C’est le 29 décembre 2010 à Sikasso, que le Président de la République, Amadou Toumani Touré a confié l’organisation de la Biennale artistique et culturelle de la jeunesse du Mali, à la région de Mopti. C’était lors de la cérémonie de clôture de l’édition 2010. Depuis cette date, Mopti est à pied d’œuvre pour la bonne organisation de cette manifestation culturelle. Cela de concert avec le ministère de la culture. Lors de notre passage dans la région, nous avons eu un entretien avec le gouverneur de la région de Mopti, Seydou Toumani Camara. Qui est aussi le président de la commission d’organisation de la biennale Mopti 2012. Il nous dit que le niveau des préparatifs est satisfaisant, la salle des spectacles des 1000 places est exécutée à 90%, les sous commissions et la commission régionale sont installées, la mascotte et le fanion ont été confiés aux autorités locales. Ce qui fera dire au gouverneur que la biennale est sur la bonne voie et constitue un véritable projet de développement.
Bamako Hebdo : Qu’est ce que la Biennale pour vous?
Seydou Toumani Camara : La biennale contrairement à ce qu’on pourrait penser, ne se résume pas à un rassemblement de groupes de jeunes ou de troupes artistiques et culturelles. La biennale est la plus grande activité artistique et culturelle du Mali. Nous avons commencé à délocaliser cette activité depuis 2005 à Ségou, 2008 à Kayes, et 2010 à Sikasso.
En quoi consiste la délocalisation d’une activité comme la biennale?
La délocalisation doit être perçue comme un projet de développement. Dans tous les cas, nous nous donnons l’obligation d’inscrire la biennale dans un projet de développement au niveau de la région. C’est pourquoi nous disons que ce projet doit être porté par l’ensemble du corps social de la région. Les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux qui vivent dans la région de Mopti, ou qui sont ressortissants de la région installés ailleurs au Mali ou en dehors du pays doivent se permettre ensemble pour nous permettre non seulement de créer à travers cette activité, les conditions les meilleures de renforcer l’unité nationale, mais aussi de promouvoir notre culture et notre patrimoine culturel dans toute sa diversité.
Quelles peuvent être vos priorités, disons vos obligations?
Obligatoirement, nos obligations sont fixées par un cahier de charge, parce que dans l’organisation de la biennale, nous sommes en partenariat avec le ministère de la culture.
Chacune des deux parties a des obligations. Nos obligations portent sur la mise à disposition d’infrastructures culturelles appropriées, pour la bonne tenue des activités artistiques et culturelles. Elles portent également sur l’assainissement de la cité. Nous devrons aussi faire la mise à condition naturellement de notre troupe régionale. En plus, il y a des actions de développement comme le pavage des rues, le reboisement, les actions de citoyenneté pour la région.
Et le développement des actions de divertissement dans les sites off, pour permettre à ceux qui ne vont pas suivre les troupes régionales dans les salles de compétition, de pouvoir à tout moment dans la ville de Mopti trouver des espaces culturels pour se recréer. L’occasion sera donnée à des groupes de jeunes, à des associations ou groupes culturels de se produire. Pour aiguiller la cité et maintenir ce climat festif à Mopti pendant les 10 jours de la compétition.
Comme c’est un projet de développement pour vous, comment allez-vous faire pour mobiliser les fonds ?
Nous avons un plan d’action, nous entendons mobiliser toutes les ressources. Notre plan d’action qui a été élaboré, décline tout ce que nous devrons faire, avec l’indication précise de toutes les responsabilités.
Pour la petite histoire, nous ambitionnons au niveau de la région de Mopti, sur une enveloppe de plus de 330 millions. Nous travaillons à la mobilisation de cette somme. Nous avons déjà mis en place la commission régionale d’organisation comprenant particulièrement toutes les sensibilités. Parce que je l’ai dit, c’est l’affaire de tout le monde. Toutes les sensibilités à Mopti et au delà, le collectif des députés et les ressortissants de la région de Mopti sont tous membres de cette commission. Qui a été mise en place. Elle est chargée de l’élaboration du plan d’action. Avec ce plan c’est toute la région qui sera mise à contribution, et nous devrons faire un travail de longue haleine.
On a appris que Mopti veut aussi choisir un parrain comme ce fut le cas à Sikasso ?
