Kayes 2008 : J-1 Où est passé l'argent des ''tickets de la Biennale'' ?

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A mesure qu’on s’achemine vers l’ouverture officielle, ce samedi 20 décembre 2008, de la Biennale artistique et culturelle que la ville de Kayes accueille cette année, les déboires de la commission d’organisation locale font hélas aussi partie de l’actualité. On susurre de plus en plus des choses pas trop catholiques au centre desquelles se trouveraient certains membres de la commission locale d’organisation. Au premier rang de ces affaires claires-obscures, les fameux ”tickets de la Biennale’‘ instaurés au niveau des compagnies de transports, de l’Edm, des impôts etc.

Ils avaient été instaurés par les autorités locales, histoire de mieux s’assurer de la réussite de cette fête culturelle et artistique. Nous étions en janvier 2008. C‘est le Gouverneur de l’époque, le colonel Mamadou Adama Diallo, qui  en a eu l’initiative en guise de contribution financière des populations, Kayes ayant été principalement responsabilisée par le ministère de tutelle dans l’organisation de cette Biennale. Ce qui constitue une première.

Le ticket avait été instauré pour 6 mois, c’est-à-dire de janvier à juin 2008, la Biennale ayant été  prévue dans un premier temps pour les vacances. Juste au terme des 6 mois, le gouverneur a été remplacé par le colonel Mamadou Maïga. Lequel dut par la suite reconduire pour six mois supplémentaire les fameux tickets (de juillet 2008 à décembre), parce que, selon nos sources, l’argent collecté jusque-là était devenu introuvable. Tous les fonds collectés ne semblent pas avoir été…comptabilisés !

Pourtant, l’initiative avait toutes les bonnes raisons du monde de porter fruit : le ticket coutait 200 F CFA et tout passager était tenu de détenir son ticket à la sortie de la ville de Kayes. Et ça ne se négociait pas avec les flics. Mieux, selon notre source, certaines compagnies de voyage ne versaient pas moins de 80 000 F CFA par jour. Et ceux qui ne voyageaient pas contribuaient à travers leurs factures et… fisc. Ce qui fait que presque toute la population a contribué d’une manière ou d’une autre à la réussite de  cet événement artistique le plus en vue dans notre pays. 

Le Gouverneur sortant aurait-il quelque chose à voir dans cette nébuleuse comme le laissent croire les mauvaises langues ?  En dehors du fait que les contributeurs n’ont jamais eu d’explication sur le pourquoi de la réinstauration des tickets, les Kayesiens sont aussi choqués par le silence de la Commission sur le montant collecté. Suite aux murmures de désapprobation, la Direction des transports, lors d’une réunion, a fini par annoncer aux contributeurs la modique somme de 37 millions de F CFA !  Il y’en a à Kayes qui n’en reviennent pas encore !

”Chacun veut… bouffer”

La biennale est l’occasion rêvée pour certaines brebis galeuses des différentes commissions d’organisateurs de se faire les poches. Toute chose qui a ralenti le travail de ceux qui sont de bonne foi. Le moins qu’on puisse dire à jour j moins 2, est que nul ne peut parier sur la perfection de l’organisation. Mais tout le monde pense en même temps que Kayes doit relever le défi. Car pour la première fois, le ministère de la Culture responsabilise entièrement une région pour organiser la Biennale.

La Cité des rails fait sa mue

Au moment où les délégations, troupes et autres visiteurs se bousculent aux portes de la ville historique de Kayes, les organisateurs semblent débordés. Coups de peinture par-ci, balayages de rues et curages de caniveaux par là. La ville qui accueille actuellement de nombreux étrangers est en effervescence.

Casse-tête parmi tant d’autres qui donnent migraines et céphalées aux organisateurs qui ne savent plus à quel saint se vouer : celui d’hébergement. Mais, le moins qu’on puisse retenir est que la cité des rails est en train de faire sa mue. Quoi de plus normal quand on sait que toute la république est attendue sur place !

Alhassane H. Maïga

 Cité du Méguetan :

C’est l’encouragement qui a manqué le plus !
Tous les regards sont tournés vers la cité du rail, Kayes, qui accueille cette année la jeunesse malienne dans le contexte de la biennale artistique et culturelle de notre pays. Un rendez-vous qui a été activement préparé dans les huit régions du pays et le district de Bamako. Nous avons suivi  les dernières préparatifs dans la cité du Méguetan où les acteurs, hommes et femmes, venus des six cercles de la région, se sont adonnés pendant un mois corps et âme aux répétitions. Celles-ci se déroulaient simultanément dans les immenses salles de spectacles Sira Mory Diabaté et de la Maison du peuple de Koulikoro. Cela, sept à huit heures par jour.

u menu : chœurs, solo, ballet à thème, danse traditionnelle, l’ensemble instrumental, pièce de théâtre, orchestre moderne, sont au centre des séances de répétition réparties sur une durée moyenne. A la date du jeudi 4 décembre, les acteurs toutes disciplines confondues, avaient invité les autorités de la région qu’elles s’apprêtent à représenter à assister à une séance de répétition générale. Histoire de se mettre peut-être en confiance.

