Le rendez-vous constitue l’une des dernières activités phares des festivités marquant le Cinquantenaire de l’Indépendance.
La mobilisation était très grande hier au stade Babemba Traoré de Sikasso. La population de Kénédougou est sortie massivement pour assister à l’ouverture de l’édition 2010 de la Biennale artistique et culturelle. La cérémonie était présidée par le président de la République, Amadou Toumani Touré et s’est déroulée en présence du Premier ministre, Modibo Sidibé, de plusieurs membres du gouvernement et de nombreux invités de marque. Etaient également présent le gouverneur de la 3è Région, Mamadou Issa Tapo, le maire de la commune urbaine de Sikasso, Mamadou Tangara les gouverneurs des autres régions administratives et des nombreuses autres personnalités.
La Biennale de Sikasso constitue l’une des dernières activités phares des festivités marquant le Cinquantenaire de l’Indépendance. Activité majeure du ministère de la Culture, la Biennale constitue le carrefour de l’expression artistique et de la diversité culturelle de notre pays. Cadre de rencontre et de dialogue entre les jeunes et les acteurs culturels des 8 régions du pays et du District de Bamako.
Cette année, elle intervient dans un contexte particulier marqué par la célébration des 50 ans de notre Indépendance. Mamadou Issa Tapo a remercié les autorités pour le choix de la ville de Sikasso, chef-lieu de la Région qu’il administre, pour abriter la Biennale du Cinquantenaire. Cette confiance, a-t-il dit, vient couronner les efforts déployés par l’ensemble des autorités et la population de la 3è Région. À ce propos, le gouverneur a souligné que toutes les forces vives, les voyageurs traversant la Région, les travailleurs salariés et les scolaires ont contribué selon leur capacité au financement de ce grand rendez-vous de la jeunesse malienne. Pour le président de la République Amadou Toumani Touré, cette édition de la Biennale est très significative, car elle constitue la dernière grande festivité de la célébration du Cinquantenaire de notre pays. Il se réjouit du fait que celle-ci ait été dédiée à la jeunesse et notre culture. Cette jeunesse et cette culture représentent nos plus sûrs atouts dans la bataille pour le développement socio-économique et dans l’affirmation de notre identité dans un monde en mutation accélérée.
DES VERTUS A FORTIFIER. Evoquant la crise scolaire, Amadou Toumani Touré a rappelé que dans son discours à la Nation le 22 Septembre dernier, il avait souligné combien l’avenir de la jeunesse fut au cœur des préoccupations des « pères de l’indépendance ». Ainsi l’école a toujours été considérée comme le creuset pouvant offrir une chance pour tous et une voie pour chacun. En se fondant sur cette réalité Amadou Toumani Touré a réitéré son appel à tous les acteurs impliqués dans la marche de notre école. Chacun doit comprendre que dans le monde concurrentiel actuel, nous n’avons d’autre choix que de tendre vers l’excellence en assurant la formation des hommes et des femmes qui se distingueront par leurs compétences. Par ailleurs, a ajouté le président Touré, le développement de l’emploi d’une manière générale, celui des jeunes en particulier figure parmi les priorités. La Biennale est toujours le lieu indiqué pour les jeunes d’exprimer à travers chants, danses et pièces de théâtre leurs attentes et leurs interrogations sur des sujets qui les touchent directement.
Cette manifestation est également l’occasion d’exalter des valeurs positives que nous devons de nos jours chercher à intégrer dans nos comportements quotidiens. Dans ce dessein, dira le chef de l’Etat, le respect du bien public, le sens de l’Etat, doivent apparaitre plus que jamais comme des vertus à fortifier pour que puissent mûrir à leur contact les jeunes générations porteuses du devenir de notre peuple. La Biennale est aussi le lieu privilégié de la célébration de la culture malienne. Cette culture plusieurs fois séculaire a pris racine dans la volonté des femmes et des hommes de créer les moyens de leur survie, de leur existence dans l’environnement qui était le leur avec sa particularité, son originalité. La manifestation culturelle et artistique constitue une des plus belles occasions d’échange, d’émergence de sentiments de fraternité, de cohésion sociale, de stimulation de la créativité culturelle et artistique. « La région de Sikasso a reçu de celle de Kayes dans l’enthousiasme, les symboles de ce rendez-vous et a su, de façon remarquable entretenir la flamme pour pouvoir offrir à l’ensemble des participants une hospitalité chaleureuse », a constaté le président Touré.
NOUVELLES INFRASTRUCTURES CULTURELLES. La présence à Sikasso des délégués de chacune de nos entités administratives, de la communauté malienne vivant à l’extérieur offriront à la culture malienne une occasion supplémentaire de se revisiter elle-même, d’exposer ses potentialités, de délivrer son message diversifié. Pour le président de la République, la volonté des autorités de décentraliser la vie artistique et culturelle va encore plus loin avec l’édification des salles de spectacles dans les cercles. Les cercles de Barouéli, Koro, Niafunké, Diré, Douentza et Markala en sont déjà dotés. Ceux de Macina, Pélégana et Bla sont en construction. A cette politique de maillage du territoire en espaces de diffusion artistique et culturelle ont peut ajouter la construction de musées régionaux, la restauration des monuments et sites touristique.
Autres infrastructures culturelles nouvelles : le Parc national, le Jardin du Cinquantenaire, le monument de Kurukanfuga dédié à la Charte du Mandé, la galerie d’exposition à Kayes etc. Nous pouvons également noter le classement des biens maliens sur les listes du patrimoine mondial (matériel et immatériel) de l’Unesco. Aussi dans le cadre de la valorisation du savoir-faire de nos artisans, un programme de construction de villages artisanaux dans nos capitales régionales a été lancé. Le président Touré n’a pas manqué encore une fois de rendre hommage aux héros de la résistance contre la pénétration coloniale dans notre pays.
HOMMAGE MERITE AUX FEMMES. La cérémonie d’ouverture a été grandiose. Le mouvement d’ensemble qui était exécuté par 300 enfants a été le clou de cette cérémonie. Un mouvement très applaudi par le public. Intitulé « l’aubergine du roi », il s’agit d’une hymne au courage, à l’engagement et au dévouement de la femme malienne. Une belle occasion de rendre un hommage mérité aux femmes du pays dans le cadre des festivités du Cinquantenaire de l’Indépendance pour leur combat en faveur du développement de la patrie avant et après l’Indépendance. Le moins que l’on puisse dire c’est que Sikasso a pu relever le défi de l’organisation.
Par cet exploit, la Région vient d’imprimer sa marque dans l’organisation de la Biennale. En plus, la présence effective des différentes troupes régionales et de la diaspora atteste encore une fois, l’entente, la cohésion et la solidarité qui existent dans notre pays. Cette unité ainsi que la diversité culturelle de notre pays a été mise en relief par un tableau phonique formé par les troupes Signalons qu’avant la cérémonie officielle de lancement de la Biennale 2010, le président ATT a procédé, dans la matinée, à l’inauguration d’un certain nombre de réalisations (Voir article de L. Diarra ci-dessous). C’est la troupe du District de Bamako qui a ouvert le bal des compétitions hier soir au stade Babemba Traoré. Nous reviendrons dans nos prochaines éditions sur la soirée inaugurale à laquelle le président Touré a assistée avec des membres du gouvernement et plusieurs hautes personnalités du pays.
Envoyés spéciaux, Mariam A.TRAORE, H. KOUYATE
lundi 20 décembre 2010, par Mariam A. Traoré – L’ESSOR