La semaine dernière, dans la Cité des 333 Saints, une forte délégation du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), conduite par le chef de cabinet, Abdoulaye Magassouba, a participé au colloque organisé à l’occasion du cinquantenaire de l’Institut des hautes études et de Recherches islamiques-Ahmed Baba (l’Iheri-ABT). Un rendez-vous culturel fort réussi qui a permis aux participants d’apprécier l’immense variété culturelle du joyau universitaire.
Dans la cité des 333 Saints, le 14 janvier dernier, s’est ouvert le colloque du cinquantenaire de l’Institut des hautes études et de Recherches islamiques qui a vu la participation de nombreuses personnalités maliennes et étrangères.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique y était grassement représenté à travers le chef du cabinet, Abdoulaye Magassouba, à la tête d’une forte délégation, comprenant Dr. Amadou Ouane, conseiller technique, le colonel Nouhoun N’Diaye, haut fonctionnaire de la défense et Ibrahima Traoré, chargé de mission.
Ce fut un grand moment d’échange culturel et scientifique avec la présence de beaucoup d’autres responsables de structures universitaires, à l’image du directeur de l’Institut des sciences humaines, Dr. Baba Coulibaly, le directeur de l’Institut Cheick Zayed, Dr. Abdoul Maïga, le directeur adjoint de la Bibliothèque nationale, Amadou Bakaye Sidibé, tout comme le recteur de l’Université islamique du Niger, Pr. Ali Yacouba.
A l’Institut, où le colloque a démarré, le directeur de cabinet du gouverneur, en compagnie des responsables des structures locales, a accueilli la délégation du MESRS, dans la ferveur des grands jours.
Aboubacrine Cissé, le maire de la Commune de Tombouctou, comme la tradition le recommande, a souhaité à tous les officiels ainsi qu’aux participants la plus cordiale des bienvenues, tout en se réjouissant du choix de la Cité des 333 saints pour abriter cet important événement culturel.
Le directeur de l’Institut, lui, n’a pas manqué d’adresser ses vifs remerciements aux autorités nationales pour l’organisation de cet événement majeur qui révèle, à ses yeux, tout l’intérêt que celles-ci, en l’occurrence le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, accordent au rayonnement de ce haut lieu du savoir islamique. Il a en profité pour évoquer les prouesses techniques de l’institut dans le domaine de la conservation et de la numérisation des manuscrits.
« L’Institut a collecté plus de trente-neuf mille manuscrits et dispose de milliers de documents imprimés, dont certains sont rares », a laissé entendre le directeur de l’Institut des hautes études et de Recherches scientifiques de Tombouctou, lequel n’a pas occulté les difficultés vécues.
S’agissant de la recherche et de l’enseignement, l’Iheri-ABT, selon son directeur, a pu relancer la recherche scientifique, suspendue depuis 2012.
« Il a en outre publié les résultats de ses travaux. C’est ainsi que huit ouvrages ont pu été publiés, auxquels s’ajoutent les articles scientifiques, parus dans la revue Sankoré de l’Institut », a-t-il fait comprendre.
Le représentant régional de la Minusma a mis l’accent sur la vitalité de la coopération entre l’Unesco et l’Institut Ahmed Baba de Tombouctou qui a permis, selon lui, de réaliser et de financer de nombreuses activités d’envergure pour le développement culturel et scientifique de ce joyau universitaire.
En exprimant vivement ses inquiétudes quant à l’avenir de Tombouctou, il a regretté que les populations de la Cité des 333 saints ne s’appuient pas fortement sur les fondements sociologiques et culturels de la ville pour résoudre la crise récurrente qu’elle connait.
Le coup d’envoi du colloque a été donné par le chef de cabinet du MESRS qui, dans son discours d’ouverture, a insisté sur l’apport inestimable de la Cité des 333 Saints dans le rayonnement de la culture soudano-arabo-islamique.
« La commémoration du cinquantenaire de l’Institut permet de rappeler les efforts de l’Etat, à travers les gouvernements successifs, appuyés par ses partenaires, pour la sauvegarde de cette richesse culturelle que regorge la ville et toute la région », a déclaré M. Magassouba qui n’a pas manqué de souligner que la tenue de ce colloque est justement la « manifestation du maintien de la culture du débat scientifique qui a toujours prévalu en ces hauts lieux de la culture universelle ».
Quant au colloque proprement dit, il a été animé par de nombreuses sommités du monde universitaire, lesquelles ont tenu en haleine l’auditoire par des communications variées et captivantes sur l’apport de l’Institut dans la vulgarisation de la culture soudano-arabo-islamique, à travers le monde.
Après des débats nourris et fort enrichissants du colloque, les officiels ont pu réaliser un tour d’horizon complet sur les infrastructures universitaires, par lequel ils ont apprécié l’énorme facette culturelle et scientifique que révèle l’Institut des hautes études et Recherches islamiques Ahmed Baba de Tombouctou.
Les nouveaux bâtiments de l’Institut, sis à Sankoré, réalisés par l’Afrique du Sud ; les anciens bâtiments, situés à Sareikaina, construits en 1972 par le Koweït, et ceux construits par la Fondation Kadhafi, ont tour à tour été visités par les officiels qui ont dû observer plusieurs dimensions culturelles de ces joyaux architecturaux.
A l’évidence, la fête du cinquantenaire de l’Institut vise à immortaliser tous les acteurs ; célèbres et anonymes, qui ont contribué à l’émergence de sa dynamique culturelle et scientifique. Voilà pourquoi ses responsables n’envisagent autre destinée, pour lui, que d’être ce pôle de référence, dans le monde, en matière de recherche et l’enseignement islamiques.
Correspondance particulière