Le Centre Culturel Senoufo est un centre de recherche et de promotion de la culture Senoufo, implanté au cœur du peuple sénoufo dans la ville de Sikasso, à cheval sur trois Pays : le Mali, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.
Le Centre culturel Senoufo, créé en novembre 2005 et dirigé par le père Emilio ESCUDERO, membre des missionnaires d’Afrique ou encore appelé “Pères blancs”. Il est piloté par trois corps administratifs : une association de droit malien dénommée “Wu Nire”, nos racines, la société des Missionnaires d’Afrique et de diocèse de Sikasso.
La mission principale du centre est de contribuer au rayonnement de la culture locale donc senoufo, de l’éducation de la jeune génération et de la recherche du Mali et ses alentours.
Aider à la sauvegarde et à la promotion de la culture autochtone, aider la culture à s’ouvrir d’avantages à d’autres perspectives socioculturelles susceptibles de contribuer à son rayonnement, œuvrer à la rencontre et au dialogue entre les différentes expressions culturelles et confessionnelles sont entre autres les objectifs du centre.
Le centre possède plus de 1 200 objets culturels tels que les objets d’art et les objets de la vie quotidienne, sociale et religieuse du peuple sénoufo et d’autres ethnies en Afrique de l’ouest. Les objets d’art comme les statues et statuettes qui sont pris parfois pour objets sacrés-dont l’usage est réservé aux initiés en bois, en bronze, et en terre cuite, les masques de culte et de réjouissance, les instruments de musique : tambours, flûtes, balafons ; les armes traditionnelles ; les outils des travaux domestiques et champêtres ; les mobiliers tels que les chaises, tabourets, lits traditionnels, lits mortuaires et les objets de rites initiatiques, les bouffons.
Le centre considéré comme un site touristique très visité du Kénédougou, est ouvert aux visiteurs de différentes localités, d’origines différentes et d’horizons différents. Les plus fréquents sont des élèves, étudiants, adultes nationaux et internationaux, enseignants et chercheurs, des nouveaux mariés, etc.
L’accueil chaleureux du personnel sur place incite les visiteurs et plus particulièrement la jeune génération à mieux se connaitre, à découvrir sa richesse culturelle et à s’ouvrir davantage à d’autres perspectives socioculturelles qui peuvent contribuer à son plein épanouissement humain. Il y existe aussi un modeste lieu d’hébergement pour un court séjour.
Le centre collabore avec des partenaires techniques privés et étatiques tels que les membres de l’association “Wu Niré”, le Diocèse de Sikasso (Mission catholique), la Société des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs), la Direction régionale et nationale de la Culture, le Musée régionale de Sikasso, le Musée national du Mali, la Mission culturelle de Sikasso, les enseignants de l’art plastique et de l’histoire-géographie.
Le Centre collabore avec quelques tradipraticiens (de la médecine traditionnelle africaine) au Mali et dans les pays environnants. Cette activité vise à identifier les pratiques et les produits susceptibles d’avoir un impact positif sur la santé de la population.
Le centre poursuit ses travaux de recherches tout en accompagnant les étudiants /élèves, des passionnés de la culture et d’autres chercheurs en mettant à disposition pour les élèves chercheurs, les visiteurs désirant se ressourcer plus de 600 cassettes audio-visuelles contenant des contes, devinettes, proverbes, des chants, et des enquêtes réalisées dans les villages sur des thèmes relatifs à la vie quotidienne. Par exemple la bouffonnerie, le Ciwara, les étapes de la vie (naissance, l’initiation, le mariage, la mort) etc.
Plusieurs éléments sous forme d’enregistrement sonores sont déjà transcrits en langue autochtone et traduits en langue française, plus de 40 000 photos culturelles numérisées et imprimées ; des nombreux documents linguistiques et ethno-anthropologiques souvent uniques, des livres publiés sur les thèmes et sujets divers tels que le royaume du Kénédougou et sa capitale Sikasso (2014) , les contes sénoufo (2014), les devinettes Sénoufo (2015), les Korédugaw (bouffons) en milieu sénoufo (2015), monographies de quatre villages sénoufo : Dioumaténé, Katon, Lofiné, et Ouatialy (2016), la graine d’espoir pétrifiée qui est une pièce théâtrale sur l’immigration clandestine (2018) et les rites agraires en milieu sénoufo, y compris le Ciwara (2018).
Le Centre organise souvent des animations dans les milieux scolaires, des expositions thématiques et participe aux événements socioculturels qui visent à promouvoir les valeurs identitaires tels que des festivals, des spectacles /théâtres, des manifestations socioculturelles, des séminaires et des conférences.
Le centre offre l’occasion aux artistes locaux et aux associations ou groupements socio culturels locaux de se faire connaitre et également leurs œuvres au grand public.
Aminata Agaly Yattara