Le Président Assimi interpellé !
Nous sommes pratiquement à 27 jours du coup d’envoi de la Biennale Artistique et Culturelle du Mali, prévue du 6 au 16 juillet 2023 dans la Venise malienne. Si du côté du ministère de la Culture, on tend à rassurer l’opinion nationale et internationale quant à la bonne organisation de ce rendez-vous culturel dans le délai, la situation est tout autre sur le terrain à Mopti où la tête n’est pas non seulement à cette fête mais aussi du point de vue organisation rien de concret n’a été réalisé.
La Biennale aura-t-elle lieu aux dates indiquées à savoir du 6 au 16 juillet à Mopti ? C’est la question qui est sur toutes les lèvres du côté de la Venise malienne. Car c’est un secret de polichinelle, à 27 jours de cet événement majeur, sur le plan organisationnel, les choses ne semblent pas évoluer, pour ne pas dire démarrer. Car il est évident que ce sont des milliers de personnes qui sont attendues pour cette activité culturelle. Nourrir et héberger, ces invités dans les conditions optimales, nécessitent forcément des travaux préliminaires. “Les hôtels doivent être mis à niveau, tout comme les salles de spectacles et surtout les écoles qui doivent accueillir certaines troupes, la circulation à Mopti pendant l’hivernage est un casse-tête. Cela sans oublier la campagne de communication d’information et de sensibilisation non seulement à Mopti ville mais dans certaines localités environnantes. Sauf que de nos jours, rien n’est fait sur place dans ces différents volets tandis que la date approche à grand pas”, a regretté un membre de la commission d’organisation. Aussi, il ressort que l’attentat du 22 avril a laissé des traces faisant voler en éclats des vitres du salon de l’aéroport de la ville qui doit accueillir les officiels à commencer par le président de la transition le Colonel Assimi Goïta, les membres du gouvernement et les gouverneurs de région. Il ressort que du côté de Bamako malgré l’assurance du ministère, le département peine à débloquer l’argent pour faire face à l’essentiel sur le terrain. D’ailleurs, des sources bien introduites rapportent que sur les 1,3 milliard de FCFA prévus par le gouvernement pour la biennale, seulement 100 millions FCFA sont sortis des caisses en raison de 5 millions FCFA pour chacune des 20 régions afin de permettre aux troupes de se préparer. Comme un malheur ne vient jamais seul, Mopti est de nos jours confrontée à une crise énergétique sans précédent entraînant des délestages récurent et un problème d’eau potable. Pour preuve, sur les 14 groupes électrogènes qui alimentent la ville de Mopti et de Sévaré, 8 sont en panne et 6 fonctionnels mais ne parvenant à faire face aux besoins de la population. A quelques jours de cette activité majeure, ce n’est pas l’ambiance des grands jours dans la Venise malienne pour la simple raison que le lundi 5 juin dernier, toutes les activités socio-économiques dans les régions de Mopti et Bandiagara étaient paralysées suite à un appel des commerçants et les syndicats des transporteurs pour dénoncer, selon eux, la confiscation des marchandises et des camions des opérateurs économiques par les Forces armées maliennes. D’ailleurs, des jeunes avaient conditionné leur participation au référendum à l’approvisionnement de la ville en électricité de façon continue, ce qui corrobore qu’à Mopti les préoccupations sont tout autre. Il nous revient également que du côté de la Venise malienne, certaines autorités mopticiennes se rendant compte qu’elles sont prises par le temps au regard de la date de lancement, avaient demandé le report de la biennale, sans succès. Autre préoccupation, les organisateurs locaux, en plus d’avoir du souci d’avoir un soutien populaire pour la cause, peine aussi à mobiliser les opérateurs économiques qui ne seraient pas enthousiasmés à accompagner l’activité.
En tout cas, tous les regards sont tournés vers le ministère de la Culture et surtout vers le président de la transition Assimi Goïta pour faire bouger les lignes. Sans cela, l’échec de la biennale n’est pas à exclure car sur les 300 millions FCFA nécessaires aux préparatifs dans la ville de Mopti, la commission locale d’organisation ne semble pas avoir vu la couleur de ce fonds.
Kassoum Théra