Clin d''œil sur les institutions de Bretton Woods dans les pays africains : L''avant première du film «Bamako» de Abderrahmane Sissako ce samedi au Babemba

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Le public bamakois va découvrir ce samedi 6 janvier 2006, l”avant première du film "Bamako" du cinéaste Abderrahmane Sissako. Placé sous le haut patronage du Président de la République, Amadou Toumani Touré, cet événement aura lieu au cinéma "Le Babemba". C”est dans ce cadre que le réalisateur a bien voulu rencontrer la presse qui a pris goût au film. C”était hier, au Centre culturel français. La réalisation de ce film a coûté la bagatelle de plus de 600 millions de nos francs.

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Le film de deux heures d”horloge a été lancé en mai 2006 lors du festival de Caen. Il est sorti le 18 octobre en France puis en novembre en Suisse. C”est courant février 2007 que les cinéphiles des Etats-Unis et d”Angleterre feront connaissance du film "Bamako". Auparavant, le public bamakois va découvrir dès ce samedi 6 janvier l”avant première de "Bamako" du cinéaste Abderrahmane Sissako. L”événement est prévu au cinéma "Le Babemba"  sous la présidence du Chef de l”Etat, Amadou Toumani Touré.

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La presse nationale et internationale était invitée, hier jeudi 4 janvier, au Centre culturel français par le réalisateur du film, Abderrahmane Sissako pour une conférence de presse. C”était l”occasion pour les journalistes de découvrir ce film auquel des comédiens, des magistrats et  des avocats professionnels ont participé. Parmi lesquels, Danny Glover, Habib Dembélé dit Guimba national, Magma Gabriel, Hélène Diarra, Hamèye Founè (magistrat) président du syndicat libre de la magistrature et le célèbre avocat, Me Mamadou Ismaël Konaté.

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En somme, le film est un procès entre la société civile et les institutions de Bretton Woods. Des représentants de la société civile africaine ont engagé une procédure judiciaire contre la Banque mondiale et le FMI qu”ils jugent responsables du drame qui secoue l”Afrique. Et le nommé Chaka semble indifférent à cette volonté inédite de l”Afrique de réclamer ses droits. Finalement, il s”est suicidé lui-même.  "J”ai ressenti une forme d”urgence à évoquer l”hypocrisie du Nord vis-à-vis des pays du Sud. Il s”agit de jeter un regard sur l”ajustement structurel. C”est aussi une manière pour critiquer les institutions de Bretton Woods comme la Banque Mondiale et le FMI. Qui ont pour missions principales la régulation du système financier international et l”octroi de prêts aux pays en développement". En fait, c”est un plaidoyer que Abderrahmane a fait pour l”Afrique.

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Selon lui, "les politiques africaines doivent se servir de ce film puisque Bamako est le reflet d”une réalité. Et l”Afrique doit s”approprier ce film".  "Certains témoins ont été choisis parmi les victimes des fameux ajustements structurels de la Banque mondiale et du FMI : ce sont ceux qu”on appelle les compressés, les déflatés, les «ajustes» comme ces anciens fonctionnaires qui se sont retrouvés au chômage parce que les services publics ont été privatisés et cédés à des multinationales occidentales. Ces témoins avaient le sentiment qu”un authentique procès se déroulait et ont donc  déclaré à la barre ce qu”ils avaient sur le cœur" a déclaré Abderrahmane Sissako. En tout cas, le cinéaste a réalisé le film dans la plus grande liberté.

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S”agissant du coût du film, Abderrahmane estime que son budget est de 1 200 000 d”euros soit plus de 600 millions de nos francs, pourtant cinq fois moins cher qu”un téléfilm français. Il a donné l”assurance que le cinéma "Babemba"  projetera pendant deux semaines "Bamako". Et il est prêt à diffuser le film dans les régions.

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Rappelons que Abderrahmane Sissako est né en 1961 à Kiffa, en Mauritanie. Il a fait une partie de son enfance au Mali. C”est après qu”il est parti en Union Soviétique afin de suivre des études de cinéma au VGIK, l”Institut fédéral d”Etat du cinéma à Moscou.

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Alou BADRA HAIDARA

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