Après l’adoption du plan d’action et l’identification des besoins, nous allons aussi choisir un parrain de l’événement. En plus du parrain, nous allons chercher un sponsor officiel et la série des sponsors et autres partenaires de l’événement. Cela pour accompagner la bonne réussite de l’événement. C’est pourquoi notre travail ne consistera pas à rester à Mopti pour peaufiner ce processus. Nous serons obligés d’aller à Bamako pour démarcher ces ressources potentielles.
Qui sera votre parrain?
Vous me permettrez de taire le nom du parrain. Nous sommes en pourparler, nous n’avons pas à la date d’aujourd’hui arrêter définitivement le nom du parrain. Ce sera un ressortissant de la région de Mopti et pas forcement de la ville. Le moment venu, le parrain désigné, viendra à Mopti et nous allons inviter les organes de presse pour faire une grande cérémonie appelée "cérémonie d’accueil du parrain". En ce moment, vous découvrirez le parrain dans toutes ses dimensions.
Avez -vous un critère de sélection pour la désignation du parrain, son portrait robot?
Le parrain pressenti sera une personne qui s’est beaucoup illustrée dans le domaine du développement dans la région de Mopti. Et ce sera quelqu’un dont le credo est effectivement de bâtir. Mais quelqu’un qui aime son terroir et qui a fait la preuve de cet amour pour la région de Mopti et d’ailleurs. Ça sera quelqu’un qui entend se dédié au développement global de cette région. C’est quelqu’un qui entend se dédier au développement global.
Est-il vrai que vous voulez organiser la biennale artistique et culturelle avant le départ d’ATT du pouvoir ?
Le 29 décembre 2010 au sortir de la biennale de Sikasso, la région de Mopti a été appelée à l’honneur pour abriter l’édition 2012. Nous avons dit biennale Mopti 2012, mais la date exacte reste à fixer.
Pour ce qui est de la tenue de l’événement avant le départ d’ATT du pouvoir, les gens peuvent être bien fondés à exprimer leur opinion. C’est tout à fait normal mais je voudrais mettre à profit l’espace que vous m’offrez, pour dire que la biennale c’est bien en 2012 à Mopti et nous sommes en train de nous organiser pour cela. Nous n’avons jamais dit à quelqu’un que ce sera fait avant le 8 juin 2012 ou aussitôt après le 8 juin. Toutefois, ce n’est pas nous qui fixons la date. Elle est fixée en conseil des ministres sur proposition du ministère de la culture. Nous pouvons proposer une date aussi, mais nous n’attendons pas qu’on vienne nous en imposer, c’est pourquoi nous sommes en train de nous préparer dès maintenant. De façon officielle, si nous avons une date, nous serons dans la possibilité de pouvoir répondre avec honneur aux attentes. Nous sommes dans cette logique.
Quel est l’état des travaux d’exécution de la salle ?
La salle est exécutée à plus de 80%, parce que je l’ai visité il n y a pas très longtemps. Je crois que d’ici fin novembre en début décembre l’entreprise sera à même de nous livrer la salle. Parce qu’initialement c’était une salle pour le cercle de Mopti, pour ne pas dire la commune de Mopti. À l’époque, on n’avait pas encore désigné Mopti pour organiser la biennale. Lorsque Mopti a été appelée à l’honneur pour abriter la biennale, cette salle a été transformée en salle de la biennale.
Ce qui suppose de profondes modifications de la structure de la salle, modifications qui ont fait encore à d’autres ressources très importantes, donc la présidence de la République a mis plus de 300 millions FCFA dans cela. Ces différentes modifications intervenues ont naturellement retardé le délai d’exécution normale des travaux. Toutes les notes de calculs ont été reprises aujourd’hui, le travail continu à notre entière satisfaction. Et d’ici décembre la salle pourra être libérée.
Est-ce que vous voulez faire comme Sikasso, c’est à dire avoir la première place dans la compétition ?
J’étais à Sikasso, à l’époque j’étais directeur de cabinet du gouverneur de Sikasso, ce n’est un secret pour personne, nous partons pour deux bons mois d’internat pour notre troupe. Mettre la troupe en situation de relever le défi. Parce que nous avons un double défi. Le défi de l’organisation réussi de l’événement et le défi d’assurer à notre troupe une place honorable, pourquoi pas la première place comme Sikasso l’a réussi.
Votre mot de la fin?
Je voudrais pour terminer dire aux Maliennes et aux Maliens, que Mopti prépare activement l’organisation de la biennale 2012 et le moment venu tout le Mali culturel sera le bienvenu à Mopti, parce que à cette période Mopti sera la capitale culturelle du Mali. Je vous remercie.
Kassim TRAORE