Chaque région du Mali et le district de Bamako ont envoyé leurs troupes au sud du Mali. A Sikasso, carrefour multiple où convergent Maliens, Burkinabé, Ivoiriens et Guinéens. Dans cette région du Kénédougou au nom évocateur à double titre, les troupes maliennes défendront leurs terroirs du 19 au 29 décembre. C’est à un combat implacable qu’ils vont se livrer, avec toute l’énergie qu’ils ont pu capitaliser ces deux dernières années.
Revoilà la bataille du Kénédougou, version artistique et culturelle. Loin de la hargne de vaincre par l’épée et des détonations d’armes à feu, neuf troupes rivaliseront ; elles sont venues des tréfonds de notre pays et se battront, chacune pour retourner chez soi avec la coupe et le rang qu’elle aura mérités. Les fruits de la réflexion, le verbe et les œuvres d’arts serviront de provision d’où sortiront les armes des plus redoutables, utilisées pour la construction et la consolidation de l’unité nationale, le développement durable.
L’arme du dialogue, jamais redoutable contre la division et le conflit ethniques, entre le sud et le nord ou le nord et le centre. Chacun pour la volonté populaire, et tous pour des droits imprescriptibles de chacun. Principes de libertés et d’alternance, de droits et de devoirs. Les Maliens pour la République et le Mali pour la protection des droits des citoyens.
A Sikasso, la bataille artistique et culturelle du Kénédougou sera le champ d’expressions des principes séculaires, émis depuis la conférence du Kouroukanfuga et dont certains gardent encore de leur superbe en cette année du cinquantenaire. Au nom de l’intégration, la Biennale mériterait aussi d’être le lieu d’appels à l’unité nationale, et à un retour à la raison dans la sous-région. Pour cela aucune région ne pouvait mieux convenir que Sikasso pour abriter la Biennale artistique et culturelle du cinquantenaire.
B. Daou