cinéma malien : “Taane” à la 40e édition du festival international de cinéma Vues d’Afrique à Montréal

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Le film de notre compatriote, Alioune Ifra Ndiaye, “Taane”, a été sélectionné dans la catégorie de la compétition long-métrage du festival international de cinéma Vues d’Afrique à Montréal, 40è édition.

 J’ai été surpris par cette sélection, parce que ce film a été écrit avec des codes maliano-maliens, avec un objectif de participer au renouvèlement du récit du Mali. Je me suis donc dit que ça parlerait moins aux personnes étrangères aux pratiques culturelles maliennes. Mais le critique et écrivain Chab Touré avait raison. Une histoire d’amour reste toujours universelle. Parce que Taane est amour et modernité”, explique Alioune Ifra Ndiaye.

Selon lui, en écrivant le scénario de ce film, son intention était d’aller à l’encontre de l’ambiance pessimiste imposée à nous et de montrer que c’est possible de réussir au Mali par le travail et l’organisation. L’histoire du film se sert de la fantasque modernité d’une femme à la retraite, triplement veuve, pour montrer qu’une meilleure gouvernance familiale et sociale est possible malgré les pesanteurs des traditions.

Le film est aussi un poème à la femme et à la beauté maliennes : des couleurs à la gentillesse humaine, en passant par les beaux habits, les bureaux modernes, les marchés propres, les rues bien faites, des maisons luxueuses, de splendides voitures, de la bonne musique, des sourires…

Je voulais aussi participer à la construction des réponses aux questions urgentes qui nous sont posées, à nous créateurs, universitaires, intellectuels du Mali. Devrions-nous continuer à définir notre présent par seulement les échecs, les contingences et les différends du passé ? Ou devrions-nous nous renouveler en définissant notre présent par le futur à construire ensemble en lien avec les énormes opportunités que nous offre le monde en émergence ?”, s’interroge l’auteur.

Taane définit son présent par le futur à construire. Bien que vendeuse de soumbala, elle s’est inscrite à l’INPS et l’Amo, a bancarisé ses revenus et a bien éduqué ses enfants. Le film participe à sa manière au renouvèlement du récit malien, tout en s’inspirant de ses mécanismes traditionnels.

La fiction d’une heure 42 minutes utilise 3 principaux mécanismes traditionnels d’expressions pour dérouler l’histoire : le n’ziri ou conte, le kotèba qui est une forme de théâtre satyrique traditionnel bamanan et le maana, porté à l’origine par les donso, qui est une forme de récit initiatique régulièrement traversé par des digressions philosophiques, scientifiques, éthiques, économiques, de solidarité.

J’ai mis en équilibre ces 3 mécanismes traditionnels pour raconter le citoyen malien du 21e siècle. Ça a beaucoup plu au grand public malien. Ça vient d’être retenu en compétition officielle de la 40e édition du festival international de cinéma Vues d’Afrique à Montréal”.

Bonne chance au film

Aminata Agaly Yattara

 

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