition, de co-diffusion afin de mettre à la disposition des populations, des livres esthétiquement bien faits et au contenu répondant à leurs attentes et préoccupations.
Le président de l’Organisation Malienne des Editeurs de Livre a remercié le ministre de la Culture pour sa disponibilité constante, et Afrilivres, pour avoir fait confiance au Mali à travers l’OMEL.
Pour sa part, le président d’Afrilivres, Abdoulaye Fodé N’dione a félicité les exposants car selon lui, il n’est pas facile d’éditer en langues nationales parce qu’il y a toute une politique qui doit accompagner ce processus d’édition. Pour lui, ce sont des projets qui sont un peu lents à décoller.
A l’en croire, c’est un collectif de 32 maisons d’édition reparties dans 14 pays qui a organisé ce salon. Il a remercié le gouvernement malien et particulièrement la ministre de la Culture, le Burkina Faso, le Sénégal, l’OIF, la Coopération Suisse, l’Alliance des Editeurs Indépendants pour leur soutien.
« Je suis sûr qu’à l’issue de ce salon, beaucoup de questions liées aux langues africaines auront leurs réponses » a-t-il indiqué.
Le représentant du ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Mamadou Demba Sissoko, quant à lui dira que l’édition en langue nationale est marginalisée, sous-estimée et peu reconnue alors qu’elle joue un rôle essentiel dans l’éducation, le développement social durable, le patrimoine culturel, dans la construction d’un lieu littéraire. Selon lui, il est admis qu’une population lettrée dans sa propre langue apprend plus aisément et réfléchit à partir de ses propres concepts, prend des décisions qui lui sont propres et peut mieux participer à la vie citoyenne. Il a remercié tous les pays qui ont participé à ce salon.
A l’issue de cette 1ère édition du SAELLA, les organisateurs ont fait des recommandations d’ordre professionnel à l’endroit des pouvoirs publics. La cérémonie de clôture a été marquée par des remises de prix aux élèves qui ont participé à ce salon à travers un concours de lecture des livres en langues nationales. Les plus méritants sont Marie Bandiougou Sangaré de l’école Ciwara et Coumba Sam du Lycée Soni Ali Ber.
Fily Sissoko