“Cette reprise est une volonté politique affichée par le président de la Transition Assimi Goïta”
La cérémonie d’ouverture de la Biennale a été une tribune pour le Premier ministre Dr. Choguel Kokalla Maïga, qui représentait du président de la Transition le colonel Assimi Goïta, de rappeler que la tenue de cette édition de la Biennale est une volonté politique affichée par le président de la Transition Assimi Goïta.
Dans son allocution, le Premier ministre Dr. Choguel Kokalla Maïga a rappelé que la Biennale artistique et culturelle se tient à un moment où le Mali tant éprouvé connaît des épisodes funestes marqués par des atrocités dignes d’une autre époque, perpétrées sur les populations maliennes ainsi que sur les hommes engagés pour la défense de la patrie. Il a eu une pensée pieuse pour toutes les personnes civiles et militaires victimes des barbaries. “Nous ne les oublierons jamais”, a-t-il promis. En leur mémoire, il a fait observer une minute de méditation et de prières dans la piété du silence. Il a adressé au président de la Transition ses remerciements pour sa vision éclairée, celle de faire du Mali une nation ancrée dans ses valeurs ancestrales, une nation tournée vers son destin.
Selon le Premier ministre, la reprise de la Biennale artistique et culture est une volonté politique affichée par le président de la Transition Assimi Goïta. Cette volonté s’inscrit également dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action du gouvernement, du Cadre stratégique de la refondation de l’Etat et de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.Il a souhaité la chaleureuse bienvenue aux participants à Mopti, “la Venise malienne”, la “Soudou Baba”, ville carrefour, ville cosmopolite, une mosaïque de toutes les ethnies du Mali, une terre de grands hommes, mais aussi un creuset de valeurs sociétales du “maya” (humanisme), du “jatigiya” (hospitalité) et du “danbe” (honneur et dignité).
Au nom du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, le Premier ministre, chef du gouvernement, Dr. Choguel Kokalla Maïga, a salué tous les hôtes, singulièrement les frères ministres en charge de la Culture de Guinée, Alpha Soumah et du Burkina Faso, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, pour l’honneur qu’ils ont fait d’être à la Biennale, symbole de dialogue interculturel et d’intégration sous-régionale. “Vos présences à nos côtés témoignent de l’excellence de nos relations de fraternité”, a-t-il dit.
Le Premier ministre a ajouté que la Biennale artistique et culturelle/Mopti 2023, s’ouvre dans un contexte particulièrement difficile pour le Mali, au regard de la situation sécuritaire et humanitaire. “Réunir la communauté culturelle dans toute sa diversité pour célébrer la Biennale dans ce contexte, revient à magnifier les idéaux et les valeurs qui permettent de renouer avec l’histoire de notre pays et notre héritage commun, indivisible dans son essence, tant il est vrai que la culture est l’âme vivifiante d’un peuple. Cet événement majeur qui fait la fierté de notre pays depuis sa création, il y a de cela 63 ans, connaît un engouement au fil des éditions et une véritable effervescence culturelle. Cette convergence des intelligences et des énergies en vue de la célébration de la Biennale de la culture, est à mettre à l’actif de nos illustres devanciers qui ont su tracer les sillons et poser les jalons pour que le peuple malien entre dans l’histoire des nations qui ont fait de leur culture, une force créatrice, régénératrice, libératrice et réaffirmatrice de son identité culturelle longtemps ternie par la nuit coloniale. L’organisation de cette édition de la Biennale artistique et culturelle à Mopti montre que notre pays, le Mali, pays des hommes d’honneur, est résilient et reste debout malgré le contexte sécuritaire difficile et les vicissitudes du moment.
Le Mali reste debout et notre peuple est confiant en son avenir, déterminé à vaincre l’hydre terrorisme grâce aux Forces armées et de sécurité (FAMa) que je salue pour leur sacrifice quotidien au service du Mali. Le Mali est debout sur les remparts de la défense de la patrie malgré les adversités. Le Mali reste debout grâce à sa culture millénaire investie de différentes valeurs comme celle d’être un «facteur de cohésion sociale» permettant le «brassage des populations», grâce notamment à la légendaire jatigiya (hospitalité) malienne, «l’hospitalité», une culture qui permet d’aller au rendez-vous du donner et du recevoir. La culture est un facteur d’unité, de cohésion et d’identités nationales. Elle est libératrice du peuple de toutes les forces d’aliénation et d’oppression. C’est une arme de combat, un instrument pour adapter le monde à nos besoins et à nos aspirations ou accomplir une nécessaire adaptation de notre être au monde”, a-t-il déclaré.
