Prévue du 27 février au 6 mars, l’édition 2021 du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) a été reportée en raison du Covid-19. L’annonce a été faite le vendredi 29 janvier par le ministre Ousseini Tamboura, porte-parole du gouvernement burkinabé.
La maladie à Coronavirus a eu raison du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Initialement prévue du 27 février au 6 mars, l’édition 2021 a été reportée. À cause du Coronavirus, il sera difficile de tenir le Festival en mars 2021, a déclaré Ousseini Tamboura, porte-parole du gouvernement devant la presse. Il sera tenu à une date ultérieure au regard de la situation sanitaire, a-t-il expliqué sans en dire plus.
L’annonce du report, selon la presse du Faso, a suscité quelques grincements de dents au niveau des restaurateurs et des hôteliers. Lesquels ont vu leur chiffre d’affaires chuter avec la persistance de la crise sécuritaire. Ils demandent le soutien et l’accompagnement de l’Etat burkinabé.
Le Fespaco, principal rendez-vous du cinéma africain depuis 1969, se tient tous les deux ans à Ouagadougou. Il s’agit d’un rendez-vous cinématographique qui représente la fierté de tout un pays. En temps normal, il prévoit 450 projections et réunit 5 000 professionnels du cinéma et des médias, ainsi que 100 000 spectateurs.
Anne Marie Soumouthéra
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Délocalisation de la 42e session du Comité de Suivi de l’Accord à Kidal
Une occasion pour faire avancer le processus de paix
L’information a été confirmée par plusieurs sources concordantes. La 42e session du Comité de Suivi de l’Accord d’Alger (CSA) aura bel et bien lieu à Kidal. D’ailleurs, c’est en visite de prospection pour tâter le terrain en prélude à cette rencontre qui va mobiliser des personnalités, qu’une délégation de six ministres s’était rendue fin janvier dernier dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas.
Pour autant, les observateurs espèrent que cette session du CSA ne sera pas qu’une promenade de santé et permettra d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord. En tout cas, ce qu’on peut retenir de cette visite de la délégation ministérielle à Kidal, c’est que même si elle n’a duré que quelques heures, son utilité ne fait quasiment l’objet d’aucun débat. D’abord il s’agissait du rétablissement de la confiance entre les nouvelles autorités et la Coordination des Mouvements de l’Azawad.
C’est vrai que pour la première fois nous assistons à une entrée aussi significative d’éléments de l’ex-rébellion dans le gouvernement de même qu’au niveau de la structure censée faire office de parlement durant cette période à savoir le Conseil National de Transition. Cela, en plus des gages donnés par l’ex-junte lors de sa prise du pouvoir en août dernier, qui a assuré que la mise en œuvre de l’Accord ne sera pas interrompue. Même si une certaine frange ayant pris part au Dialogue National Inclusif en décembre dernier avait recommandé la nécessité d’une relecture de l’Accord en vue de sa plus grande appropriation par le peuple malien.
Reste à savoir si cette démarche entreprise par l’ex-junte ne visait qu’à s’affranchir du poids des sanctions consécutives à toute rupture de l’ordre constitutionnel normal ou une réelle volonté d’accélérer l’application de ce document qui, cinq ans après tardent à apporter ses fruits en termes de paix, de stabilité et de développement. Tout compte fait, cette fois il semble que les dés sont véritablement jetés et le retour à la case-départ parait impossible. A cet effet, les nouvelles voix qui s’élèvent actuellement pour demander de surseoir à l’application de l’Accord d’Alger risquent d’être comme des prêches en plein désert ou un coup d’épée dans l’eau.
De la probabilité à la réalité
A noter que si cette session du CSA parvenait à se tenir à Kidal, même si le contraire étonnerait plus d’un, ça serait une grande première. Depuis son installation en juin 2015, le Comité de Suivi de l’Accord ne s’était jamais réuni en dehors de Bamako aussi bien dans ses sessions ordinaires que celles de haut niveau. On se rappelle qu’en septembre 2019, l’annulation de la 38e session du Comité de Suivi de l’Accord qui devait se tenir dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas avait poussé les ex-rebelles à déclarer unilatéralement leur retrait du processus de paix. Il a fallu une visite effectuée cinq mois après à Kidal par le dernier Premier ministre du régime déchu, Dr Boubou Cissé pour que la confiance soit de nouveau rétablie.
Le cas a failli se reproduire lorsqu’à la dernière minute avant la clôture des assises nationales destinées à tracer les contours de la Transition, la junte a annulé sa visite sur Kidal. Il a fallu des mois de pourparlers certainement ponctués par une promesse du déplacement de la délégation ministérielle fin janvier dernier pour que ceux qu’on qualifie « d’enfants gâtés » de la République acceptent de siéger au gouvernement et au CNT.
Il faut dire aussi qu’à la faveur de cette visite, des actes ont été posés dans le sens d’un retour progressif de l’Etat dans cette ville à travers ses services sociaux de base et le lancement de quelques projets de développement. Ainsi, il y a beaucoup d’attentes par rapport à cette 42e session du CSA prévue à Kidal ce mois-ci. Il faut préciser qu’une date n’a toujours pas été retenue pour les travaux. Certains se demandent si cette rencontre ne se tiendra pas après le sommet de Ndjamena entre les dirigeants français et sahéliens prévu les 15 et 16 février prochain. D’abord, il faut signaler que contrairement à la visite ministérielle qui n’a duré que quelques jours, les travaux du CSA sont généralement prévus pour deux jours. Ensuite, il y a aussi un caractère décisionnel à ne pas perdre de vue.
En effet, si cette visite ministérielle visait surtout à rassurer avec des mots et quelques privilèges, le CSA pour sa part doit prendre des décisions pour faire avancer le processus de paix. Parmi les points que d’aucuns espèrent avoir des avancées figurent le déploiement de la troisième compagnie du bataillon des forces armées reconstituées à Kidal, la poursuite des activités du DDR, le lancement des premiers projets financés par le Fonds de développement durable, etc. Un clin d’œil sera également fait en direction du CNT pour l’adoption de la loi portant création de la police territoriale. En tout état de cause, ce qui est attendu de cette session ordinaire du CSA c’est de donner un signal fort pour booster la mise en œuvre de l’Accord qui a déjà connu un grand retard près de six ans après sa signature.
Cheick Bougounta Cissé