Malheureusement, aucun responsable n’a daigné faire acte de présence. Ainsi, de 15 heures à 18 heures, ils se sont contentés de défiler devant les critiques qui ont conclu que le  niveau des répétitions va de qualité  moyenne à déficitaire.

Si l’amateurisme des acteurs peut expliquer cet état de fait, les défaillances d’ordre techniques et logistiques ne sont pas non plus à écarter. Ainsi, a-t-on déploré l’absence d’instruments à vent, des guitares manquant de cordes, l’inexistence d’amplificateurs, surtout le manque de musiciens instrumentistes au niveau de l’orchestre moderne. Car il a fallu louer les services d’un soliste et d’un flûtiste.

Autres déboires relevés : les acteurs, pendant un mois d’internat n’ont perçu aucune prime. Si la qualité des repas est acceptable, la quantité s’est longtemps avérée insuffisante pour la cinquantaine d’âmes présentes. Las de dénoncer cette situation, les acteurs ont fini par  bouder les répétitions matinales du vendredi 5 décembre  pour se faire entendre au plus haut niveau de l’administration.

Il a fallu des tractations entre l’encadrement de la troupe et le gouvernorat de la région pour que les entraînements reprennent dans l’après-midi. Avec à la clef, la promesse d’allouer une prime de 10000f CFA dès le lendemain samedi à chaque acteur en plus d’un bœuf mis à la disposition de tous pour la Tabaski.

Reste que ce qui a surtout sapé le moral de la troupe, c’est que hormis le président de l’Assemblée régionale, Dr Baba Togola, aucun responsable de la région ne lui a rendu visite. Le gouverneur de la région, Soungalo Bouaré, avait pourtant invité les responsables en charge de la jeunesse à la vigilance et à la détermination pour oublier les mauvais souvenirs de Ségou 2005. C‘était lors de la clôture de la Semaine régionale en mars dernier.

Pour aller vers cette volonté manifestée par le premier responsable de la région, il faudrait nécessairement un engagement de tous : responsables politiques et administratifs, techniciens et acteurs. Si par amour et passion, les uns et les autres ont abandonné leurs foyers pour œuvrer en faveur de  la région, il va de soi que le minimum vital pour assurer le travail bien fait soit à leur disposition. " Aux mauvaises manœuvres, nul n’est tenu responsable " se dit-on.

 Zoumana Nayté

Après sa démonstration de force, samedi dernier :
Bamako compte réserver des surprises  à la Biennale

Sous la direction Moussa Mariko, la troupe devant représenter la ville de Bamako à la Biennale 2008 a présenté le samedi dernier 13 décembre au Stade du 26 mars ses différentes prestations : orchestre, pièce de théâtre, ensemble instrumental, ballet.  C’était en présence du Gouverneur et du Maire du District, Ibrahima Féfé Koné et Adama Sangaré, et de plusieurs artistes connus dont Fantani Touré, Saramba Kouyaté…

Le moins qu’on puisse retenir, c’est que la troupe a émerveillé l’assistance dans chacune de ses prestations : la précision dans l’exécution des rythmes de la percussion, harmonie entre les pas de danse et la symphonie des différents instruments joués. La pertinence des thèmes abordé sur les problèmes d’actualité et les faits de société montre à quel point la troupe a mouillé le maillot durant les deux mois d’internat passés au Stade 26 mars.

C’est non sans raison donc que le Gouverneur Koné a tenu à la remercier et l’encourager. Il a souhaité bonne chance aux jeunes désireux de réaliser l’objectif ultime qui est de remporter le 1er prix comme. Il leur a ensuite offert la somme de 500.000 F CFA. Confiant, le directeur de la troupe, Moussa Mariko, a déclaré que pour avoir pu constituer un groupe homogène qui a travaillé durant deux mois au rythme d’une réplétion de 2 fois par  jour, le mental des jeunes est bon : ”J’aime toujours garder la surprise et être modeste. Dans l’art, seul le travail prime, je ne sais pas comment les autres vont présenter leur prestation…”

  Selon lui, il ne reste que quelques réglages techniques pour avoir une œuvre qui sera à la hauteur de leur ambition. Ce dont ne doute point Oumar Kamara Ka, ancien membre du jury des éditions 2003 et 2005. 

Ousmane Coulibaly

 

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