Aux dires du chef du gouvernement, le choix de la région de Mopti pour abriter la présente la Biennale 2023 est un choix de raison. Et pendant 10 jours, Mopti sera la capitale artistique et culturelle du Mali, l’hôte du Mali. Il a rappelé que la Biennale artistique et culturelle est créée aux premières heures de l’indépendance.
Elle est une manifestation populaire qui met en compétition les formations artistiques, les artistes et créateurs des régions du pays. Son objectif global est de favoriser le brassage et l’interpénétration des populations et de contribuer à l’émergence d’une culture de paix et de citoyenneté. “Dès son accession à l’indépendance, le Mali a pris conscience de l’urgence et de la nécessité de réaffirmer son identité culturelle longtemps ternie par la nuit coloniale et de faire découvrir aux jeunes générations la richesse et la diversité de son patrimoine culturel. La Biennale est à la fois tout ça. Elle a été conçue dans un esprit de transversalité des objectifs par les pères fondateurs. Ce qui nous permet aujourd’hui de ne pas cloisonner la Biennale dans une configuration unitaire et soliste. Cet événement est la chose de tous les enfants du Mali et personne ne doit ou ne peut être laissé sur le bord de la route dans son organisation et dans sa mise en œuvre. Cet état de fait a été une réalité à chaque étape de l’organisation de cette édition, tant chaque membre du gouvernement a fait sien le retour de la Biennale. Au-delà donc de la nécessité de son retour, la Biennale, dans le contexte de sortie de crise, est avant tout pour nous, Maliens, une autre promesse tenue par Son Excellence, le colonel Assimi Goïta, président de la Transition, chef de l’Etat. Ce n’est pas su de tous, mais le retour de la Biennale est une réponse à une demande forte du peuple malien, une forte recommandation des Assises nationales de la refondation. Elle s’inscrit également dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action du gouvernement, du Cadre stratégique de la refondation de l’Etat et de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Cette manifestation culturelle est un effort de rapprochement des peuples dans une dynamique de destruction définitive des barrières entre eux. Le Retour de la paix passe par le symbole et les exemples. La Biennale Artistique et Culturelle est une œuvre nationale, un appel au sursaut patriotique, un espace de communion, de solidarité et une résistance culturelle et un refus clair de l’obscurantisme.
A l’image de nombreux Etats-nations africains nouvellement indépendants, le Mali s’est tourné vers ses ressources culturelles pour construire son identité nationale, a-t-il indiqué.
“La Biennale est l’affaire de la nation tout entière…”
Pour le Premier ministre, la Biennale est l’affaire de la nation tout entière. Elle apparaît comme un cadre privilégié d’éducation de la jeunesse, de manifestation de la solidarité et un moyen de consolider l’unité nationale. “D’un point de vue pédagogique, la Biennale peut être considérée comme une école nationale de formation artistique puisque la plupart des artistes maliens reconnus internationalement en sont issus. Ainsi, la Biennale a permis l’éclosion des grands noms de la scène musicale malienne comme Abdoulaye Diabaté, Ali Farka Touré, Oumou Sangaré, Nahawa Doumbia, Djénéba Seck, Diallou Damba, Haïra Arby, etc. En effet ces artistes de renommée internationale ont fait leurs premiers pas sur les scènes de ce grand forum de notre jeunesse. Nous devons en particulier développer constamment chez nos jeunes l’amour de la famille, l’amour de la patrie, le respect du bien public, l’attachement à nos valeurs, à notre culture, une formation civique.
