Le secteur de la culture malienne se trouve aujourd’hui confronté à des sérieux problèmes de personnel qualifié. Si cette négligence est entretenue par les autorités en charge de la gestion de ce secteur, il devient aujourd’hui, nécessaire que des solutions soient envisagées pour non seulement préparer le relève, mais aussi pour booster le développement du milieu.
Dans notre parution du mercredi 28decembre 2016 nous titrons « Conservatoire Balla Fasséké de Bamako : L’école se ruine, le département s’en moque ». Dans l’article, d’autres structures étaient citée comme le Centre national de la cinématographie du Mali. Contrairement à ce que certaines personnes ont pu imaginer, comme diffamation, cabale politique ou encore une manipulation orchestrée contre le ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, le département lui-même vient de nous donner raison. L’information a été confirmée par le secrétaire général du département, Andogoly Guindo, lors du 22è session du conseil d’administration du CNCM. Ex directeur du Bureau malien des droits d’auteurs, Mr Andogoly, devenu ségal de ce département, de par sa compétence, est le seul qui maîtrise le plus ce secteur. Dans son discours d’ouverture du CA du CNCM, il affirmait : « en moins d’une décennie, le Centre national de la Cinématographie du Mali a vu ses cadres se retirer les uns après les autres, laissant un grand vide et ce n’est pas fini ; après le départ du directeur général l’année dernière à la retraite, l’adjoint ici présent à mes côtés, s’apprête à faire valoir son droit à la retraite dans 48 heures ». Cette partie de son discours est largement suffisant pour dire que le département de tutelle en sait beaucoup du manque de personnel au sein de ce centre. C’est dire que les responsables du département ne se font aucun souci en ce qui concerne le rôle du centre. Aucun autre département ne peut diagnostiquer le besoin de personnel à la place d’un autre. Est-ce croire que les cadres de la culture ne méritent pas la fonction publique. C’est pourquoi, nous saluons les départements des secteurs de la santé, de la solidarité et la promotion de la femme, tout le secteur de l’éducation, qui au-delà la fonction publique sollicitent le département des collectivités territoriales, pour enfin couvrir le besoin. Nous osons croire que les mesures d’urgences que préconise le secrétaire général du département ne tarderont plus à produire des effets. Au CNCM, depuis le départ à la retraite du directeur général Moussa Ouane, en 2015, la structure était dirigée par son adjoint Sidy Diabaté, vient lui aussi de joindre ce groupe de retraités. Plusieurs tentatives de nominations de nouveau directeur ont échouée, pour des raisons que seul le département est à mesure d’expliquer. Pourtant, notre pays est bourré des cinéastes talentueux qui peuvent diriger la structure.
Le Centre national de production cinématographique (CNPC), service public créé par la loi du 29 novembre 1993, devenu en 2005 le Centre national de la cinématographie du Mali dispose d’un studio école baptisé “Le Bourgou” inauguré le 12 septembre 2016. Le bâtiment du CNCM, dispose également d’une salle de formation polyvalente, d’une salle de post-production et de bureaux. Le studio école propose des formations aux différents professionnels du cinéma (réalisateurs, scénaristes, scriptes, cadreurs, techniciens du son, de la lumière, comédiens, décorateurs, maquilleurs, costumiers et régisseurs). Il est organisateur de la Semaine Nationale du Film Africain de Bamako. Vu sa compétence, ce centre mérite une attention particulière pour la promotion de la culture, gage de la préservation de la civilisation de notre chère nation.
Dramane Siaka
Aube d’Afrique