Dans ce processus permanent d’éducation de la jeunesse, la Biennale constitue un moment privilégié permettant de prendre la mesure de la mobilisation, de l’engagement et de la maturité politique de la jeunesse, la mystique de l’unité : unité nationale à consolider, unité du continent à bâtir. La jeunesse doit contribuer au bonheur et à la prospérité du Mali et de l’Afrique. Quel peut être le rôle de l’art et de la culture dans cette tâche ? Ce que notre peuple a fait de plus grand, il le doit à son génie culturel. En ce siècle atroce où la vie même de l’humanité est menacée par les agressions et les aliénations de toutes sortes, seule la culture et c’est en cela que réside son éminente dignité seule la culture peut donner à l’homme, une chance de salut. La Biennale est une manifestation concrète de la solidarité nationale”, a-t-il soutenu.
Cadre d’éclosion de talents, de cohésion sociale
Evoquant la présente édition placée sous le thème : “Le Mali, une Histoire commune, une seule nation, un même destin”, le Premier ministre a fait remarquer que le monde attend de voir le Mali se réconcilier. “Le monde a un signal fort dans ce stade Baréma Bocoum où se retrouvent tous les enfants du Mali, sans distinction de parti ou de religion. Notre devise Un Peuple, Un But, une Foi s’incarne dans la réalité de nos vécus. Pendant 10 jours, des filles et des fils nourris à la même mamelle, s’engagent à briser les barrières de la couleur, de la division, de l’ethnie, de l’obscurantisme etc. revendiquant le même héritage ancestral, un destin commun magnifiant leur mère Patrie.
Ils ont des valeurs communes qui transforment les spécificités en complémentarités, donc en richesses. Et c’est le message de cette Biennale orientée vers ce que l’homme a de meilleur, ce lait de la tendresse humaine qui abreuve ceux qui viennent du Sud et du Nord, de l’Ouest, de l’Est et du Centre. C’est cela le Mali, un Peuple, un But, une Foi, et cela transcende les régions, les religions et les extractions communautaires appelées ethnies. Je souhaite que ce signal soit un signal pour notre jeunesse qui a subi les impacts néfastes des crises politiques et sécuritaires.
La Biennale artistique et culturelle est la représentation et l’expression profonde de notre tréfonds culturel et de nos réalités quotidiennes. Nous devons à cet effet, soutenir et appuyer ce rendez-vous de la jeunesse du Mali. Parce que la Biennale favorise, non seulement l’éclosion d’artistes de talent, mais demeure aussi un excellent cadre de cohésion et de renforcement des liens sociaux entre les jeunes”, a-t-il souligné.
Siaka Doumbia Envoyé spécial à Mopti
biennale artistique et culturelle mopti-2023 :
Unité nationale, vivre ensemble et développement socio-économique et culturel… en mire
Mopti abrite du 6 au 17 juillet 2023 l’édition 2023 de la Biennale artistique et culturelle. La tenue de la Biennale 2023 à Mopti, selon le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, est un marqueur de la continuité de la Biennale artistique et culturelle après l’édition spéciale de 2017. Le thème de la Biennale artistique et culturelle de Mopti est : “Le Mali, une histoire commune, une seule nation, même destin”.
En prélude à la tenue de la Biennale artistique et culturelle à Mopti, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, a rappelé que la Biennale est un espace d’expression culturelle créé sous l’impulsion du gouvernement de la Première République du Mali indépendant. Elle est un cadre de rencontre des cultures, de brassage socioculturel, d’interpénétration des populations. Elle est une manifestation populaire et nationale qui met en compétition les formations artistiques, les artistes et créateurs des communes, des cercles et des régions du Mali.
La manifestation biannuelle a débuté sous la bannière de la “Semaine de la jeunesse” sous plusieurs formats avant de devenir “Biennale artistique et culturelle du Mali”. Son objectif général est de faire de la culture le levier de l’unité nationale, de la paix, de la cohésion sociale, du vivre ensemble et du développement socioéconomique et culturel du Mali. Ses objectifs spécifiques sont, entre autres, sauvegarder l’identité culturelle nationale, promouvoir la diversité des expressions artistiques et culturelles, contribuer à la consolidation de la fibre patriotique, de l’unité nationale et de la cohésion sociale à travers l’exploitation du patrimoine culturel, favoriser le brassage et le dialogue inter et intra culturels, favoriser l’implantation des infrastructures culturelles locales et régionales ; développer la culture du patriotisme et contribuer à la construction citoyenne à travers la culture, stimuler la créativité, l’innovation en soutenant l’émergence des jeunes talents faire des industries culturelles et créatives un vecteur de développement harmonieux et durable du Mali, faire de la région d’accueil, entre deux éditions, la capitale culturelle du Mali.
Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme a souligné que la tenue de la Biennale 2023 à Mopti est un marqueur de la continuité de la Biennale artistique et culturelle après l’édition spéciale de 2017. La tenue de cette édition est d’une importance capitale. Elle vise à permettre le vivre ensemble des populations qui ont été ébranlées par les crises sécuritaires, sanitaires et institutionnelles.
“Les régions du Centre du Mali ont été le théâtre d’une grave crise sécuritaire qui a provoqué une profonde déchirure du tissu social, entraîné la méfiance, voire la haine, le repli identitaire, des conflits entre populations ayant vécu en parfaite harmonie depuis des siècles. Et, plus loin, notre pays fait face à un effritement des valeurs sociétales comme la tolérance, le pardon, la solidarité, l’entraide, des valeurs qui constituent le socle sur lequel s’est bâtie l’unité de la nation malienne. Toutes choses qui ont ébranlé les fondamentaux de notre société comme la cohésion sociale, le «vivre ensemble» et le «faire ensemble», gages de paix, d’unité nationale et de développement harmonieux durable. L’édition 2023 de la Biennale mènera des réflexions et tentera d’apporter des éléments de compréhension aux défis multiformes auxquels font face le Mali et les pays du Sahel dans un contexte régional en tension”, a-t-il expliqué.
Le thème de la Biennale artistique et culturelle de Mopti est : “Le Mali, une histoire commune, une seule nation, même destin”.
Les prix des troupes
Durant les 10 jours de la Biennale, sont attendues à Mopti des milliers de personnes pour magnifier la culture malienne et la diversité culturelle du Mali. Comme disciplines en compétition, il y a, entre autres, la pièce de théâtre, l’orchestre moderne, le ballet à thème, l’Ensemble instrumental traditionnel, la danse traditionnelle, le chœur, le solo de chant. Un jury de 9 personnalités (ayant une certaine expertise dans les domaines des arts et de la culture) est chargé d’apprécier les prestations des troupes dans les différentes disciplines. Les troupes classées 1re, 2e et 3e par disciplines recevront des Prix.
– La pièce de théâtre notée sur 35 points est dotée de 3 750 000 F CFA dont 2 millions CFA pour la troupe classée 1re, 1 million F CFA pour la 2e et 750 000 F CFA pour la 3e.
– Le prix de l’orchestre moderne noté sur 30 points est de 3 250 000 F CFA dont 2 millions F CFA pour la 1re, 1 million F CFA pour la 2e troupe et 750 000 F CFA pour la 3e.
– L’Ensemble instrumental traditionnel noté sur 25 points est doté de 2 250 000 F CFA repartis comme suit : 1re troupe 1 million F CFA, 750 000 F CFA pour la 2e et 500 000 F CFA pour la 3e.
– La danse traditionnelle notée sur 25 points est dotée de 1 850 000 F CFA dont 1 million F CFA pour la 1re, 500 000 F CFA pour la 2e et 350 000 F CFA pour la 3e.
– Le chœur noté su 20 points est doté de 1 450 000 F CFA dont 750 000 F CFA pour la 1re, 400 000 F CFA pour la 2e et 300 000 F CFA pour la 3e.
– Le solo de chant (noté sur 20 points) est doté de 1 450 000 F CFA dont 750 000 F CFA pour la 1re, 400 000 F CFA pour la 2e et 300 000 F CFA pour la 3e.
– Le Ballet à thème (noté sur 20 points) est doté d’un montant de 2 millions F CFA dont 1 million F CFA pour la 1re, 700 000 F CFA pour la 2e et 300 000 F CFA pour la 3e.
Siaka Doumbia, Envoyé spécial à Mopti